C'est marrant : je sais que j'ai déjà fait des entrainements de gymkhana plus costauds que celui-ci mais je ne me rappelle pas avoir eu aussi mal qu'aujourd'hui. C'est peut-être parce que je n'ai pas fait de PPG depuis un moment.
En tous cas, c'était dur.
J'avais voulu caser un travail de vitesse à la fin, après le travail de préparation physique.
C'était très dur, je n'avais pas de jambes et j'ai dû fournir un gros effort sur les bras pour ne pas couler.
12x 50 Crawl palmes, ondulations très vite (en changeant de côté à chaque 50m) D=1'
400 Crawl Pull-Buoy (25 Bras droit / 25 Bras gauche / 50 Deux bras)
8x 200 4 Nages D=3'30"
400 Crawl Pull-Buoy (25 Bras droit / 25 Bras gauche / 50 Deux bras)
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Aveu de faiblesse : l'entrainement faisait initialement 4000m avec un troisième bloc avec un douze fois 50m avec un travail de minimum de coups de bras. Mais l'appel du solarium a été le plus fort...
Ca mis de côté, l'entrainement se voulait axé sur la technique.
Je vais devoir refaire le travail de dos avec une bouteille sur le frois. Je n'ai pas dû réussir à nager plus de 15m sans faire tomber la bouteille. D'habitude, je fais mieux.
Sur le travail de 4 Nages avec des bouts de vite dedans, j'ai globalement eu de très bonnes sensations, notamment sur le papillon vite. J'espère que j'arriverai à retrouver ces sensations à nouveau, c'est quand même souvent que je ne sais plus bien coordonner bras et jambes en papillon vite...
J'ai l'impression que le travail de pull-buoy à un bras me fait bien progresser sur ma prise d'appui et sur ma prise de respiration. Je vais continuer à renouveller cet exercice dans les prochains entrainements.
400 Crawl Pull-Buoy (25 Bras droit / 25 Bras gauche / 50 Deux bras)
Corps de séance
4x 200 Dos D=3'15"
200 Récupération avec Pull-Buoy
16x 50 Crawl D=45"
200 Récupération avec Pull-Buoy
4x 200 Dos D=3'15"
200 Récupération avec Pull-Buoy
100 Récupération en Nage Complète
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Une très bonne séance.
A la fois pour son contenu et pour le travail que j'ai réalisé.
J'ai nagé dans une période où il y avait peu de monde, soit de très bonnes questions (même si une dame m'a accusé de lui avoir nagé dessus alors que j'ai peut-être juste mouillé son brushing en la dépassant en dos... enfin bon... j'ai l'habitude...).
J'ai pris en compte les conseils de David après les derniers championnats de France et j'ai essayé de faire un entrainement plus axé sur la qualité que sur la quantité (finalement, je n'ai peut-être pas besoin de me faire mes "entrainements barrière psychologique"... maintenant que j'ai fait un ou deux 100x100m, je sais que je peux le faire...)
Bref, l'entrainement était articulé autour de trois blocs de 800m (plus 200m de récupération). Pour la logique de l'entrainement, j'aurais préféré faire un quatrième bloc en refaisant un seize fois 50m, mais j'étais juste niveau timing...
J'en ai profité pour réintroduire du dos. J'attaque la transition entre les entrainements de long et de quatre nages vers les entrainements plus spécifiques pour le 800m nage libre et le 200m dos.
Premier bloc (quatre fois 200m dos).
Je suis parti plutôt tranquille, en essayant de vraiment bien nager. Quand je dis "tranquille", je veux dire par là "ample". J'ai fait attention à ne pas être mou et surtout à avoir un mouvement d'appui sous l'eau progressif (c'était un reproche que Violaine, Fabienne et David m'avaient fait plusieurs fois avant les championnats de France d'Antilles).
2'55" pour le premier (grand bain, sans drag-suit). Puis 2'54" et encore 2'54" et 2'51" où j'avais voulu pousser un peu le bouchon.
Deuxième bloc (seize fois 50m nage libre).
Finalement, je crois que des séries de 50m avec peu de récupération, c'est plus dur que des séries de 100m avec 10 secondes de récupérations...
J'ai tourné en moyenne en 40". Pas exceptionnel, mais j'ai fourni un bel effort pour tenir.
Je suis bon pour passer aux huit fois 100m départ 1'25"...
Troisième bloc (quatre fois 200m dos).
Ayant retrouvé les sensations à avoir durant le premier bloc, je suis parti plus franchement dans ce nouveau bloc de dos.
2'51" pour commencer, puis 2'50" puis 2'48" en tirant bien la langue puis 2'45" pour finir.
Les sensations étaient vraiment bonnes, à part les coulées où je suis complètement à l'ouest.
Par contre, j'ai senti que je n'étais pas vraiment capable d'accélérer le rythme. Il va falloir remettre des séances d'allure dans les prochains jours...
400 Crawl Pull-Buoy (25 Bras droit / 25 Bras gauche / 50 Deux bras)
300 Jambes planche
Corps de séance
3x
4x 200 Crawl, progressifs de 1 à 4 D=3'
200 Palmes longues coulées
Récupération
200 Jambes planche
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Encore un soir où j'ai failli ne pas pouvoir nager, ayant fini tard au travail. Mais un soir où j'ai finalement PU nager. J'ai la chance que nous soyons au mois de juillet et qu'il y ait beaucoup moins de monde que d'habitude à Versailles.
J'ai donc pu caser à peu près convenablement ma séance (je m'étais quand même bien gardé de faire autre chose que du crawl : j'aurais fini par tuer quelqu'un en papillon ou en dos...).
J'ai ressorti de la naphtaline un exercice durant l'échauffement que je n'avais plus fait depuis un bail : pull-buoy et nage avec un seul bras. Je ne sais même pourquoi j'avais perdu l'habitude de le faire. C'est drôlement bien (et en plus, on peut le faire même quand il y a du monde dans la ligne).
La "grosse" série ensuite a été plus dure à faire que ce que je pensais. Je n'ai pas eu de problème pour rentrer dans les départs mais j'ai eu comme une sorte de bambou sur les deux derniers 200m.
Avec le monde dans la ligne et les vagues, la nage n'était pas toujours très bien placée mais j'ai eu la sensation de rester constant sur toute la séance.
Les chronos ont tourné entre 2'40" et 2'32". Je ne vais pas noter les temps des douze 200m, les écarts entre chaque sont souvent dus à l'impossibilité de faire certaines culbutes ou à des bouchons dans la ligne. Les chronos peuvent paraître bon (c'est du grand bain sans drag-suit), mais j'ai bénéficié du "courant" dans la ligne je pense.
Côté allure, j'ai essayé de respecter la consigne de faire du progressif.
5x Plaquettes D=3'30" (ou meilleur temps + 1 minute ou repos = 20")
1x Vite chrono
8x Avec 50 Minimum de coups de bras tournés D=3'30"
1x Amplitude D=3'30"
1x Vite chrono
400 Palmes récupération longues coulées
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Théoriquement, l'entrainement aurait dû être un trente fois 200m 4 Nages avec les dix derniers identiques aux 200m 4 Nages 11 à 20. Un énorme manque de jus à partir du quinzième et surtout une grosse crampe au mollet sur le vingtième 200m 4 Nages vite m'ont dissuadé de repartir.
Sinon, c'était une nouvelle séance avec Lydia, Yann et Bertrand du Plaisir et Lionel du Chesnay. Encore une fois, très sympa.
Côté chrono, les 200m 4 Nages en plaquettes étaient bouclés en 2'55", ceux en nage complète en 3'05" et le vite en 2'43" (je n'ai pas fini le deuxième vite à cause de la crampe). Tout ça en grand bassin avec drag-suit.
Pas trop mal.
L'objectif n'était pas de travailler au seuil mais de rester sur une bonne nage longtemps. De ce point de vue, l'objectif a été plutôt atteint.
J'ai enfin pu faire aujourd'hui un entrainement que je n'avais pas pu finir mardi la semaine dernière avec l'affluence dans les lignes d'eau. Je n'avais pas non plus réussi à nager cette semaine le soir, les journées ont été un peu folles au travail.
Et encore mieux que ça, aujourd'hui j'ai nagé avec Lydia et Yann de Plaisir et Lionel du Chesnay. C'était vraiment sympa de ne pas être seul sur ces séries d'interval training :)
Les sensations étaient moyennes (j'avais notamment l'impression de ne pas nager de manière symétrique en crawl) mais les chronos étaient plutôt corrects.
Sur le premier bloc, j'avais une moyenne de 1'20" (grand bain, sans drag-suit). J'ai très nettement senti que j'avais bien nagé au seuil : le coeur battait à tout rompre dès le quatrième 100m.
Sur le deuxième bloc, je ne sais pas très bien quelle a été ma moyenne : les pendules des deux côtés du bassin n'étaient pas bien synchronisées. Je pense que j'ai dû nager dans les 39". Ce qui ne serait pas exceptionnel en prévision d'un 800m.
