samedi 21 juillet 2012

Natation - Entraînement du 21/07/2012

Echéance : Traversée de Paris à la nage - 6 semaines
Objectif séance : Remise en forme
Total = 3000
Durée = 50'


Echauffement

  • 400 Crawl
  • 8x 100 4 Nages avec 25 éducatifs tournés
Corps de séance
  • 4x 200 Crawl Pull Buoy R=15"
  • 800 (75 Crawl / 25 Papillon / 75 Crawl / 25 Brasse)
Récupération
  • 200 Récupération


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Que dire... Quel bonheur de reprendre la natation !
Aujourd'hui, direction le bassin extérieur de 50m de Maurepas. Soleil au programme. Nous étions 5 dans la piscine à l'heure de pointe. Difficile d'avoir des conditions plus favorables.

Côté sensations :
  • Ca n'avance pas des masses des masses (mais je n'ai jamais eu de très bonnes sensations à Maurepas, et aujourd'hui j'avais un drag-suit)
  • J'ai été surpris de voir que je n'avais rien perdu côté technique
  • On sent que c'est la reprise : j'étais fatigué après ce petit entraînement
La montée en kilométrage va maintenant être progressive. Je vais garder une bonne part de 4 nages pendant un moment (pour préparer la première partie de saison qui devrait être TRES différente de mes précédentes préparations...)

En parallèle, je vais augmenter le nombre de séances de course à pied par semaine (avec le soleil qui se lève tôt et se couche tard, ça ne devrait pas être trop dur en espérant que le temps reste clément.

samedi 7 juillet 2012

Natation - Compétition : Championnats de France des Maîtres été 2012

Cela fait maintenant trois ans que je consigne tous mes entraînements au propre. D'abord cela a été dans des classeurs papier puis je suis passé au numérique en listant mes entraînements sur ce blog et en en faisant la synthèse dans un fichier Excel.
Ce fichier Excel c'est une mine d'or pour moi, j'y ai toutes mes statistiques depuis août 2009 (préparation des championnats d'Europe de Cadiz).
Il faut dire que les chiffres et l'écrit ont un puissant effet chez moi. Je m'entraîne deux fois par semaine seul et souvent, il faut que je case des séances longues, difficiles et pas toujours motivantes de prime abord. Au début, il m'est ainsi souvent arrivé de me trouver des prétextes pour dévier de l'entraînement initial et raccourcir, simplifier ou alléger. 
Puis un jour, je me suis mis à mettre sur papier mes entraînements et à les prendre avec moi. Depuis ce jour, je n'ai jamais plus dévié des entraînements initiaux (sauf contrainte extérieure), me sentant tenu de respecter le contrat avec moi-même. C'est exactement ça qui m'a permis de faire certains entraînements "barrière psychologique" seul (des 3200m 4 nages, des 100x100, des 20x400, etc).


Plus récemment, cela m'a permis de me faire des "trajectoires" dans mes préparations. Je prends repère sur des préparations qui ont marché (comme les championnats de France d'hiver à Dunkerque en 2011) et j'essaie de voir les séances qu'il faudrait que je me fasse (notamment quel kilométrage).


Encore plus récemment, je me suis rendu compte que cela ne faisait vraiment pas tout...

Pour les championnats de France d'hiver 2012, j'avais dépassé tout ce que j'avais fait jusqu'alors : mes plus gros kilométrages, mon plus grand nombre d'heures de sport tous sports confondus (merci l'aviron). Au final : des championnats de France mi-figue, mi-raisin. 
Mon meilleur chrono sur 1500m nage libre et 200m 4 nages suivis de deux jours abyssaux pour finir avec de jolies choses en sprint (ah bon ???).
On peut dire que certains chiffres m'avaient échappé comme les heures de sommeil. A deux reprises entre janvier et mars, j'avais été dans un tel état de fatigue que j'avais dû poser des jours de congés pour dormir. 
Avec le recul, il n'est donc pas vraiment étonnant que tout le travail ne se soit pas transformé en résultats.


Deux jours avant les championnats de France d'été 2012, quand je fais le point sur ma préparation je constate donc que je n'ai pas fait ma préparation la plus importante. C'est moins que pour Angers 2012 et moins que pour Dunkerque 2011.
Mais je sais maintenant aussi que ce n'est pas le seul indicateur important. 
Je sais que j'ai raisonnablement capitalisé le travail foncier précédent (en me remettant notamment à la course à pied). Je sais que j'arrive aux France considérablement plus reposé qu'aux France hiver (se lever à 6h au lieu de 5h45 ce n'est peut-être pas grand chose, mais sur le long terme on sent la différence) et je sais que le travail sur ma technique de nage est maîtrisé.
Enfin, les championnats du Monde deux semaines avant m'ont montré qu'avec un affûtage partiel j'étais sur la bonne voie.




Donc même si les indicateurs ne sont pas au vert, c'est plutôt confiant et surtout très impatient que je monte dans le TGV pour Perpignan le mercredi 27 juin 2012...


Mercredi 27 Juin 2012
Papa et Maman m'attendent à la gare et m'amènent de suite à la piscine de Canet. 
Il fait un temps absolument radieux. C'est un pur bonheur de plonger à l'eau après toutes ces semaines de mauvais temps en région parisienne et après tout ce temps dans les transports. 
Pour ne rien gâcher, je retrouve les fabuleuses sensations des derniers entraînement en crawl... mais je sens vite que je nage en force à nouveau. Attention pour le 1500m nage libre du lendemain...! Ca ne va pas être possible de nager comme ça 18-19 minutes...
Je me fais donc un 8x50m allure 1500, respiration 5 temps avec un départ large. J'arrive rapidement à la bonne allure et... à nager souple. OUF ! Ca rentre enfin !


Je repars donc serein de Canet. Les derniers entraînement m'avaient fait douter de mon aptitude à pouvoir bien nager le 1500 (de -très- grandes difficultés sur les dernières séances d'Interval Training). Je me dis maintenant que ça peut peut-être le faire.


Ca me rassure d'autant plus que j'attaque la compétition à front carré 

  • Jeudi 28 juin
    • 1500m nage libre
    • 200m dos
  • Vendredi 29 juin
    • 400m nage libre
    • Relais 4x50m nage libre
  • Samedi 30 juin
    • Relais 4x50m 4 nages (en dos pour moi)
  • Dimanche 1er juillet
    • 400m 4 nage
    • 200m nage libre
C'est donc le lendemain qu'il faut que je sois affûté, pour mes deux spécialités !

Jeudi 28 Juin 2012

Je me réveille sans aucun problème, mange un bon petit déjeuner riche en confiture d'abricot maison (miam !!) et prends la voiture pour Canet.
Il fait finalement un peu frisquet quand j'arrive (le ciel est couvert). J'ai été bête et n'ai pas pensé à prendre de veste. J'espère que le temps va vite se découvrir, ça serait bête d'avoir froid avant sa course.


Je fais un échauffement assez proche de celui de la veille avec notamment un 8x50m allure 1500 respiration 5 temps. Je fais aussi du dos pour prendre mes repères pour les départs et virages. Attention, j'ai l'impression qu'il y a moins de 5m entre les drapeaux et le mur !
Les sensations sont toujours bonnes ce matin.


Le soleil se lève vite après mon échauffement. Ouf !


Je nage dans la dernière série du 1500. Merci mon chrono de l'an passé (THE plus belle course que j'ai jamais faite) qui me permet d'avoir l'un des huit meilleurs temps et de nager dans une série à un nageur par ligne (contrairement à ceux qui nagent dans les quatre premières séries à deux par ligne).
Sur le papier, j'ai le 2ème temps de la catégorie C2 derrière David Genet (qui avait fini 1er l'an passé, 2 minutes devant moi...) et le 3ème c'est Patrick du CNP. Je ne connais pas les autres nageurs de ma catégorie et ne sait pas ce qu'ils peuvent faire. Enfin... si... il y en a un que je connais très bien et dont je me méfie vraiment : c'est Fred ! 
Il m'avait devancé à Angers. 
C'est dommage, il est engagé avec le temps limite de la grille (n'ayant pas de temps de référence en bassin de 50m) et ne nage donc pas avec moi.
J'aurais vraiment aimé qu'on soit ensemble pour pouvoir se tirer la bourre comme cela nous arrive si souvent à l'entraînement et surtout... pour que être sûr que nous nous retrouvions tous les deux sur un podium !
L'idée (le rêve) me trotte en effet dans la tête depuis un moment : faire un podium avec Fred. C'est peut-être pour cette fois-ci : nous avons nos chances sur 1500m nage libre et 400m 4nages.


C'est donc avec grand intérêt que je suis la course de Fred. Il n'est malheureusement pas dans une bonne série. Il n'aura personne pour lui servir de lièvre et devra faire sa course tout seul.
Bon, comme dirait Laurent Gerra imitant Alain Juppé en ministre de la Défense : "Rien ne sert de tortiller du cul pour marcher droit". Fred a fait un super 1500 avec un dernier 100m directement venu d'une autre galaxie. Chrono de 18'59"49.


Patrick nage la série avant la mienne, il finit en 19'38". Je n'ai pas suivi les temps de tous les C2 mais Fred devrait donc être actuellement sur le podium. A moi d'assurer la cacahuète pour l'y rejoindre... et si possible devant lui !


Je suis ligne 7. Ligne 8 il y a Jean-Luc, que je ne connais pas et ligne 6 il y a Laurent du SFOC (C3), un TRES sérieux client. Le lièvre de rêve.


Je fais très attention à la manière dont j'entame ce 1500 : je nage en prenant de bons appuis mais en étant très souple sur le mouvement de retour au dessus de l'eau.
Quand je respire je ne vois pas vraiment ce qui se passe au milieu du bassin : je vois juste Laurent à la 6 et Jean-Luc à la 8.
Au virage des 50m, petit syllogisme : 
1/ Il me semble que je suis dans le paquet 
2/ Les sensations sont bonnes donc 
3/ Je continue à ce rythme.
100m : Laurent a pris de l'avance sur moi mais je reviens sur lui à la sortie de coulée.
150m : Laurent a repris de l'avance mais je n'arrive pas à le rejoindre à la sortie de coulée.
200m : Re-belote, Laurent prend un peu plus d'avance. Pas de panique, le plan c'est relancer tous les 300m.
250m : Encore pareil, je suis maintenant au niveau des genoux de Laurent. Je ne sais pas ce qu'il en est des autres au milieu du bassin. Jean-Luc à la 8 me suit.
300m : Première relance. Ca passe comme une lettre à la poste et Laurent arrête de me prendre de l'avance. Ca tombe bien, j'étais maintenant à ses pieds (au niveau de ses pieds je veux dire). J'entends Fred qui hurle au bord du bassin. Je reconnais Marie d'Epinal à côté de lui :) Il y a d'autres personnes autour qui encouragent. Plus loin c'est Maman que je reconnais qui m'encourage.
350m : Je gagne du terrain sur Laurent au virage mais il me semble aussi sur la partie nagée.
400m : Je me fais la réflexion que c'est le pied côté sensation. A chaque longueur, je vois Fred, Marie et Maman qui m'encourage. C'est vraiment génial.
450m : Je suis vraiment trop bien dans l'eau. J'aurais presque envie de relancer maintenant mais je sais aussi que je n'ai pas fait le tiers de la course...
500m : C'est officiel, je reviens sur Laurent. J'ai vraiment envie de n'en faire qu'une bouchée au prochain virage. Au diable la consigne de relance. 


Aux 525m. Je relance pour rattraper Laurent à ma gauche et pour le doubler au virage