Il ne faudra pas que j'oublie de faire des séances bien centrées sur la technique au milieu de tout le travail foncier des jours à venir.
J'avais initialement prévu une séance plus longue avec un cinq fois quatre-cent quatre nages au lieu du dix fois cent quatre nages, mais les conditions dans la piscine était tel-le-ment mauvaises que j'ai adapté la séance.
Il n'y a d'ailleurs pas d'erreur dans les temps de départ des deux blocs, c'est juste que j'ai fait le premier bloc dans le bassin extérieur de 50m et le deuxième bloc dans la piscine de 25m intérieure.
Côté chrono, j'étais vraiiiiiment content d'avoir tourné sur une moyenne de 40" sur les 50m crawl. Content car il s'agissait :
de grand bain
en drag-suit
sur une ligne de bord et surtout
avec pleiiiiiiiin de gens qui traversent la ligne ou sautent dans l'eau quand on ne s'y attend pas et
avec un cours d'apprentissage de la natation pour adultes au bout de la ligne avec des nageurs qui dérivaient du mauvais côté de la ligne (la pauvre dame que j'ai frappé un nombre incalculable de fois quand elle était à contre-sens... j'espère que ça ne lui a pas donné la phobie de l'eau)
Rude comme séance.
Les séances n'étaient donc pas bonnes (obligé de zig-zaguer sans cesse dans la ligne et plein de vagues) mais j'ai l'impression d'avoir bien travaillé. C'est l'essentiel.
J'ai eu du mal à bien nager les 100m 4 Nages par contre. Pourtant nous étions beaucoup moins nombreux. Les sensations en papillon et en dos n'était pas terribles.
De fait, je nageais entre 1'25" et 1'27", ce qui laissait assez peu de repos. Edit Je viens de me rendre compte qu'il s'agit de mon 500ème post sur le blog. Ca ne fait pas 500 entrainements (plus de 400 tout de même) mais quand même... C'est marrant parce que j'ai l'impression d'avoir commencé à rédiger ce blog hier ^^
Je reprends la rédaction des entraînements après une looooongue période sans ordinateur. Maintenant que j'ai à nouveau un clavier, c'est plus facile ^^
Conformément à ce que Fabienne m'a conseillé pour préparer les championnats d'Europe je commence une période de deux semaines à faire du long et du quatre nages.
Aujourd'hui, l'entraînement n'était pas violent pour en profiter pour récupérer des championnats de France d'eau libre de la veille.
J'ai d'ailleurs bien senti que j'avais nagé un trois kilomètres la veille durant la série des deux cent mètres quatre nages. Je manquai de jus sur les soutenus.
Tous les deux cent-mètres ont été nagés entre 2'55" et 2'58".
J'avais peur d'avoir du mal à passer la série de quatre cent mètres mais en fait, pas du tout.
J'ai par contre dû adapter l'entraînement d'origine où je devais faire un cinq fois quatre cent mètres en plaquettes / pull-buoy, départ cinq minutes et trente secondes. Comme j'ai eu vite mal à l'épaule gauche durant le premier quatre-cent mètres, j'ai préféré enlever les plaquettes.
En faisant départ six minutes, j'étais large. 5'40" au début et 5'30" le dernier.
Les sensations sont bonnes dans toutes les nages.
A tel point que j'étais tenté d'ajouter un troisième bloc à l'entraînement. Je me suis néanmoins dit qu'il valait mieux que je monte progressivement mon kilométrage plutôt que d'y aller trop fort le lendemain des France d'eau libre.
Samedi 06 Juillet 2013 04h55 : Je me réveille tout seul. Le réveil était sensé sonner dix minutes plus tard. Je ne me réveille pas parce que je suis rassasié de sommeil (j'ai eu du mal à me forcer à me coucher tôt cette semaine, j'avais plutôt envie de bouquiner le soir). Je ne me lève pas non plus par stress ou appréhension. Non. Je me lève parce que j'ai vraiment hâte de prendre le départ de la course d'aujourd'hui : les championnats de France de natation en eau libre des Maîtres qui se déroulent à Torcy en Seine et Marne. Le moins que l'on puisse dire c'est qu'il s'agît d'une course de récréation pour moi. Je ne l'ai pas préparée (malgré quelques exercices d'eau libre lors des derniers entrainements avec Fabienne, Violaine et Jean-Marc). Et puis, sur les conseils de Fabienne, je me suis fait dix jours tranquilles après les championnats de France d'été d'Antibes. Je n'ai donc nagé que deux fois depuis les France en bassin. J'aborde donc cette course dans l'optique de m'amuser. L'eau libre s'y prête bien avec un aspect ludique qu'on ne peut pas retrouver en bassin. Je crains toutefois que l'eau soit fraîche. Les dernières semaines n'ont pas été vraiment chaudes et même s'il a (enfin) fait beau la veille, je me demande si cela suffira pour que la température soit au dessus de 18°C. Nous verrons bien, je ne suis pas frileux de toutes façons. 05h10 : Petit déjeuner avec un reste de gratin de pâtes de la veille. Il n'y a pas à dire, si ça ne prenait pas plus de temps que de se faire des tartines, je mangerais salé tous les matins... 05h45 : Je suis vraiiiiiment large question timing. Je fais, défais et refais mon sac plusieurs fois : survêtement, appareil photo, combinaison (on ne sait jamais), jammer, lunettes, bonnet, eau, barres de céréales (des fois qu'ils soient pingres comme à Canet en 2010 et qu'il n'y ait pas à manger après la course) : j'ai tout. 06h45 : Je viens de retrouver Philippe, Thierry et Henri au Chesnay où nous nous étions donné rendez-vous pour co-voiturer jusqu'à Torcy. C'est Philippe qui sera notre chauffeur. 07h30 : Nous arrivons à la base de loisir de Torcy. Aucun soucis sur la route. Je pensais qu'il y aurait plus de monde, s'agissant du premier jour des départs en vacances. Au secrétariat nous retrouvons Fabienne qui aide au marquage et Lise qui aide au pointage. Surprise : je découvre que Lise, notre présidente, est enceinte !! Un petit bébé pour le mois de septembre :) Nous serons rejoints peu après par Olivier B et George (Hannsgeorge pour être exact, mais il se fait appeler George... ça m'arrange ^^). Nous sommes donc six gars à représenter la SN Versailles pour ces championnats de France. Bref, beaucoup plus de testostérone qu'à Antibes où Mathias et moi étions accompagnés de quatre charmantes dames. C'est pas tout à fait pareil ^^ Les dames du secrétariat nous marquent nos numéros au gros feutre noir sur les omoplates, les épaules et les mains. On nous fournit par ailleurs un bonnet bleu avec notre numéro. Nous sommes numérotés en fonction de l'ordre alphabétique des clubs, ce qui donne :
68 : Henri
69 : George
70 : Olivier B
71 : Philippe
72 : Thierry
73 : Moi
Il y a un petit flou avant le départ pour trouver le juge arbitre et savoir ce qui est autorisé aux niveaux des combinaisons. On finit par nous dire que seuls les maillots tamponnés "FINA" (Fédération Internationale de Natation Amateur) ainsi que les combinaisons sans fermeture éclair sont autorisées. J'ai donc apporté mes deux combinaisons pour rien (une intégrale avec fermeture et un pantalon non floqué FINA). Quelque part, je préfère. Je trouve que nager sans combinaison ça donne plus de valeur à la performance. Je nagerai donc en jammer. 08h15 : Je me mets en jammer, enfile mon survêtement et je commence mon échauffement à sec. 08h30 : C'est la réunion technique. On nous explique le parcours. Il semble assez simple à suivre.