550m : Je place une coulée tonique et je mets des jambes et quelques coups de bras bien appuyés en sortant de la coulée. Je suis passé devant. NOW WE ARE TALKING! Laurent essaie de revenir sur moi. Je tiens bon.
600m : C'est re-belote... mais pour moi cette fois : je reprends de l'avance au virage et la garde ! Et je relance. Tous feux tous flammes ! C'est vraiment le pied.
650m : Les sensations sont grisantes. Ma nage est toujours bien placée. J'arrive à bien respirer. Je fais quelques coups en respiration 2 temps avant d'aborder chaque virage pour faire des bonnes coulées et des bonnes reprises de nage
700m : J'approche de la mi-course. Je ne sais vraiment pas où sont les autres dans ma série (outre Laurent et Jean-Luc qui sont derrière moi). Je suppose que David de Toulouse à la ligne 4 devrait bientôt me prendre 100m s'il nage comme l'an passé mais je n'ai aucune idée d'où sont les autres. 
750m : La moitié du boulot est fait. Ce n'est pas plus mal, je sens que la douleur va arriver sous peu...
800m : Je n'aurai pas eu à attendre longtemps, je commence à avoir mal. Mais la douleur arrive beaucoup plus abruptement que je l'avais anticipé. 
850m : La preuve en est, je ralentis en arrivant au virage au lieu de prendre de la vitesse. Je commence à manquer de pêche. Attention Olivier, ce n'est pas le moment ! Il faut que je continue de reprendre de la vitesse dans chaque coulée !
900m : J'arrive tout de même à placer une relance. Mais je ne sais pas la faire aussi marquée qu'aux 300m et aux 600m.
Le 100m qui suit est un peu flou
1000m : Je vais avoir du mal à finir. Je n'aurai bientôt plus que 400m à faire et j'aurais bientôt une autre relance à caser. Ca va être dur à gérer. Je veux vérifier que je ne me suis pas trompé dans mes compte : je lève la tête pour vérifier le décompte. C'est bon, je viens bien de faire 1000m.
1050m : Aïe. Ca fait mal un 1500... Pour autant, il ne faut pas que je commence à nager comme un fer à repasser, je dois rester gainé, bien prendre mes appuis et être souple au dessus de l'eau. Attention à la position de la tête, il ne faut pas que je respire trop derrière... (j'entends David me le reprocher dans ma tête) Me faire la liste de tous ces petits points techniques m'aide à faire passer la pilule et m'occupe. 
1100m : Il ne me reste plus que 400m. Je vais tenter une relance tous les 100m pour finir. L'idée fait vite "pschitt". Je perds rapidement la vitesse mise en sortie de coulée. Oui, ça va être dur de finir. Mais bon sang, peut importe !! Il FAUT que je sois sur ce podium avec Fred.
1150m : Il FAUT que je sois sur ce podium DEVANT Fred. Allez Olivier ! Ne faiblis pas ! Fred, Marie et Maman m'encouragent toujours, plus d'autres personnes que je ne discerne pas bien (certainement Thierry et Papa)
1200m : RELAAAAAAAAANCE !! Oui, oui... ça va... je relance ! Je réalise que j'ai une avance confortable sur Laurent maintenant. C'est un gros coup de boost au moral et en même temps je n'ai pas envie qu'il revienne sur moi donc... RELANCE !
1250m : C'est presque fini...
1300m : Enfin... il ne reste plus que 200m... Qu'on en finisse. Le podium. Relance. Je pense en mode Tarzan "moi Olivier, toi relance".
1350m : C'est quoi l'onomatopée pour "aïïïïe ! mais pourquoi cette course est-elle aussi méchante ???" ?
1400m : Allez, je mets tout ce qu'il reste, je tire toute l'eau que je peux, je mets toutes les jambes que je peux. Qu'est-ce que j'aime ce coup de sifflet m'indiquant que j'entame mon dernier aller-retour.
1450m : A FOND !!! Je commence à partir un peu sucette : je tire de l'eau mais, ce faisant, je ne suis plus très gainé. Respiration à 2 temps obligatoire, je n'en peux plus.
Voilà, j'ai EN-FIN fini !


Je ne vois pas mon chrono avec les parasols qui abritent les officiels. Scrogneugneu...
Si !
18'33"10 !
YOUPI ! JE L'AI FAIT !


Je suis sur le podium avec Fred !!! Et c'est mon meilleur temps.
J'entends d'ailleurs Fred et Marie crier. 
C'est difficile de décrire le bonheur qui me submerge. Si je n'avais pas autant mal partout je bondirais hors de l'eau et sauterais partout. 
Je m'extirpe hors de l'eau et vais vite récupérer mes affaires pour aller voir tout le monde. Je n'aurais même pas besoin de revenir aux gradins : Fred arrive, les larmes aux yeux me répétant à quel point il est heureux qu'on l'ai fait ce podium ensemble. Je ne trouve pas les mots, mais oui, c'est exactement ça. 
Du bonheur en barres.


Il y a des instants tellement forts et en même temps tellement simples (c'est tellement peu une médaille...) qu'on se dit que le bonheur est vraiment une étrange alchimie

Conséquence de quoi : après la course, je fais le strict nécessaire en termes de récupération. Pas question de manquer le podium !


La course en chiffres :

  • 100m : 1'09"26
  • 200m : 2'22"84 (1'13"58)
  • 300m : 3'37"25 (1'14"41)
  • 400m : 4'51"30 (1'14"05)
  • 500m : 6'05"79 (1'14"49)
  • 600m : 7'20"83 (1'15"04)
  • 700m : 8'35"19 (1'14"36)
  • 800m : 9'50"26 (1'15"07) soit 6" de mieux que mon 800m des championnats du Monde sur le 800m...
  • 900m : 11'05"30 (1'15"04)
  • 1000m : 12'20"13 (1'14"87)
  • 1100m : 13'35"10 (1'14"97)
  • 1200m : 14'50"49 (1'15"39)
  • 1300m : 16'06"35 (1'15"86)
  • 1400m : 17'21"10 (1'14"75)
  • 1500m : 18'33"10 (1'12"00)
Et puis maintenant, la même course, vue de Fred (les 600 derniers mètres).



Après le podium, il ne faut pas que je traîne trop : mon 200m dos n'est pas très loin derrière.
Je pique-nique donc avec une petite salade de pâtes (pour récupérer du 1500 mais pour ne pas être en train de digérer pendant ma course).


Après manger, une fois que je suis retourné me poser à ma place, je commence à réaliser au fur et à mesure à quel point j'ai mal aux bras. Pour situer : j'avais du mal à lever mes coudes plus haut que mes épaules.
Bon... et bien il va falloir faire avec...


Je décide donc de faire un échauffement à sec plus long que d'habitude avant ma course, histoire de me dérouiller progressivement.


Dans la chambre d'appel avant le 200m dos. Concentré. Sébastien du Chesnay (t-shirt jaune) nage la série avant moi.

Une fois derrière le plot, je vois bien que ça n'a pas totalement marché : j'ai toujours assez mal aux bras. Mais malgré ça, je suis plutôt serein.
Je sais que je ne vais pas faire de podium sur ma course (avec David de Toulouse, Sylvain de Cannes et Rudy du Havre dans ma catégorie, je n'ai aucune chance) mais après mon 200m dos des championnats du Monde 2 semaines plus tôt, je sais que je peux refaire un temps de cet ordre (2'27"), voire moins. Ou plutôt, je sais que j'ai tous les atouts en main pour nager 2'27" ou moins.


J'oublie complètement mes courbatures aux bras sitôt que le sifflet retentit.
Au deuxième coup de sifflet, je plonge à l'eau. Je suis ligne 6. A la ligne 5, j'ai... David de Toulouse (le champion de France du 1500m nage libre) et à la ligne 7 j'ai Benoît de Caen.
Je me mets en place en choisissant la barre du haut (nous avons les nouveaux plots officiels à Canet avec deux barres superposées) qui me réussissait mieux à l'échauffement (et à Angers).
A vos marques ?
Et c'est parti !


Je fais une bonne entrée dans l'eau (dommage que je n'ai pas de vidéo, je pense que c'était un cas d'école), la coulée me paraît bonne. En tous cas, je ressors en même temps et à la même allure que mes voisins. 
Je trouve mon rythme dès les premiers mouvements de la reprise de nage. Sur ce premier 50m, je ne suis pas en amplitude maximum mais les appuis sont bons et je dégage bien les épaules. Cela me permet par ailleurs de bien voir la ligne à ma gauche... et donc David à la ligne 5. "Je vois bien la ligne à ma gauche".... oui... c'est possible... je sais où je vais !! Pour une fois, je ne vais peut-être pas faire 220m à ce 200 dos en extérieur...
Je reviens à la course : le premier 25m se passe donc bien et me permet de confirmer que je suis parti sur la bonne allure. Je continue donc comme ça sur le reste de cette première longueur.
A l'arrivée des drapeaux, je sais qu'il faut que je fasse attention à ne faire que deux coups de bras. Le virage est "OK" dirons-nous... Je fais ma culbute plus lentement que David de la 5 ce qui me fait perdre du temps. Je vire visiblement en même temps que Benoît de la 7.
La coulée ensuite est plutôt bonne, c'est à dire rapide et plus longue que ce que je fais d'habitude. 
Sur ma deuxième longueur, je me lance sur une allure "no limit" : j'appuie fort et je vais chercher l'eau loin devant. Cela me permet de prendre en quelques mètres de l'avance sur Benoît mais ce n'est pas assez pour suivre David qui prend progressivement de l'avance sur moi au point que je ne verrai rapidement plus rien de lui, même ses pieds.
Aux 100m, je fais un virage et une coulée très similaires aux premiers : culbute pas trop rapide et bonne coulée.
Je relance sur le rythme de bras et sur les jambes en sortie de coulée. J'entends qu'on m'encourage et crois reconnaître la voix de Papa. 


Je sais que je vais bientôt avoir mal (je me rappelle le passage des 125m aux Championnats du Monde) mais j'y suis préparé.
En fait... je n'aurai pas de coup de bambou. La douleur vient effectivement mais au fur et à mesure. A l'approche des 150m, j'ai donc extrêmement mal aux bras mais la chose ne m'est pas tombé d'un coup dessus. 
Je suis épaté de ne pas être complètement à bout de souffle comme cela m'arrive toujours sur le dernier virage de dos. Cela me permet de faire donc un dernier virage correct sur la partie coulée (c'est plus court que les deux virages précédents, mais ça reste honnête).
Après le 1500m du matin, ce dernier 50m m'apparaît vraiment comme du pipi de chat. Le verrou "il faut relancer plus fort que la douleur" saute donc tout de suite. 
1/ Je vais chercher loin
2/ Je dégage bien les épaules
3/ J'appuie fort
4/ J'accélère très fort en fin de poussée
Et pendant ce temps : les jambes sont au régime maximum ! Mais j'essaie de faire attention à ne pas trop plier les jambes.
Le coup de bambou que je redoutais sur la fin (comme aux 175m aux championnats du Monde...) ne viendra finalement pas. J'arrive donc à finir aussi fort ce 50m que je l'ai commencé.


En arrivant, je vois que je suis 4ème.
Le 3ème est en 2'20" et j'ai fait 2'25"12 !
Et ça fait donc deux secondes de moins qu'à Riccione aux championnats du Monde.
:)
Très grande satisfaction.


Les temps de passage donnent : 

  • 50m : 34"46
  • 100m : 1'11"09 (36"63)
  • 150m : 1'48"55 (37"46)
  • 200m : 2'25"12 (36"57 soit un 2ème 100m en 1'14"03)
Et j'ai donc bien fait une bonne fin de course :)

Voilà, bonne première journée : une médaille, deux meilleures performances personnelles et... quatre records des Yvelines (oui, quatre ! sur les 800, 1000 et 1500m nage libre et sur le 200 dos).

Vendredi 29 Juin 2012
Pas mal de mal à m'endormir la veille et je me réveille tout seul à 4h. Ca me laisse donc 2h où je fais mon 400m nage libre à de nombreuses reprises dans ma tête.

Le 400m... la course du jour est une des courses en grand bassin qui me frustre le plus. J'ai en effet un meilleur temps de 4'28"25 en bassin de 25m alors qu'en bassin de 50m je plafonne à 4'44"22. Y aurait-il comme un problème ??
Je n'ai jamais très bien compris pourquoi c'était comme ça sur un 400m. Je n'ai pas autant de différence sur 50, 100, 200 et 1500m...

Je sais que je peux faire moins de 4'44" et mon objectif du jour est donc de bien rafraîchir ma meilleure perf. Si possible, faire entre 4'35" et 4'40".

A l'échauffement, je me fais une séance proche de celle de la veille avant le 1500m avec notamment un 4x50 allure 400 (35"), départ large puis un 4x50m avec 25 allure 400 et 25 amplitude.
Je trouve vite la bonne allure et le bon rythme.
Je suis maintenant bien calé pour faire ma course, il n'y a plus qu'à attendre que ce soit mon tour, 2h plus tard.
Pour me tenir motivé, pour une fois, j'écoute de la musique. Deux titre en particulier que j'écoute en boucle :
- 1234 de Laidback Luke, morceau que j'avais découvert au concert de David Guetta en mars et qui me donne encore des frissons à chaque fois que je l'écoute 3 mois après.


Je nage dans la meilleure série C2. Malheureusement, c'est une série doublée, c'est à dire à deux nageurs par ligne. 
Les C2 partent en premier et nagent à gauche. Entre 30 et 40 secondes plus tard c'est la meilleure série C3 qui s'élance et qui reste sur le côté droit de la ligne.
Les conditions ne sont donc pas vraiment optimales, surtout pour moi dont la nage est plutôt optimisée pour de l'eau calme (en levant la tête au minimum pour respirer). Je n'ai qu'à espérer que le C3 qui nagera avec moi ne fera pas trop de mousse (à l'inverse de mon voisin de ligne de l'an passé qui brassait quantité d'eau).

Je pars ligne d'eau numéro 2. Ligne 3 j'ai Julien du Neptune Club de Paris. 
Sic. 
Il nage sacrément vite l'animal... Lui même nage à côté de David de Toulouse. Encore lui. Grosse série.
Et j'ai gardé le meilleur pour la fin, ligne 1, c'est Fred qui nage !
Gros duel en perspective.

Dans la chambre d'appel, Fred vient me voir et me dit : 
- Si tu veux, je pars pleine balle sur les 200 premiers mètres pour t'emmener avec moi et ensuite tu finis la course
- Non ça va aller, merci, j'ai bien pris mes repères
- OK. Je pars donc à donf
- ...
Ca veut dire que Fred ne se sent pas en super forme et ne compte donc pas faire un gros chrono. Il me propose donc de nager pour moi. C'est vraiment super sympa, mais sur un 400m, je sens qu'il faut que j'arrive à gérer ma course du début à la fin. Par ailleurs, notre série étant doublée, je ne pourrai pas bénéficier de sa vague vu que nous aurons un autre nageur entre nous qui partira en décalé.
Néanmoins, ça me permettra d'avoir un repère sur mon allure.