J'avais oublié de prendre en photo le schéma du parcours sur place. Voici donc une reproduction de tête
La base nautique comprend deux îles. Nous partons en bas à droite du schéma. En une seule vague (110 nageurs et nageuses). Positionnés derrière une corde. Quand le juge arbitre baissera le drapeau, nous partirons tous ensemble en direction de la première île que nous laisserons sur notre gauche. Nous verrons alors la première bouée (notée "1"...) ce qui nous fera longer la deuxième île, toujours en la laissant sur la gauche. Une fois la bouée passée, virage serré à gauche en direction de la bouée numéro 2. Puis rebelote, nous tournerons à gauche après la bouée numéro 3. Ce sera ensuite direction la bouée numéro 4 que nous laisserons sur notre gauche (...) avant de reprendre le chemin de la première boucle. Ensuite tout est pareil jusqu'au passage de la bouée 3 où là, au lieu de viser la bouée 4 nous viserons le goulot d'étranglement à sa droite qui se termine par l'arrivée, elle-même matérialisée par une plaque qui sera au dessus de notre tête et que nous devrons taper avec la main pour signifier le déclenchement du chrono. Simple. Ces deux boucles sont sensées représenter 3km. On nous annonce par ailleurs qu'en Maîtres les combinaisons avec fermeture éclair sont tolérées. Ah que fais-je ? Je me change ? Bon... allez non, je reste comme ça. Une fois la réunion technique terminée, je retourne au vestiaire pour me déshabiller et récupérer mes bonnets (celui de la SNV que je mettrai en dessous et celui avec mon numéro que je mettrai par-dessus ; vu sa finesse, je crains en effet de le perdre durant la course) et mes lunettes. 08h45 : L'appel commence. Avec les filles d'abord. J'imagine qu'elles seront ravies d'être les premières à l'eau avec largement le temps de se refroidir, d'être sur la première ligne et de se faire nager dessus par tous les gars derrière au départ... Les garçons ensuite. La personne qui fait l'appel au micro, ne manque pas de s'arrêter sur le numéro 51 : monsieur Ricard. Ils n'ont même pas fait exprès. Tout le monde rigole. Les versaillais sont appelés dans les derniers. L'avantage c'est que nous nous mettrons à l'eau à la fin et que nous aurons donc moins le temps de nous refroidir. L'inconvénient c'est que nous arriverons en dernier donc loin de la ligne de départ. Il faudra peut-être jouer des coudes pour se faire une bonne place. Fabienne et Violaine (qui nous a rejoint) nous souhaitent bon courage. Fabienne demande aux autres de me suivre et de s'accrocher à mes pieds. L'eau est annoncée à 21°C. Effectivement, elle est plutôt bonne. Le fond du plan d'eau est vaseux. Comme il y a cent nageurs en même temps qui marchent sur le fond et sautillent pour se réchauffer, c'est pas top niveau odeur. Les joies de l'eau libre. Je vois un espace un peu dégagé sur la deuxième ligne, sur le côté gauche du départ. Ca me semble être un bon point de départ, à peu près en face du point à viser pour longer la première île. J'y vais. J'y retrouve Denise de Gien avec qui nous avions mangé au restaurant à Antibes. Nous papotons en sautillant en attendant le départ. Le juge arbitre nous réexplique le déroulement du départ : il va annoncer "à vos marques", donner un coup de sifflet, baisser son drapeau rouge et la corde devant nous va être levée.
09h00 : Et c'est ainsi que le départ est donné. - A vos marques Coup de sifflet Drapeau rouge. Je pars vivement. Je force un peu le passage entre les deux gars devant moi. Je les passe vite, sans jamais avoir reçu un coup. Je n'en reviens de la douceur du départ. Je suis d'habitude un peu plus secoué que ça. Je sais que les 200, 300 voire 500 premiers mètres sont en général assez agités. Je décide donc de partir fort. J'aimerais être rapidement tranquille. Une fois les deux premiers bonhommes passés, je maintiens donc un rythme assez soutenu. Même pas mal. Ca passe bien. Je m'étonne de m'être si bien positionné au départ. D'habitude mes débuts sont un peu chaotiques. Là je suis quasiment tout de suite dans le groupe de devant. Enfin... pas tout à fait dans le groupe de devant. Je vois de la mousse devant moi, je suppose qu'il doit s'agir de David du CNP (ai-je encore besoin de le présenter ?). Je me dis qu'il doit peut-être y avoir des furieux du style de Mathieu de Laon. Néanmoins, cela semble être un groupe restreint. Je suis loin d'être largué. J'arrive au niveau de l'île, toujours sur un bon rythme. Je constate que le rythme cardiaque est bon. Je me demande si je ne suis pas capable de tenir cette allure pendant toute la course. CHICHE. A la moitié de l'île le ménage commence à se faire autour de moi. Je suis un peu détaché du groupe devant moi (ça avance bien !!). Je n'arrive pas à me rendre compte de combien de personnes sont devant. Ca ne semble pas être un très gros groupe. Je dois être dans les dix premiers. J'ai un nageur en combinaison qui est exactement dans mon allure à ma gauche. Je me demande s'il va ralentir ou faire comme moi et tenter de rester sur cette allure. Nous commençons alors un ballet où ce nageur revient sur moi, j'accélère, reprends de l'avance et où il revient à nouveau sur moi. Agaçant. Il est tenace le bougre. Devant, le groupe est toujours visible. J'ai l'impression que la distance entre eux et moi s'est stabilisée. Je passe la première île et arrive sur la deuxième. J'ai un moment de flou pour savoir la direction à suivre. Je pense d'abord qu'il faut longer la deuxième île avant de pouvoir viser la première bouée. Je suis à deux doigts de rentrer dans le nageur à ma gauche. Oups. Mais... C'est THIERRY !!!! Génial !! Alors donc, je reprends ce que j'ai dit : la situation est loin d'être agaçante, elle est super motivante ! Je réalise pourquoi j'ai failli rentrer dans Thierry : il ne faut pas longer la deuxième île. Dès qu'on passe la première île on peut voir la première bouée. Il faut donc la suivre. D'ailleurs, il suffit de suivre la mousse du petit groupe devant. J'essaie donc de tirer tout droit. A l'évidence, nous n'avons pas la même trajectoire Thierry et moi. Nous nageons au même niveau mais la distance entre tous les deux s'accroît. Au moins, nous ne nous rentrerons pas dedans. Je me sens vraiment très bien. Tous mes mouvements s'enchainent bien. Je peux carrément maintenir cette allure sur trois kilomètres. Donc, je relance. Je prends de l'avance sur Thierry et la première bouée approche vite. Nos trajectoires finissent par converger avec Thierry qui est un peu remonté sur moi. Décidément, il ne lâche rien ! Je le laisse prendre l'intérieur de la bouée puis je relance après l'avoir passée moi-même. Je me place juste devant lui, mon bassin au niveau de sa tête, pour lui donner ma vague. Il tient vraiment l'allure. J'espère que nous pourrons rester comme ça un moment. La distance entre moi et le groupe devant ne semble pas changer. Il doit y avoir autour de cinq personnes. Bonne surprise, je suis vraiment bien placé. La deuxième bouée est beaucoup plus facile à viser que la première. Il n'y a que ça dans notre champ de vision. A nouveau, il semblerait que notre navigation soit différente avec Thierry car nous nous écartons l'un de l'autre. Vu que Thierry est un grand expert de l'eau libre, je me dis que cela doit être signe que je pars trop à droite. Et pourtant j'ai l'impression de tirer tout droit. Vraiment, je me sens très très bien. J'ai l'impression de tirer beaucoup d'eau. Mon esprit divague un peu. Je repense à la dernière chanson de Lene Marlin. Je ne sais pas trop pourquoi j'y pense à ce moment précis. Je me passe la musique dans ma tête. Je finis par me dire que même si elle est très chouette, son rythme ne sied pas trop à une course. Ce n'est pas aussi énergique que "Uprising" de Muse. Euuuuuuuh... Olivier... Tu n'écoutes pas Virgin Radio, tu nages dans les championnats de France d'eau libre ! Oups, oui pardon. Retour à la réalité. La bouée approche. De nouveau, nos trajectoires reconvergent avec Thierry. Notre ballet continue. Je prends de l'avance. Il me rattrape. Je relance et reprends de l'avance. Il me rattrape... Je laisse à nouveau l'intérieur de la bouée à Thierry. Virage à gauche et nouvelle relance. Le groupe devant semble s'être rapproché. Oh punaise ! C'est le moment d'attaquer. Je mule. Les sensations sont topissimes ! On dirait qu'il y a du courant. Ou plutôt, je sens mes battements très hauts sur l'eau ce qui donne la même sensation que quand on descend le courant. Coooooooool. Nouvelle divagation. Je pense à un de mes profs de Math du collège, M. Ferrari dont nous nous étions aperçus avec Morgane qu'elle avait son frère comme prof de math à son collège. Mais pourquoi est-ce que je pense à ça maintenant ??? Non mais allo quoi... Evidemment, pendant cet intermède, Thierry est un peu remonté. La troisième bouée approche très vite. Je me demande pour la première fois si nous emmenons un peloton derrière nous. Je respire deux fois en regardant derrière moi : je ne vois personne. Etonnant. Bon, de toute façon, je ne suis pas vraiment en train de gérer ma course, je force pas mal donc je ne pense pas que savoir que quelqu'un est derrière moi va me faire avancer plus vite. Je ne réitère donc pas l'expérience de respirer derrière moi. Je laisse un peu moins d'espace à Thierry pour prendre l'intérieur de la bouée. Désolé, j'ai un peu plus d'avance que sur les deux bouées précédentes, je passe devant. Le groupe devant est toujours bien visible. Franchement, je peux le faire. Je peux les rattraper. Ca serait énorme. C'est parti mon kiki ! Je dégage plus les épaules. Je prends plus d'eau. Respiration à trois temps. J'ai quelques doutes sur la navigation. Après la troisième bouée on voit à la fois la quatrième bouée et les deux bouées qui marqueront l'entrée du goulot d'étranglement vers l'arrivée. Toutes ces bouées sont blanches. Il ne faut pas que je navigue vers la mauvaise. La quatrième doit être la bouée la plus à ma gauche. Je recompte plusieurs fois les bouées jusqu'à être sûr que j'aie bien repéré cette quatrième bouée. C'est bon. Je peux à nouveau nager plus proprement. Je prend de l'avance sur Thierry au fur et à mesure jusqu'à ce que je ne le vois plus. J'espère qu'il arrivera à rester pas loin derrière moi. Je me sens vraiment très très bien. Je vire seul à gauche à la quatrième bouée. Je commence mon deuxième tour et doit à nouveau viser la gauche de la première île. Repérage facile. Je garde en tête le conseil de Fabienne de ne pas trop longer les bords de la rive. Je me mets donc à ce qui doit être trois-quatre mètres du bord. J'arrive à peu près à la moitié de la première île. Je longe l'île de plus près qu'au premier tour. Le rythme est toujours bon. Néanmoins, j'ai l'impression que le groupe devant a repris de l'avance. Scrogneugneu. C'est vrai que les sensations sont moins bonnes. En même temps que je passe au dessus de ce qui doit être des algues, je réalise que j'ai maintenant l'impression de pédaler dans la choucroute. Contrairement au passage entre la deuxième et la troisième bouée où j'avais l'impression de descendre le courant, j'ai maintenant l'impression de remonter le courant. Argh. C'est dur. Il faut dire que je commence à prendre conscience que j'ai quand même mal aux bras. Je fais encore quelques centaines de mètres et je ne suis pas loin d'atteindre la deuxième île. Je vois du mouvement sur ma gauche ! Zut. On me rattrape. C'est encore Thierry !! J'ai effectivement dû caler un peu sur le début de cette deuxième boucle. J'essaie de relancer. Par ailleurs j'essaie de ne pas faire la même erreur de navigation qu'au premier tour en visant directement la première bouée une fois la première île passée. Je commence à ressentir des sortes de crampes au niveau des côtes. Non, plutôt comme des points de côté. Ouh la la la... c'est pas bon signe. Je comprends : comme j'ai plus d'aisance à faire la navigation (c'est à dire à regarder devant) quand je suis sensé respirer du côté droit, j'ai fait ce mouvement systématiquement depuis un moment. J'essaie donc de faire ma navigation quand je suis sensé respirer à droite. Effectivement, les sensations de points de côté / crampes ne vont pas plus loin et finissent pas s'atténuer. Notre ballet avec Thierry recommence mais mes relances sont clairement moins marquées. J'éprouve plus de difficultés à accentuer mon dégagement d'épaules pour prendre plus d'appuis. Nous passons la première bouée un peu serrés Thierry et moi. Nous nous donnons même quelques coups pendant la relance. Je réalise à quel point c'est fabuleux de s'entraîner toute l'année ensemble pour se retrouver à faire quasiment toute l'épreuve d'eau libre des France ensemble. Le groupe devant a accentué son avance mais je n'assimile pas rapidement l'information. Je suis plus préoccupé par ma navigation, par ma gestion de la fatigue et par la perspective de faire une dernière grosse relance. Je prévois de tenter le tout pour le tout après le passage de la deuxième bouée et de faire une belle relance. Ca doit faire encore 800m jusqu'à l'arrivée mais si je ne tente pas de remonter à ce moment là sur les nageurs devant je n'y arriverai jamais. A mi-chemin entre la première et la deuxième bouée je fais une première "pré-relance". Ouuuuuuuuh mes aïeux... Ca va faire mal la fin. C'est déjà dur maintenant de faire une relançounette, qu'est-ce que ça va être après la bouée... J'ai en effet toujours du mal à dégager mes épaules et à rester efficace mais, en plus, je sens que le rythme cardiaque commence à s'affoler. Ouh la la... Nous approchons de la dernière bouée. Même si je veux aider Thierry, je tiens aussi à rattraper le groupe devant. Je suis certain qu'il doit y avoir des C2 dedans et il faut que je les rattrape. Nous passons donc à nouveau la bouée de manière un peu serrée. GOOOOOOOOOOOOOOOOO !!! Relaaaaaaaaaaaaaaaaance !!! Ouille Ouille Ouille Ouille Ouille Le bon point c'est que j'ai les mêmes sensations qu'au premier tour, celles de descendre le courant. Je me demande si ce n'est pas possible qu'il y ait du courant à cet endroit. Mais que se passe-t-il devant ??? Il y a deux bouées blanches !! Normalement, je devrais voir uniquement la troisième ! Je n'y comprends rien. Je visualise le plan dans la tête. Normalement, la deuxième bouée devrait être celle la plus à droite. Je fais donc ma navigation sur la bouée blanche la plus à droite, sans comprendre pourquoi j'en vois deux maintenant. Est-ce qu'une bouée aurait dérivé ? La mousse du groupe devant (zut, le groupe a accentué son avance) me conforte dans cette trajectoire. Thierry ne me lâche pas malgré ma relance. Ca pique, ça pique, ça pique dans les bras. Je comprends soudain pourquoi je vois deux bouées blanches devant moi ! Ce que je prenais pour une bouée à gauche, n'est pas une bouée ! C'est le Canoë qui accompagne le dernier nageur !! Je vois en effet un nageur devant qui nage à allure modérée. Je me dis que ce doit être M. Vialonga de Viry-Châtillon en catégorie C12 (80-84 ans !!). Nous sommes en train de le doubler sur la fin de son premier tour. Franchement, ce n'était pas une idée lumineuse d'habiller les canoës avec des t-shirts de la même couleur que les bouées... J'ai de plus en plus de mal à tenir le rythme. C'est vraiment très très dur. Je sais que compte-tenu de ma proximité avec Thierry il va falloir que je relancer encore à l'approche de l'arrivée. Je n'ai pas l'impression d'avoir assez de ressources sous le pied pour le faire. Mais j'ai un nouveau signal d'alerte. J'ai du mouvement à ma droite. Un autre nageur nous rattrape. Zut. Accélère, accélère, accélère Olivier !!! Oh mon Dieu que ça fait mal. Ce n'est pas temps les bras qui font mal que l'impression d'être au rupteur depuis bien longtemps. Nous approchons de la troisième bouée. Le nageur à ma droite remonte inexorablement. Le passage de la bouée va être délicat. J'ai toujours Thierry à ma gauche et ce nageur à ma droite. Désolé Thierry, personne ne passe... Je vise l'intérieur de la bouée. Le passage de la bouée est effectivement chaotique nous nous entrechoquons à plusieurs reprises avec Thierry. La nageur de droite est maintenant à mon niveau. Nous sommes tous les trois sur la même ligne après la bouée. C'est la dernière ligne droite. Je galère à repérer les deux bouées de l'entrée du goulot d'étranglement, tout comme j'ai peiné à trouver la quatrième bouée au premier tour. Et en même temps il faut A-BSO-LU-MENT faire une dernière relance. A côté de moi Thierry nage n'importe comment. Il fait beaucoup de vagues et cela me gène énormément. Qu'est-ce que ça m'énerve. Je suis au delà du rupteur, plus loin que la zone rouge de l'accélérateur. Le nageur à droite prend de l'avance, prend de l'avance et prend encore de l'avance. Non, non, non... Les vagues à gauche s'accentuent encore. Je réalise que ce n'est pas Thierry qui fait ces vagues mais un bateau qui passe plus loin. Je manque de boire la tasse à plusieurs reprises. J'ai l'impression d'être secoué dans tous les sens. Nous nous tapons de manière répétée avec Thierry tellement nous nageons proche l'un de l'autre. Il y a encore un autre nageur qui arrive par la droite. Oh non, pas un de plus... Je suis à fond de chez à fond. J'ai l'impression que le panneau d'arrivée... ne veut pas arriver. J'ai des voiles blancs qui me passent devant les yeux par moment. Oh punaise... c'est pas bon ça. Il y a toujours plein de vagues. Je ne sais pas si c'est encore le bateau où le fait que nous soyons quatre nageurs à nager à bloc dans un mouchoir de poche. Peut-être les deux. Je commence à perdre le fil de ce qui m'arrive. Les voiles blancs se répètent. Je vais vraiment taper très très loin dans mes ressources. Je n'arrive même plus à appréhender comment je me positionne par rapport aux trois nageurs autour de moi. Tout n'est plus que voiles blancs, vagues, douleur et plaque d'arrivée. J'arrive enfin : je tends la main et frappe le panneau d'arrivée. Enfin je peux m'arrêter. Je me laisse glisser sur le dos, complètement épuisé et au bout de moi-même. Je ne sais même si Thierry m'est passé devant ou pas finalement. Thierry... Je veux lui donner l'accolade. Mais où est-il ? Je cherche. Et ne le vois pas. Ah il est là avec sa combinaison. Il me fais signe. OH MON DIEU !!!!!!! CE N'EST PAS THIERRY !!!!!!!!!!!!! J'ai nagé toute la course en donnant ma vague à quelqu'un qui n'est pas Thierry... Juste quelqu'un qui lui ressemble et a le même style de nage. Il me sert la main comme on fait aux gars avec qui on se tire la bourre pendant une course. Je n'en reviens pas de ma bêtise. Mais quelle andouille... On en rigolera après lui : "j'ai trouvé que tu la jouais vachement en équipe effectivement !" Je reconnais par contre maintenant le premier gars qui m'a rattrapé par la droite sur la fin : c'est Laurent de Nanterre ! Oh l'animal ! :) Le quatrième homme est un nageur de Laon que je ne connais pas.