- A vos marques !!
- ...
- ...
Qu'est-ce qu'il est long le starter...
- Tuuuuut !!
Mon temps de réaction est un peu moyen du coup

Nous nageons tous à peu près à la même allure ce premier 50m.
Virage OK. La culbute n'est peut-être pas très rapide. Un point à travailler la saison prochaine.
Sur le deuxième 50m les sensations sont encore bonnes. Je suis grosse modo au même niveau que Fred et Julien, légèrement en retrait peut-être. Quelque part ça me rassure vis-à-vis de Fred. Si Fred est parti à fond et que je suis sur son allure, ça veut dire que je suis au bon rythme pour faire un bon 400m. 
Vers les 75m, je croise Thierry mon voisin de ligne qui vient de prendre le départ.
Ca va, il ne fait pas trop de vagues... mais l'eau n'est plus calme. Je sens vite la différence. J'ai du mal à garder la même nage.
Au virage des 100m, je me fais distancer par Julien mais je suis toujours au même niveau que Fred. Je continue à appuyer fort en accélérant bien en fin de poussée.
Aux 130m, je commence à avoir du mal à garder une bonne technique. Les remous me gênent. Je ne suis vraiment pas un nageur tous terrains. C'est pas bien ça.
Aux 150m, Julien est devant, Fred avec moi. Je ne souffre pas encore, j'essaie de relancer mais l'effort que je mets dans l'eau n'arrive pas à se traduire par de l'accélération. Je ne nage pas très bien. 
Aux 200m, en sortie de coulée, je fais une vraie relance. En sortie de coulée, je ne vois plus Fred. Il est passé devant moi ??? Non, il est carrément DERRIERE moi. Il ne plaisantait pas quand il disait qu'il faisait les 200 premiers mètres à fond, après... il finit...
C'est pas grave Olivier, tu sais ce que tu as affaire : tu RELANCES !!
Appuis plus poussés, jambes plus vite. Ca passe.
Ca passe, mais ce n'est pas optimisé, j'arrive mal à caser ma respiration et je semble me désaxer à chaque fois que je respire. Scrogneugneu ! Je n'arrive pas à faire ce que j'ai tant travaillé à l'entraînement : nager droit tout le temps.
Je repense à Violaine qui me disait de bien dégager les épaules. J'applique. Je ne vais pas tarder à avoir les bras chargés d'acide lactique. Il faut que je repousse ce moment le plus tard possible en essayant d'être (relativement) relâché sur mon mouvement de retour du bras au dessus de l'eau.
Julien s'est vraiment envolé sur cette cinquième longueur. Je devinais encore ses pieds avant les 200m, là, il est loin. 
Après le virage des 250m, j'ai un grand moment de solitude. Ce n'est pas exactement un coup de bambou, ce n'est pas exactement que j'ai mal aux bras, c'est plutôt que l'effort que je mets ne se traduit par rien de concret. Je ne nage pas particulièrement bien.
Le moral remonte aux 300m, il ne me reste plus qu'un aller retour et je peux mettre tous mes efforts dans l'eau sans réfléchir.
Et tout passe mieux. En poussant plus fort et en mettant plus de battements, je nage plus haut sur l'eau et j'arrive à retrouver des bonnes sensations. A partir de 325m, la respiration devient difficile. Je passe à une respiration du type 3 temps / 2 temps / 2 temps. J'ai besoin d'air !
Virage des 350m. Je vais chercher loin devant, je pousse fort et j'accélère en fin de mouvement. Aïe. Ca fait mal. Les bras ne veulent plus tourner. Tant pis pour eux, je ne ralentirai pas le rythme. Les jambes aident à soutenir l'allure. Tout ça fait mal mais je nage bien mieux que sur l'aller-retour précédent. J'ai l'impression que le mur ne veut pas arriver. Ce qu'elle est longue cette longueur...
Je distingue enfin le mur. J'arrête de respirer pour finir en apnée.
Top. c'est fini !

4'41"82.
Ouf, c'est un meilleur temps amélioré ! Je suis content.
Je me retourne. Fred est en train de faire son virage des 350m au ralenti. Il nage clairement en récup'. Vraiment, ce mec me tuera de rire un jour :)

Fred et moi après notre 400m nage libre

Pendant la récupération, nous discutons de nos courses avec Fred. On rigole pas mal du 2x200m de Fred. En discutant de ma course, je réalise que si améliorer mon meilleur temps c'est bien, on ne peut pas vraiment dire que j'ai fait une très bonne course.
4'42" (en arrondissant), ça reste toujours très en écart avec mes meilleurs temps en bassin de 25m. Je ne pars certainement pas assez vite. Il va falloir encore travailler cette course à l'avenir pour casser cette fichue barrière des 4'40"...
Mais malgré ce constat objectif, je ne fais pas la fine bouche et reste tout de même heureux de l'amélioration déjà faite.


Ah oui, je finis 5ème au fait.


Après ce 400m, j'ai une LOOOOONGUE pause. 
Je ne renage en effet que vers 20h30 ce soir pour le relais 4x50m nage libre avec les copains (Mathias, Mathieu et Fred).


Je profite donc de ma journée pour prendre un peu le soleil et encourager les copains et copines de Versailles et d'ailleurs


Non, il ne s'agit pas d'un photo-montage : le thermomètre indique bien 48°C au bord du bassin ce vendredi après-midi. Quelques minutes plus tard, j'ai manqué de prendre en photo le 49°C...

Cathy, Marie et Pascale d'Epinal après la très belle victoire de la tout aussi belle Marie sur le 50m nage libre C2

Notre Lulu après son 50m nage libre, meilleure performance personnelle : BRAVO !

En fin d'après-midi, je retourne nager dans le bassin d'échauffement / récupération pour me rafraîchir et préparer le sprint de fin journée. 
Aïe.
Les sensations commencent à être pas terribles terribles... J'ai encore de la pêche, mais je ne tire pas beaucoup d'eau. Je ne m'obstine pas à faire durer l'entraînement jusqu'à ce que je tire de l'eau. Mieux vaut arriver frais derrière le plot.


Je suis extrêmement impatient de faire ce relais avec les copains  : Mathias, Mathieu, Fred et moi, ça c'est de l'équipe de choc !
L'ordre prévu dans le relais c'est :
1/ Moi
2/ Mathias
3/ Fred
4/ Mathieu


J'ai donc la chance de pouvoir bénéficier d'un chrono officiel. Encore une raison supplémentaire de bien faire (la première raison est évidemment de bien lancer le relais pour que Mathias n'ait pas de vague quand il s'élancera).