Fabiennne et Violaine sont à la sortie de l'eau. Fabienne me dit que je suis 9ème toutes catégories confondues. C'est pas mal. A part David, je ne connais pas bien les autres C2 qui sont engagés dans ma catégorie. Je ne sais donc pas comment je suis classé. Il s'avérera que je suis quatrième et que le troisième C2 est le nageur de Laon qui a pris la vague Laurent et est passé devant moi dans les derniers mètres. Même pas une seconde d'écart entre nous deux sur trois kilomètres Scrogneugneu... Bon, pas vraiment de regret à avoir. Je ne pouvais vraiiiiiiiment pas accélérer plus sur la fin. Je retrouve les autres versaillais au fur et à mesure à la collation de fin de course. Thierry sera comme moi et finira quatrième en C5. La très belle surprise viendra de George qui termine troisième en C7. Absolument excellent pour ses premiers championnats de France en Maîtres ! Surtout qu'il a nagé toute l'année dans le groupe Adultes et nous a expliqué que c'était la première fois qu'il nageait trois kilomètres d'affilée de l'année...! Ca promet pour l'an prochain quand il s'entrainera avec notre groupe !
George, 3ème catégorie C7. Bravo !
La belle équipe versaillaise. De gauche à droite : Fabienne, Thierry, George, moi (qui pleure de douleur intérieurement de devoir lever le bras pour donner l'accolade à George), Henri, Philippe, Olivier B & Violaine
Au final, une très très chouette course, faite virtuellement en compagnie de Thierry... ^^
Mon dernier billet dans la catégorie "Compétition de natation" date maintenant d'un an. C'est le reflet d'une saison sportive assez différente des quatre dernières. Cette année, pas de championnat de France d'hiver. A la place, trois belles semaines de vacances au Brésil.
Les chutes d'Iguaçu
Quand les copains et copines étaient en train de nager à Chartres, j'étais soit en train de me balader dans des parcs naturels, soit en train d'admirer la faune colorée brésilienne, soit en train de me dorer la pilule sur la plage de Copacabana soit en train de verser une larme au mariage de Thomas et Andreia. Si l'expérience était absolument inoubliable, ma saison sportive m'a paru très dure à gérer. Le vrai objectif de la saison a toujours été les championnats d'Europe au mois de septembre 2013. Entre ma reprise en septembre (2012) et cette échéance, il y a donc une éternité. Je ne me voyais pas m'entraîner à rythme soutenu pendant 13 mois. J'avais pu voir les années précédentes que c'était une assez mauvaise idée. A chaque fois que j'ai fait des saisons trop longues j'ai fini par me faire des tendinites ou par faire des contre-performances. Il m'a donc fallu prendre la décision de faire un début d'année plus relax. Dis comme ça, ça paraît simple à faire, mais passer de cinq entraînements hebdomadaires à trois a été terrible côté motivation. Venir à l'entraînement pour préparer une compétition qu'on n'arrive pas à voir dans le viseur, ça n'aide pas à se dépasser. Pour ne rien arranger, cette saison, Mathieu a déménagé au Japon, Fred dans la Drôme et David a été très pris par son boulot et ses responsabilités familiales et n'a donc pas pu venir souvent. Bref, je n'avais plus non plus les partenaires d'entraînement qui permettent de donner le meilleur de soi. Pour ne pas travailler dans le vide, avec Violaine, nous avons convenu que le début de ma saison serait consacré à travailler mes trois points faibles :
le sprint
la brasse
le papillon
Ca m'a aidé à rester mobilisé, mais faire des semaines en choisissant la brasse en spécialité, ce n'est pas non plus ce qu'il y a de plus stimulant.
Bref, jusqu'en février, j'ai nageouillé en essayant de m'améliorer sur ces points. Les objectifs n'ont été que partiellement remplis d'ailleurs. Je n'ai pas fait de progrès significatif durant cette période.
Le bon point c'est qu'avec juste trois entraînements hebdomadaires (plus la course à pied et l'aviron) j'étais beaucoup moins fatigué qu'après mes six semaines habituelles de gros travail foncier en décembre / janvier (cf. les années passées).
Je suis donc parti en vacances en forme et les trois semaines au Brésil à dormir comme une marmotte (quasiment que des nuits de 8h ou plus !) m'ont vraiment fait le plus grand bien.
En Mars, j'ai donc repris progressivement pour aller vers de nouveau cinq entraînements hebdomadaires avec des bonnes séances de PPG. Par rapport aux années passées, j'ai trouvé plus difficile d'aller nager le mardi soir (je me suis retrouvé bon nombre de fois coincé tard au travail) ou le dimanche après-midi (plutôt besoin de faire une journée de pause). Cette année, j'ai donc participé aux entraînements de Fabienne des mardis et jeudis matins, en plus des entraînements de Violaine (lundis et jeudis soirs + samedis matins). Comme je ne peux pas rester jusqu'au bout, ça me fait des petits entraînements de 1h mais le gros avantage, c'est que j'y nage avec le groupe Elite et des Maîtres de haut niveau (Fred du CNO Saint Germain en Laye, Doudou, Ben...). J'y ai donc retrouvé la joie de "se mettre minable" sur des séries d'Interval Training (j'ai encore une pensée émue pour le 200m nage libre palmes à fond du stage d'Ostende en mai 2012 avec Fred...)
Par contre, j'ai vite fait le constat que je ne serais pas vraiment prêt pour les épreuves de demi-fond aux championnats de France. Je n'ai donc pas beaucoup hésité à faire du 200m dos ma priorité absolue.
Et les 1500m nage libre et 400m 4 nages devenant des résultantes de cette préparation.
Le programme des championnats de France permet de s'inscrire sur 5 épreuves individuelles.
La quatrième n'a pas été longue à trouver : le 100m dos, pour profiter de la préparation en dos. Exit le 200m nage libre de l'an passé.
La cinquième épreuve a été un véritable casse-tête à choisir pour la 2ème journée de compétition : il me fallait choisir entre le 400m nage libre, le 50m dos ou le 200m 4 nages.
J'ai vite mis le 400m nage libre de côté, toujours par manque de niveau foncier. Et par manque d'envie. Mais entre le 50m dos et le 200m 4 nages ??
Le 50m dos c'est... du dos, même si c'est du sprint. Et le 200m 4 nages c'est inhabituel pour moi et ça nécessite de bien travailler les 4 nages.
Au final, c'est David qui m'a conseillé de choisir le 200m 4 nages pour préparer le 400m 4 nages qui avait lieu le quatrième jour de compétition.
Bon.
Chiche.
Le programme de la compétition, arrêté très tard au mois de juin, a donc été :
Jeudi 20 juin
1500m nage libre
100m dos
Vendredi 21 juin
200m 4 nages
Relais 4x50m 4 nages mixte
Samedi 22 juin
200m dos
Dimanche 23 juin
400m 4 nages
Relais 4x50m nage libre mixte
Le point d'orgue étant donc programmé le samedi.
Le résultat final a été en tous points contraire à ce qui était prévu. Ca veut dire des bonnes et d'assez mauvaises surprises.
Je vais avoir besoin d'un peu de temps pour en tirer les leçons avant de reprendre l'entraînement pour les championnats d'Europe. Mais avant de parler des conclusions, voici d'abord ce qui s'est passé...
Mercredi 19 Juin 2013
04h30 : Réveil un peu difficile après 10 jours d'entraînement intense et de nuits courtes. Pas vraiment l'idéal comme affûtage.
Heureusement, ma valise est prête de la veille. Je petit déjeune et prends mon train pour aller à la gare de Lyon pour embarquer dans mon TGV direction Antibes.
Je retrouverai sur place Sophie, Isabelle, Christine et Mathias qui partageront les deux studios que j'ai loués dans un camping antibois. Et Hélène nous fait également la joie de nous rejoindre pour participer aux relais.
07h10 : J'arrive en avance à la gare (départ du TGV à 7h45). Je me mets dans un coin pour attendre que mon quai soit annoncé. Une fois la voie annoncée, je me dirige vers mon wagon et je croise en chemin Julien, un triathlète qui s'entraîne le matin avec Fabienne et qui prend le même TGV que moi, direction Nice pour l'IronMan prévu le 23 juin. Nous papotons jusqu'à ce que j'arrive à mon wagon.
Je rentre et au moment où je vais ranger mes affaires dans les racks prévus à cet effet, je réalise que j'ai pas la banderole "SNV - Maîtres" avec moi alors que je l'avais prise ce matin !!
Je réfléchis vite et je me rends que j'ai dû l'oublier dans le quai de la gare, là où j'attendais l'annonce du quai. Je sors du TGV à vive allure et je remonte la foule pour retourner où j'étais quelques instants auparavant.
Ouf.
La banderole est toujours là.
Je souffle et jure contre ma propre étourderie en retournant à mon wagon.