Après une petite séance de Team Building dans la chambre d'appel, nous prenons le chemin des plots. Nous sommes ligne 7. 8ème temps d'engagement de la catégorie R2.
La dame de la chambre d'appel nous a donné les fiches à la dernière minute, il faut vite se dépêcher pour se mettre en place. 
Petit coup de stress qui aide à vite rentrer dans la course.
Mais sitôt que le premier coup de sifflet retentit, je retrouve la concentration.
Cette fois, j'ai un bon temps de réaction au signal.
L'entrée dans l'eau se fait bien.
La coulée est très bien et je fais une bonne reprise de nage.
Tout passe très bien : les bras tournent vite et je prends le maximum d'eau possible. 
Je respire une première fois aux 20m. Je prends conscience que je peux accélérer le rythme des bras. Je me prive pas de corriger ça de suite.
Nouvelle respiration aux 40m et... une 3ème respiration m'échappera aux 45m.
Je fais une bonne touche pour donner le départ à Mathias.


27"37.
J'améliore mon meilleur temps de 1"30 !!
CA C'EST COOL !!


Quand je sors de l'eau pour encourager Mathieu qui conclura le relais, Mathias est en train de finir sa longueur et c'est Fred qui enchaîne. 
Il a fait la moitié de la distance quand je trouve enfin assez d'air pour l'encourager lui et Mathieu.
Nous avons du retard sur la ligne 6 où nage... Villeurbanne. Et c'est Nicolas qui doit finir le relais contre Mathieu. Désolé Nico, mais dans un cas comme ça, j'ai juste pensé : "Vas-y Mathieu, bouffe Nico !" (oui, les réflexions ne volent alors pas bien haut...).
Mathieu fait une prise de relais digne des J.O. Ca c'est optimisé !
De là où je n'arrive pas à voir si Mathieu rattrape ou pas Villeurbanne.


En tous cas, nous finissons après eux, mais nous signons un beau 1'49"65. Ce qui nous vaut la 6ème place, joli !!
Nos temps donnent :
- Moi : 27"37
- Mathias : 28"13
- Fred : 27"55
- Mathieu : 26"60


Et voilà la vidéo du relais !


Après toutes ces émotions, c'est grand barbecue au camping où Versailles dort. Nous avons invité là-bas les clubs de Gien, Epinal et Plaisir ce qui fait plus d'une vingtaine de personnes : une façon idéale de conclure cette deuxième journée dans la bonne humeur :)


Samedi 30 Juin 2012
L'objectif de la matinée est de faire une bonne grasse matinée pour récupérer des trois épreuves des deux jours précédents et profiter du fait que je ne nage qu'à 20h15 ce samedi pour le relais 4x50m 4 nages.
Echec : je dors extrêmement mal. 
Petite forme ce samedi matin donc.


Je reste à la maison pour profiter des parents et du jardin. C'est plus reposant que de rester à la piscine même si du coup je manque quelques épreuves des copains / copines du club. 

En début d'après-midi, direction Canet.
Je suis les courses de l'équipe et en profite pour faire également quelques photos souvenirs.


L'équipe SNV au complet. Les filles au premier rang de gauche à droite : Lucile, Christine et Sophie. Les garçons au deuxième rang de gauche à droite : moi, Mathieu, Mathias, Fred et Thierry

Une photo mal cadrée (...) du 100m nage libre d'Audrey de Nanterre


Quand je vais m'échauffer en fin d'après-midi, pas grand chose ne va : je suis plutôt mou et les sensations ne sont pas terribles. Je commence à accuser le coup.
A la fin de l'entraînement j'ai retrouvé un peu de pep's mais je ne suis pas sûr que cela suffira pour faire un bon 50m dos.


Nous allons à la chambre d'appel toujours avec la même équipe de choc. Nous avons un peu changé la répartition habituelle des nages :

  • Dos : moi
  • Brasse : Fred (ça, personne ne lui prendra...)
  • Pap : Mathieu
  • Crawl : Mathias
C'est donc de nouveau moi qui débute le relais versaillais.
Nous sommes ligne 8, à côté de Nîmes (ligne 7 donc).

Le départ du relais 4x50m 4 nages R2 de Versailles. Je commence avec le dos.

Mon départ est OK. La coulée est OK également et la reprise de nage pareil.
Je pioche de l'eau plus que je ne la tire. Le rythme est bon mais je ne suis pas efficace. J'essaie de compenser en mettant beaucoup de jambes. Voulant bien faire je plie quelques peu les jambes.
Aïe. Ce n'est vraiment pas ça.
Vers les 30m je commence toutefois à remonter sur mon voisin nîmois qui est sorti devant moi après la coulée. J'entends Papa qui hurle quand je passe à son niveau.
Aux 40m, mon voisin accélère, je n'arrive pas à aller plus vite que ce que je fais déjà.
Je suis au drapeau. Je compte 3 coups de bras et je me jète en arrière... euuuuuh... le mur est encore loin... J'arrive au ralenti.
Zut.
J'espère que ça ne va pas perturber Fred pour prendre le relais.

31"98.
Mmmmm... Pas terrible...
(meilleure perf en 31"49)

Le temps de sortir de l'eau, de reprendre mon souffle (j'ai trouvé le moyen de boire la tasse en prenant l'échelle pour sortir de l'eau...) Mathieu est déjà parti en pap.
Il avance SUPER bien ! Un véritable avion de chasse.
Allez Mathieu !
Allez Mathias !
Mathias fait une super prise de relais.
Et lui aussi avance sacrément bien.

2'05"22.
Avec donc moi en 31"98, Fred en 37"56, Mathieu en 28"01 et Mathias en 27"67.
Nous sommes 9ème catégorie R2.

Pour ma part, je suis donc un peu déçu de mon 50 dos.
Mais en rédigeant ce compte-rendu, je me rends compte qu'il s'agit de mon meilleur temps de l'ère sans combinaison. C'est déjà ça. Mais il faudrait que j'avance BIEN plus vite que ça pour espérer refaire des 100 dos la saison prochaine (j'y reviendrai...).

Une grosse dernière journée m'attend le lendemain. Je rentre donc vite à la maison après avoir récupéré et dit aurevoir aux copains.

Dimanche 1er Juillet 2012
Je fais de nouveau une assez mauvaise nuit.
Je suis assez fatigué ce matin.
- soupirs -
Ce n'est pas comme si les championnats de France finissait en apothéose.
400m 4 nages suivi peu après du 200m nage libre.
Là encore, deux courses où j'ai envie de bien faire. 

Et sur le 400m 4nages, j'ai quelques prétentions... Je suis engagé avec le 4ème temps d'engagement. Et Fred a le 7ème. 
S'il y a UNE course où il y challenge c'est bien celle là. L'idée est simple : se retrouver sur le podium comme pour le 1500m nage libre.