Je range ma valise à l'entrée du wagon, me dirige vers ma place et me rends compte que j'ai des racks juste à côté de mon siège. Je retourne donc à l'entrée du wagon pour récupérer ma valise et mon sac de piscine quand je croise une dame en peine avec sa valise.
Je lui demande si je peux l'aider en lui précisant que selon où elle est assise, il y a également un espace pour ranger ses affaires plus loin dans le wagon
- Merci, je suis assise place 48
- Pardon ??? JE suis assis place 48
- Hein ?
Je vais donc chercher mes billets et nous comparons nos billets avec la dame.
Voiture 8, place 48 tous les deux.
Mince
- Mais Monsieur !! Vous partez demain ! Pas aujourd'hui !
- Hein ????
Oh misère...
J'ai acheté mes billets pour partir le jeudi et pas le mercredi... Quel imbécile.
Je récupère donc tout mon bazar et sors (une fois de plus) du wagon pour chercher un contrôleur.
J'en croise un et lui explique ma situation et demande si je peux avoir une autre place sur ce train.
Il marmonne qu'il ne sait pas et qu'il me fera payer plein tarif s'il y a de la place et que je devrais mieux aller au guichet.
Retour donc au pas de course dans le hall de la gare où il y a une foule conséquente au guichet.
Le temps que ce soit mon tour mon train est évidemment déjà parti.
Tant pis, ce sera le train suivant.
Ca commence bien...
14h10 : J'arrive à Antibes.
Sophie et Isabelle viennent me chercher à la gare avec la voiture de location d'Isabelle. Isabelle est arrivée la veille en avion. Sophie est arrivée le matin en train de nuit et a déjà été au camping récupérer le studio pour les filles.
Nous faisons un crochet dans un super-marché où nous achetons les courses pour la semaine pour tous les cinq (en comptant Christine et Mathias qui nous rejoindrons dans l'après-midi).
Nous convenons de manger au camping les trois soirs à venir. Ce sera Master Chef au menu : Sophie aux fourneaux ce mercredi soir, Isabelle jeudi soir et moi vendredi soir.
Direction le camping ensuite. Je récupère les clés du studio des garçons pendant qu'Isabelle va chercher Christine qui arrive de l'aéroport.
Une fois tous les quatre réunis, nous partons à la piscine pour nous échauffer.
La piscine est très belle.
Il s'agit d'un complexe constitué d'une piscine olympique de 50m en extérieur, entourée de gradins d'un côté et d'espace vert de l'autre puis d'une piscine intérieure de 25m et 8 lignes, elle aussi entourée de gradins.
Malgré les 1600 personnes engagées nous ne devrions pas être serrés comme des sardines durant les jours qui viennent.
Le centre nautique d'Antibes
Je me jette vite à l'eau. Ca fait du bien de se dégourdir les bras.
Il me faut du temps pour être échauffé.
Je nage un peu en dos et je me rends compte que je vais avoir beaucoup de difficultés pour nager droit. Les lignes sont très basses à la surface de l'eau. Par ailleurs, elles sont de couleur noire sur la plupart de leur longueur ce qui les rend difficilement repérable. D'habitude, je repère la ligne d'eau sur mon côté gauche et j'essaie de nager droit par rapport à elle. Là, je n'arrive même pas à la voir. Ca va être folklorique pendant mes courses... (et ça concerne tout de même les 100 dos, 200 dos, 200 4 nages et 400 4 nages !)
J'enchaîne avec une petite série de 50m, départ 1 minute, allure 1500m, respiration 5 temps. Je peine un peu à trouver mes marques pour nager en 37 / 38 secondes. Plutôt 38 secondes d'ailleurs. Il faudra que je remette ça à l'échauffement le lendemain matin.
Globalement, je me sens plutôt fébrile. En y réfléchissant, je réalise que cela n'a rien d'exceptionnel, cela m'arrive souvent la veille des championnats de France. Le petit stress de l'avant course sûrement.
Une fois séché, essoré et repassé, nous rentrons tous les quatre au camping.
J'en profite pour aller dire bonjour aux nageuses d'Epinal (Pascale, Cathy et Clara) qui sont dans le même camping que nous.
Pendant que Sophie nous mitonne un légendaire poulet à la réunionnaise (au lait de coco et aux épices), nous partons chercher Mathias à la gare avec Isabelle, nous rentrons et nous passons à table.
Un vrai cordon bleu notre Sophie ! Nous faisons un festin :)
Je ne tarde pas trop après le repas. Le 1500m nage libre est la première épreuve le jeudi matin et nous programmons d'être à la piscine pour l'ouverture des portes à 6h45 avec Mathias.
22h45 : Après quelques pages du dernière Dan Brown, je dors d'un sommeil agité...
Jeudi 20 Juin 2013
5h30 : C'est l'heure de se lever.
Je n'ai pas particulièrement bien dormi. J'ai fait des rêves étranges où les chronos de nos 1500m nage libre étaient calculés dans la chambre d'appel avec un jouet qui rappelait vaguement un mindstorm. Selon les combinaisons des quatre couleurs retenues, nous obtenions nos temps sur l'épreuve. On avait tiré pour moi une combinaison avec quatre couleurs noires. Pas bon signe...
06h30 : Nous montons dans le train qui relie la gare de Biot (à 100m du camping) à la gare d'Antibes (à 500m de la piscine).
06h45 : Nous posons nos affaires dans les gradins de la piscine intérieure. La météo prévoit en effet de la pluie voire des orages durant la matinée.
Je m'échauffe à sec et je vais m'échauffer dans le bassin extérieur.
Les sensations sont assez bonnes mais j'ai toujours du mal côté chrono. La série de 50m de la veille passe toujours difficilement.
Clairement, j'ai du mal à aborder sereinement ce 1500m nage libre.
Je me suis endormi la veille en faisant la course dans ma tête suivant le schéma que je préfère en relançant tous les 300m. J'essaie de visualiser la course à nouveau ce matin mais je me concentre difficilement. Je suis plein de doutes quant à ma capacité à tenir la distance. J'ai eu nettement la sensation dans mes derniers entraînements de pouvoir nager la bonne allure... mais pas sur toute la distance.
Bref, je n'arrive pas à me convaincre que ma préparation foncière est suffisante.
Je sais que je n'aborde pas la course suivant le bon point de vue. Je ferais mieux de me dire que les six dernières semaines de travail ont été conséquentes mais une petite voix dans ma tête dit aussi tôt que ce n'est pas le cas des six derniers mois...
J'ai conscience que je cogite trop mais je sais aussi j'ai toujours raisonné comme ça. J'aborde les événements sereinement quand j'ai la certitude de m'être préparé au meilleur de mes capacités. Je n'ai absolument pas stressé pour le bac ou les concours en prépa parce que j'avais travaillé au maximum de ce que je pouvais faire. Je savais que quoi qu'il arriverait, ce serait le résultat de ce que je valais.
Là, je sais que je n'ai pas autant nagé que pour préparer les précédents championnats de France d'été à Canet. Donc, j'ai des remords, donc je stresse. La définition d'un cercle vicieux...
08h00 : Les séries du 1500m nage libre débutent.
Il y a six séries au départ. Je nage dans la dernière série qui est la seule où les nageurs nagent seuls dans leur ligne. Je suis engagé avec le meilleur temps de la catégorie C2 (cette année David (Genet) ne nage pas le 1500) mais je sais très bien que ce n'est pas représentatif.
Benjamin de Trappes est engagé avec un temps limite de la grille et va nager plutôt dans les 18 minutes que dans les 21 minutes de son temps d'engagement. C'est un très bon nageur d'eau libre.
Il y a Bruno de Toulouse contre qui j'avais nagé un 1500m nage libre à Canet en Roussillon le mois précédent et qui m'avait battu de presque vingt secondes à iso-préparation. Et puis il y a aussi Alexandre de Bordeaux. Je sais qu'il s'est entraîné très dur les mois précédents pour préparer ses championnats olympiques des sourds et qu'il va nager dans ses meilleurs chronos et pas dans le temps qu'il a nagé l'année passée à Canet ou il y a deux ans à Gap. Bref, la compétition est d'un bon niveau et ni Benjamin, ni Bruno ni Alexandre ne nagent dans ma série. Ca va donc être difficile de faire la course avec (contre) eux.
Je nagerai ligne 2 entre :
Ligne 3 : Michel, de Saint Michel sur Orge, engagé en 18'25" (8 secondes de moins que mon temps de l'année passée). Je me dis qu'il va très certainement nager dans ces temps là compte-tenu de ce qu'il a nagé trois semaines plus tôt aux championnats d'Île de France
Ligne 1 : Bruno, d'Andernos, engagé en 18'45". Je ne connais pas très bien. Je ne sais pas comment il va nager.
En tous cas, 18'45" serait un très bon objectif pour moi. Mes entraînements ne me laissent en effet pas espérer de pouvoir nager moins de 19 minutes (et j'ai nagé 19'25" un mois plus tôt à Canet). Mais je vais quand même essayer de suivre Michel, au moins au début.
Je ne vois pas Benjamin, Bruno et Alexandre nager avant moi. Je ne sais donc pas quels sont leurs chronos. C'est peut-être mieux ainsi.
Dans la chambre d'appel, je papote pas mal avec Michel. Ca me fait pas mal de bien de penser à autre chose qu'à mon nombril.
10h10 : Je me présente derrière le plot de départ plutôt serein.
J'ai finalement hâte d'y aller. Quel qu'en soit le résultat final. Que je prenne une rouste ou non.
J'ai bien la course dans la tête et j'ai l'impression d'avoir bien le rythme dans les bras avec mes derniers échauffement.
J'arrive enfin à positiver.
Au moment où il faut.
- A vos marques
- Tut
Nous voilà partis. Je place mes trois premiers coups de bras, ainsi que ma respiration. C'est bon. Je suis calé. C'est parti pour 1500m.
Quand je respire je ne vois que mes deux voisins immédiats.
Dès les 50m, je constate que je dois être sur un rythme adéquat car je nage exactement à la même allure que mes voisins.
Par rapport à "mon crawl" des années passées, je nage maintenant beaucoup plus sur les bras.
Mon amplitude n'a pas beaucoup changé mais je dégage plus les épaules. J'ai corrigé mes problèmes de symétrie entre la gauche et la droite qui devaient causer mes tendinites à l'épaule à répétition et j'arrive à bien relâcher mon bras au moment du retour au dessus de l'eau. Je pense bien à souffler en continu entre chaque respiration (à 3 temps). Fabienne m'avait en effet fait remarquer durant l'année que j'avais tendance à bloquer ma respiration et à lâcher mon air d'un coup avant la respiration ce qui me crispait pas mal.
Ma nage est donc plus souple, plus équilibrée et probablement plus efficace. Je ne me demande plus si j'arriverai à la tenir sur toute la distance.
100m : J'aborde le virage en ayant rattrapé Michel. Michel fait de bons virages et me devance à la sortie de coulée. J'arrive cependant à le rattraper sur la longueur, en vitesse pure.
Premier bilan : l'allure me paraît bonne et surtout tenable.
Ouf.
Je pourrai rester vraisemblablement sur le schéma de course prévu en relançant tous les 300m.
150m : J'ai à nouveau rattrapé Michel juste avant le virage mais il me devance à nouveau en sortant de la coulée. Je suis légèrement devant Bruno.
Outre ces considérations sur mon positionnement par rapport à mes voisins mes pensées vont principalement sur ma nage.
1 - 2 - 3 : je souffle en continu et je respire
1 - 2 - 3 : je souffle en continu et je respire, je dégage bien les épaules et mon bras au dessus de l'eau est bien relâché
Et cetera.
200m : Nous sommes toujours dans les mêmes allures avec mes voisins. Le schéma se répète encore et toujours : Michel sort devant à la coulée et je rattrape mon retard à la fin de la longueur.
250m : Tout est OK. Ma technique occupe l'essentiel de ma pensée. Je me préparer à relancer au prochain virage.
300m : Je n'ai pas tout à fait rattrapé Michel cette fois. Je relance. Je devance cette fois un peu plus nettement Bruno et me remet au niveau de Michel.
Mathias m'encourage sur le bord du bassin. Avant la course il m'avait dit qu'il me ferait les "thumbs up" si je nageais en moins de 1'15" de moyenne et les "thumbs down" si j'étais au dessus. Mathias fait des grands mouvements de bras me disant d'y aller je suppose. C'est comme je lui avais dit avant la course : il y a toute les chances que je ne comprenne RIEN à ses signes. Bingo : j'ai un Q.I. incroyablement bas durant mon 1500m nage libre et je n'arrive pas à me figurer si ses gestes sont un bon signe ou non. Juste après Mathias je vois aussi Alex du Tricastin, ami de longue date de David qui m'encourage aussi. C'est vraiment chouette ces petits signes.
350m : Je suis toujours dans le rythme de Michel et un peu en avance sur Bruno.
400m : Michel place une accélération. Je n'arrive pas à le rattraper aux termes de la longueur. Mon avance sur Bruno s'accentue.
Mathias fait toujours des grands moulinets avec ces bras. Cent mètres plus tard, je n'ai toujours pas compris ce que ça voulait dire. Je suis juste content qu'il soit là pour m'encourager.
Je n'ai pas encore de signe avant-coureur d'un coup de bambou. C'est chouette.
En même temps que je me dis ça, je repense à Benjamin, Bruno de Toulouse et Alexandre et je me dis que je n'ai pas envie de lutter pour me faire mal et jouer le podium.
Sitôt cette pensée formulée dans mon esprit, je m'indigne de m'être laissé aller à ça : je me battrai pour faire le meilleur 1500m possible.
450m : Michel accentue encore plus son avance. Mon avance sur Bruno (d'Andernos) semble se stabiliser.
1 - 2 - 3 : je souffle en continu et je respire.
1 - 2 - 3 : je souffle en continu et je respire, je dégage bien les épaules et mon bras au dessus de l'eau est bien relâché
C'est comme une incantation dans ma tête. Surtout, ne jamais se laisser aller.
500m : J'ai fait le tiers de ma course. Je viens de relancer sans trop le réaliser. Il ne faut peut-être pas que je grille les étapes.
550m : Les coulées sont plus dures à faire. Je réalise que Bruno me rattrape à chacune.
Zut.
Il faut que j'y mette plus d'énergie et surtout que je fasse la différence sur la vitesse pure.
Michel semble parti bien devant par contre. En fait, je ne sais pas où il est .
600m : Je relance.
Cette relance est moins marquée que la première. Je prends conscience que ça devient dur de nager.
Déjà.
Il reste pourtant 900m à nager.
1 - 2 - 3 : je souffle en continu et je respire.
1 - 2 - 3 : je souffle en continu et je respire, je dégage bien les épaules et mon bras au dessus de l'eau est bien relâché
Cette pensée m'aide à me recaler et à ne pas me laisser aller.
650m : J'ai retrouvé un peu plus d'avance sur Bruno.
Une pensée me traverse soudain l'esprit.
Comme un rayon de soleil.
Depuis 650m, je prends le plus grand plaisir à faire cette course. Ce type de courses.
Ces courses où rien n'est joué d'avance.
Ces courses où il faut se battre tout le temps et grapiller les secondes à chaque instant.
Même si je sais maintenant que je suis loin d'avoir le niveau de l'an passé, Michel m'ayant bien distancé, je sais surtout que j'ai vraiment envie de donner le meilleur de moi-même.
Je sais que j'aime la compétition.
Je sais que je m'éclate à cet instant précis.
Je sais que je me prépare toute l'année pour ces moments là.
Je sais que si je cours en hiver par -10°C dans la neige et le noir alors que j'ai horreur de courir, c'est pour être au rendez-vous de ces courses.
Oui, j'ai mal.
Mais non, je ne vais pas ralentir.
700m : Chaque coulée est plus dure à tenir que la précédente.
Mais je ne lâche rien.
J'essaie de toujours sortir à bonne allure et d'enchaîner avec une nage irréprochable.
Respiration 3 temps.
Mouvements relâchés au retour.
Bons appuis sous l'eau.
Je vais bientôt avoir fait la moitié de la course.
750m : C'est la moitié de la course.
C'est toujours un moment difficile. Celui où je pense à la fois "j'ai fait la moitié de la course" et celui où je pense "il me reste la moitié de la course".
Je sais maintenant où est Michel. Il a 10m d'avance sur moi.
C'est moins grave que ce que je pensais.
Aux 900m, à la prochaine relance, il faudra que j'essaie de grignoter ce retard.
800m : Pas de changement sous le soleil.
Rythme inchangé.
Toujours la même détermination à respirer à trois temps et à avoir une nage irréprochable.
Pas non plus de changement par rapport à mes voisins.
Je commence à me préparer à devoir relancer dans 100m.
850m : Si je m'égare quelques instants à penser à autre chose, mon gainage vacille, j'ai plus de mal à placer mes mouvements et je suis tenté de respirer à deux temps. Il me faut un effort de chaque instant pour que tout mon corps continue de bien nager.
900m : C'est le moment de la relance.
C'est le moment où pas grand chose ne se passe. Je suis vraiment dans le dur.
Je reste focalisé sur ma technique mais j'ai de plus en plus de mal à ne pas tortiller, à respirer à 3 temps ou à faire des coulées rapides.
950m : Bruno remonte.
C'est dur pour le moral. Je ne pensais pas avoir à me battre bec et ongle si tôt. Jeter les derniers efforts dans la bataille 200 ou 300m avant la fin OK mais 550m avant...
1000m : Bruno remonte encore.
Le terme "agonie" revient de plus en plus régulièrement dans ma tête.
1050m : J'arrive à trouver la mobilisation nécessaire pour faire une relance pour tenter de garder mes distances avec Bruno.
1100m : Malgré mes efforts Bruno remonte inexorablement.
Ma nage devient hachée. Je respire à 2 temps par moment sans arriver à faire autrement.