D'ailleurs ce matin, cela se sent. Nous sommes tous les deux très concentrés pendant et après l'échauffement.
A l'échauffement, les sensations sont bonnes sans plus. C'est mieux que la veille, mais pas aussi bien que jeudi matin. Je me dis que tout le monde est fatigué pour la quatrième journée de compétition. Nous sommes donc tous plus ou moins sur un pied d'égalité.

Ce dimanche matin il faut un temps... parisien. Ciel gris, vent, averses. Il fait assez froid. J'attends ma course dans la piscine intérieure, il y fait bien plus chaud.

Peu avant notre 400m 4 nages, des supportrices impromptues nous rejoignent : Marie, Pascale et Cathy d'Epinal ainsi que Gwenola de Gien. Quelle bonne surprise ! 
Nos amis spinaliennes devaient repartir ce matin chez elles et elles ont finalement fait un crochet par la piscine pour nous voir Fred et moi avant de partir : ça fait chaud au coeur.
Gwenola nous fait tous rire dans la chambre d'appel, elle révise ses encouragements en nous montrant comment elle peut crier "Allez Fred" et "Allez Olivier" très aiguë et très fort. C'est assez impressionnant. Et nous sommes sûrs de l'entendre ! 

Une fois derrière le plot, j'attends le dernier moment pour me déshabiller. Il fait vraiment frais.
Ca nous encourage de toutes parts Fred et moi. Epinal, Gien et Versailles sont bien présents dans les gradins. Les 6 autres nageurs n'ont pas droit à autant de décibels.

Fred nage ligne 2. Je suis ligne 6. 
Ligne 4 il y a Benoît de Caen (mon voisin du 200m dos) et ligne 5 il y a Yann du Marseille Celtic. Les deux hommes à abattre en quelque sorte. 
Ligne 3 il y aussi Patrick du CNP à surveiller et à côté de moi il y a Olivier du CNP également.
Sur le papier, la série est assez homogène.
Mais j'ai vu Benoît nager le 200m 4 nages la veille : il avance sacrément bien en papillon. Je ne vois pas comment j'arriverai à le suivre. 

Deux semaines plus tôt j'ai nagé en 5'23"48. J'espère arriver à nager dans ces eaux là. Je doute de pouvoir faire mieux vu mes sensations (la fatigue notamment).

Quand nous nous élançons, je pars sur un rythme plus rapide que ce que j'avais fait à Riccione.
Durant ma nuit agitée, j'ai dû nager quelque chose comme un 10000m 4 nages. Dans tous les cas de figure, je suis arrivé à la conclusion qu'il ne fallait pas que je me laisse trop distancer en papillon. Même si je pense que je suis plus rapide que les autres en dos, on ne peut pas dire que je sois bon en brasse et mes finishs en crawl risquent de ne pas suffire.

Bref, je pars donc vite en papillon, mais j'essaie d'avoir une nage ample quand même. Le premier 50m s'enquille d'ailleurs assez bien. Je suis moins largué que ce que je pensais : un bon point.
J'essaie de faire la coulée la plus longue et la plus rapide possible (ça aussi, je l'ai fait toute la nuit). 
Malheureusement, ça ne suffit pas, aux lignes du milieu ça prend de l'avance. BEAUCOUP d'avance. Yann à la ligne 5 notamment s'envole.
Aux 75m, c'est le même scénario qu'aux championnats du Monde : je commence à manquer d'air et je dois repasser à une respiration à chaque coup de bras. 
J'entends des cris aiguës. Pas de doute : c'est Gwenola...

La fin du papillon commence à faire sacrément mal. Bigre que je suis content de passer en dos.
Allez, Olivier, c'est là que tu dois faire rêver !
Bon alors, c'est clair : à partir de ma reprise de nage, j'ai bourriné.
Grande amplitude, appuis fort, grands dégagement d'épaule.
Au virage, j'ai vu l'avance qu'avait prise les autres aux lignes du milieu. Il faut que je fasse très très fort pour revenir dans le coup.
J'arrive à faire une bonne coulée aux 150m. Je continue de bourriner sur la deuxième longueur de dos. Ca m'inquiète un peu de ne toujours pas revoir des pieds ou des bras dans mon champ de vision. Les autres ont peut-être pris trop d'avance sur moi en papillon.
Aux 175m, je commence à avoir sacrément mal. Il reste 225m à faire mais ce n'est surtout pas le moment de relâcher. Si je ne tire pas profit de ma nage forte, je n'ai aucune chance d'y arriver.
A 5m du mur, vu les difficultés que j'ai à respirer je décide de faire un virage classique.

Au virage, j'ai Yann de la ligne 5 et Benoît de la ligne 4 en ligne de mire. Je suis revenu à leur niveau.
Ouf.
Donc ce n'est pas compliqué : je fais la brasse à fond après avoir fait 3 mouvements pour recaler ma nage. 
Aux 225m, je suis complètement cuit.
On s'en tamponne. La consigne, c'est "A FOND".
Bon beh j'y vais à fond. 
J'essaie de ne pas donner de coups de tête comme Sophie me l'a conseillé. D'ailleurs j'essaie de ne pas perdre de temps en regardant sur les côtés. Savoir où sont Yann et Benoît ne m'aidera pas, je suis déjà à fond.
Au virage des 250m (oh tiens, je fais un bon virage en brasse !), je vois que j'ai pris une belle avance sur Yann mais que Benoît a pris une belle avance sur moi.
Ce n'est donc pas le moment de solder l'allure : toujours à fond.
Mes bras sont complètement chargés d'acide lactique. C'est dur la brasse.
J'essaie de me concentrer sur la technique pour ne pas penser qu'à la douleur. Je tire de l'eau sur les bras (aïe), je finis bien mes ciseaux, je rentre bien ma tête dans la coulée.
Le mur approche enfin. Vite qu'on passe au crawl !

Au virage, la configuration des 250m s'est amplifiée : Benoît a une bonne avance sur moi et j'ai une bonne avance sur Yann. Je ne pense pas à regarder ce qui se passe aux autres lignes.
Mon coeur manque de sortir de ma poitrine à la transition brasse - crawl. Je suis vraiment à bloc.
Et pour finir le crawl, il faut de nouveau nager à fond.
Ce que c'est dur. Dans ces moments là, en 4 nages, à la transition brasse - crawl, j'ai souvent une absence quand je commence le crawl. Cette fois-ci ne fait pas exception. J'ai l'impression que c'est l'Olivier qui en a tant bavé à l'entraînement (pense au 200m nage libre d'Ostende contre Fred...) qui nage à ma place. 
Heureusement que mes bras et mes jambes savent quoi faire. Il me faut une vingtaine de mètres pour reprendre le contrôle de ma course. 
Benoît a toujours beaucoup d'avance sur moi. Ca me désespère mais ça me force à bourriner toujours plus fort. Enfin bourriner... c'est plutôt y aller à fond que je veux dire. Hors de question de nager comme un sac de ciment !
Je suis vite en respiration à 2 temps pour arriver à suivre.
Après le virage des 350m (Benoît a décidément beaucoup d'avance), je mets les jambes à fond. Je suis à fond. Je n'en peux vraiment plus. J'ai à nouveau l'impression d'assister à ma course de l'extérieur. Je ne sais pas bien comment je finis cette dernière longueur. Je sais juste qu'elle fait vraiment mal et que je ne lâche rien jusqu'à la dernière seconde.
C'est une délivrance de toucher le mur.

J'entends les hurlements de tout le monde en arrivant (mais Gwenola et Marie sortent du lot).
En me retournant, je vois que suis deuxième.
Effectivement, c'est bien ce qu'indique le panneau d'affichage.
Benoît a nagé en 5'12"81. Quel animal !!

Et moi en 5'16"68.
COMBIEN ?????
5'16"68 ???!?!! 

5'16"68 au 400m 4 nages. Je n'en reviens pas. Meilleur temps amélioré de 7 secondes. Pas étonnant que ça ait fait si mal ! Merci les supporters.

Yann arrive après moi. 
Il est troisième.

Flûte, Fred !!? Je le cherche : il lui reste 25m.
Dommage. Nous referons un podium ensemble à une autre occasion.
Une fois arrivé, je l'entends d'ailleurs crier (à bout de souffle) "Ouaiiiis Olivier !!!!"

Les temps de passage :
* 100m : 1'14"01 (vs 1'15"79 à Riccione)
* 200m : 2'31"65 (soit un 100 dos en 1'17"64 vs 1'19"43 à Riccione, j'ai vraiment fait un bon 100 dos)
* 300m : 4'04"88 (soit un 100 brasse en 1'33"23 vs 1'34"27 à Riccione... pour l'anecdote, Fred a mis 1'40"81, cette fois je pense qu'on peut officiellement dire que j'a réparé l'affront du 100m dos des Interclubs 2010 où Fred m'avait battu en dos)
* 400m : 5'16"68 (soit un 100 crawl en 1'11"80 vs 1'13"99 à Riccione)

Bref, un bien meilleur papillon, un excellent dos, une brasse toujours faible et un bon finish.

C'est vraiment l'euphorie lors de ma récupération.
Je sais que le 200m nage libre qui va suivre va être douloureux, mais ce sera ma dernière épreuve.

Le podium du 400m 4 nages. De gauche à droite : Yann de Marseille, Benoît de Caen et moi

Quand il faut retourner à la chambre d'appel, j'ai finalement moins mal qu'avant mon 200m dos.
Je nage de nouveau dans une série d'avions de chasse. David de Toulouse, Rudy du Havre, Waël du Lagardère, Guillaume de Montgeron, Julien du Neptune Club de France... Ca va aller vite.
Avant qu'on appelle ma série, le coach de Malakoff (celui qui hurle encore plus fort que Fred et moi en compétition) demande à l'assistance :
- Il est où Holderbach ?
- Je suis là
- Bon alors, tu vises de faire combien ?
- Beh, si je fais 200m ça sera bien...
- Ah OK... Donc ça veut dire entre 2'10" et 2'15" ?
- Beh à peu près oui...
- Mais plutôt 2'10" ou 2'15" ? Parce qu'on m'a changé de série et je nage à côté de toi...
- Beh 2'10" ça serait bien.
- Pas moins ? 
- Non, ça va être dur ça après le 400m 4 nages
- Et pas plutôt vers 2'15" ? 
- Pas 2'15" non plus, sinon ça veut dire que je rate ma course...
- Et tu comptes passer combien au 100m ?
- Mmmm... 1'03" ça serait bien (c'est mon temps de passage de Riccione quand j'avais nagé 2'10"95, ndlr)
- Et M---E... bon beh je vais faire ma course tout seul... vous allez trop vite les gars !!

En tous cas, il m'a fait rire le Tristan...

Je nage donc ligne 7, à côté de Tristan ligne 8 et de Waël, ligne 6.
Il fait encore plus froid qu'avant mon 400m 4 nages.
Les chronométreurs sont tous en poncho - Kway... 
Ambiance...
Il pleuviote d'ailleurs.

Mon départ est OK.
Le plan de course est simple : appuyez fort tout le temps et essayer de mettre un peu plus de fréquence que pour le 200m de Riccione.
Je vais à la même allure que Tristan et Waël sur ce premier 50m. 
Aux 75m, j'ai pris de l'avance sur Tristan mais je n'arrive pas à rester sur l'allure de Waël.
Je repense au 200m que j'avais fait aux Championnats du Monde et où j'avais réussi à maîtriser la course. Je sais qu'aujourd'hui, je vais subir la course... 
D'ailleurs, je la subis déjà. 
Aux 100m, j'essaie de relancer. Pfiouuu... c'est dur. Je ne sais pas bien si je suis toujours sur le bon rythme. Je sais que je tire de l'eau, que je mets des jambes, que j'ai beaucoup de mal et que Waël est bien devant moi !
Je fais le virage des 150m comme au ralenti, je n'ai plus beaucoup de jus.
Il reste 50m pour finir ces championnats de France. De penser ça me redonne un peu la pêche et me permet de relancer une dernière fois. Je suis au rupteur aux 160m et je finirai la course comme ça.

2'10"53.
C'est 4 dixièmes de mieux qu'à Riccione !
Et ça me place 5ème ! Bonne surprise !

Passage au 100m en 1'03"05
Satisfait :)


Au final, ça fait donc cinq courses individuelles et deux en équipe, six meilleures performances personnelles, six records des Yvelines (400, 800, 1000, 1500m nage libre + 200m dos + 400m 4 nages) et deux titres de vice champion de France !
Ca, ce sont de bons championnats de France qui s'achèvent :)

J'ai maintenant un mois de juillet plutôt tranquille qui m'attend.
Après ça, je préparerai la traversée de Paris à la nage (10km) le 2 septembre.
Et encore après ça, on va rentrer dans l'opération "Eindhoven 2013". J'aurai alors un an pour me préparer pour les prochains championnats d'Europe.

Sur le chemin, il faudra que je travaille mes points faibles : 
1/ Le sprint
2/ La brasse
3/ Le papillon
Et que je consolide et perfectionne les acquis : 
- Technique de crawl
- Technique de dos
- Foncier

Le plan pour travailler tout ça n'est pas vraiment défini. Il faudra que j'en rediscute avec le grand frère et avec Violaine ma coach.

Pour l'instant, c'est donc vacances !
Merci à tous ceux qui m'ont accompagné sur cette saison. Le grand frère en premier lieu, tous les copains et copines du club et Violaine.

A bientôt pour de nouvelles aventures...