Mathias fait toujours des moulinets à chaque fois que je passe devant lui. Je n'ai toujours pas compris s'il voulait me dire quelque chose.
1 - 2 - 3 : je souffle en continu et je respire.
1 - 2 - 3 : je souffle en continu et je respire, je dégage bien les épaules et mon bras au dessus de l'eau est bien relâché
Je tiens quelques coups de bras et me voit repasser à une respiration à 2 temps où à ne pas bien nager en ligne.
1150 : C'est dur de se faire mal.
Je prends conscience qu'il me reste moins de 400m à faire.
Bruno est à mon niveau.
C'est un combat de chaque seconde pour rester mobilisé.
1200m : Avant dernière relance.
Que c'est dur.
Que c'est dur.
A défaut d'accélérer vraiment l'allure j'arrive toutefois à replacer la nage.
Me semble-t-il.
Michel a accentué son avance sur moi.
Olivier, tient bon.
Je ne peux pas me laisser doubler sur la fin.
1250m : Je tiens bon.
Nous nageons côte à côte.
Enfin... je prends bien garde à ne pas donner ma vague et nage côté ligne 3, pas côté ligne 1.
1 - 2 - 3 : je souffle en continu et je respire.
1 - 2 - 3 : je souffle en continu et je respire, je dégage bien les épaules et mon bras au dessus de l'eau est bien relâché.
Il me tarde d'être arrivé au bout.
1300m : Je crois que Fabien et Fred de Bron aux lignes 4 et 5 m'ont pris 100m. C'est un peu confus.
Je commence à guetter le moment où le sifflet va retentir pour leur indiquer qu'il leur reste 100m à nager et donc 200m pour moi.
1350m : Je n'ai toujours pas entendu de coup de sifflet. J'espère VRAIMENT que je ne me suis pas trompé en comptant mes longueurs.
Ca fait 400m que je nage au rupteur. Je ne me vois pas nager encore 250m.
J'approche des 1400m, j'entends ENFIN le sifflet de MON chronométreur.
1400m : Avant dernier virage.
Nouveau coup de sifflet quand je sors de ma coulée. Le bruit de la délivrance.
Je lâche tout ce que je peux. J'accélère le rythme des jambes.
Je prends instantanément de l'avance sur Bruno qui semble cloué sur place (du moins, c'est l'image que j'ai envie de me donner pour me donner de l'entrain).
Les sensations sont enivrantes. Je glisse bien, la nage est bonne. Je pense que l'allure aussi.
1450m : Je manque de m'étouffer durant la dernière coulée. Il est vraiment temps que cela finisse.
J'ai clairement pris une bonne avance sur Bruno. Ca me redonne de l'énergie pour continuer.
Je prends les plus gros appuis possibles. C'est un peu chaotique, mais j'avance bien (me semble-t-il).
Je ne respire pas dans les 5 derniers mètres et touche enfin le mur.
18'40"55
C'est VRAIMENT une très très très bonne surprise.
C'est évidemment moins bien que mes 18'33" de l'an passé mais c'est absolument inespéré compte-tenu des dernières semaines d'entraînement.
J'ai l'impression d'avoir besoin d'un treuil pour sortir de l'eau.
Il faut d'ailleurs que je reste assis quelques instants une fois extirpé du bassin.
J'ai mal A-BSO-LU-MENT partout.
Les jambes flageolent, le coeur a du mal à retrouver un rythme normal.
Je titube pour récupérer mes affaires.
Je retrouve Mathias qui me félicite et me dit que j'ai été régulier durant toute la course : 1'10" le premier 100m puis 1'15" à peu près tout le temps sauf le dernier 100m où j'étais plutôt en 1'10" / 1'11". Pour être tout à fait exact, mes chronos sont de : 100m : 1'10"90 200m : 2'25"57 (1'14"67) 300m : 3'40"48 (1'14"91) 400m : 4'56"11 (1'15"63) une relance ? quelle relance ?? 500m : 6'11"94 (1'15"83) 600m : 7'27"25 (1'15"31) 700m : 8'41"52 (1'14"27) ça c'est une relance par contre... 800m : 9'56"42 (1'14"90) 900m : 11'11"37 (1'14"95) 1000m : 12'26"59 (1'15"22) il m'avait bien semblé que cette relance-ci était purement imaginaire... 1100m : 13'41"79 (1'15"20) 1200m : 14'57"57 (1'15"78) 1300m : 16'13"69 (1'16"12) en pleine douleur... 1400m : 17'28"74 (1'15"05) 1500m : 18'40"55 (1'11"81) Tout ça me place 4ème derrière Benjamin, Bruno et Alexandre. Ce n'est que bien plus tard que je réaliserai que je suis à moins d'une seconde d'Alex (18'39"62). Il y aurait certainement de quoi râler de manquer le podium de si peu. Mais au lieu de ça, ça regonfle surtout ma motivation pour le 800m nage libre aux championnats d'Europe. Et puis je suis vraiment content pour Alex qui l'a bien mérité. L'an prochain sera une autre histoire... Après le 1500m nage libre je vais vite nager un peu pour récupérer. Je ne peux pas vraiment dire que j'ai mal à des muscles en particulier. J'ai mal partout. Ca va à peine mieux à la fin de ma récupération. Je vais m'acheter à manger, mange au soleil en lisant le dernier Dan Brown et vais faire une sieste. Je suis complètement décalqué. J'avais récupéré beaucoup plus vite les deux années passées (où j'étais aussi engagé sur le 1500m). 13h15 : Quand les épreuves du matin sont finies je retourne nager dans le bassin de 50m extérieur pour récupérer encore et surtout pour prendre des repères pour nager droit en dos. Ca va un tout petit mieux côté courbatures à la fin de cette petite séance, mais ce n'est vraiment pas ça pour nager droit. Je retourne faire une sieste. J'encourage ensuite les filles qui nagent leur 50m brasse. 15h00 : Ca fait maintenant presque 5h que j'ai nagé ma course. Ca va à peine mieux qu'en sortant de l'eau alors que j'ai nagé deux fois et fais deux siestes. Je crains que le 100m dos soit... c'est quoi le mot déjà ? "Gore" ! 16h15 : Une heure avant ma course, constatant que je suis toujours HS, je décide de me mettre une dernière fois à l'eau (ce n'est pas dans mes habitudes d'aller à l'eau si près d'une course). J'essaie de faire des passages en progressif pour faire un peu d'allure mais en nageant correctement. Ca commence enfin à aller un peu mieux. Mais c'est loin d'être ça.
17h00 : Je me dirige à la chambre d'appel. L'orage et les nuages de la matinée ont laissé la place à un beau soleil. Personnellement, j'aurais préféré que ce soit l'inverse et nager sans avoir le soleil dans les yeux en dos. Je fais un échauffement à sec un peu plus simple que d'habitude ayant nagé peu avant. Je nage à la ligne 5 entre Julien (à la 4) du Neptune et Cédric (à la 6) de Besançon et que je ne connais pas. Je fais un bon départ à un gros détail près : j'ai de l'eau qui est rentrée dans ma lunette droite. Ca ne m'était jamais arrivé en compétition. Bon, ce n'est pas dramatique, j'y vois quand même. Enfin... "j'y vois quand même"... je vois le ciel... voilà... Je vois encore moins la ligne qu'à l'entraînement. Avec l'allure de la course les bras tournent plus vite ce qui me laisse encore moins de temps pour repérer où est la ligne. Je me repère uniquement grâce à la mousse créée par les battements de Julien à côté de moi. J'espère qu'il nage droit parce que je suis bêtement sa trajectoire... Je vois arriver le drapeau des 5m. Mince !!! Ca fait déjà 40m de nagés et c'est à peine si j'ai réfléchi à ma course, obnubilé par ces histoires de ligne d'eau !! J'accentue mon effort. Je passe les drapeaux, compte deux coups de bras et fais ma culbute. Je réalise que je suis sur le côte de la ligne. Je vais ressortir avec la ligne juste à ma droite. Le côté que je n'aime pas car je n'arrive pas à voir la ligne (oeil directeur côté gauche...). Effectivement, une fois sorti de la coulée je ne vois strictement rien, ni d'un côté ni de l'autre. Je n'ai plus le repère des battements de Julien qui doit être bien devant moi. MAIS OU SUIS-JE DONC DANS LA LIGNE ????? Ca m'agace au plus haut point. Je réalise à nouveau que je ne suis pas du tout mais alors PAS DU TOUT dans ma course. J'essaie de relancer tout en espérant que je ne vais pas percuter la ligne (Nom d'une pipe, mais ARRÊTE de penser à ces lignes d'eau et NAGE !)
Je suis déjà arrivé aux drapeaux. Déjà. Je suis passé complètement à côté de ma course. Mur touché. 1'09"88 Je suis catastrophé par ce temps. Je peste contre moi en sortant de l'eau. Je ne suis à aucun moment rentré dans ma course. En récupérant mes affaires je réalise que je ne suis pas fatigué outre mesure. Ca me met encore plus le moral dans les chaussettes. Je ne me suis pas fait violence. 1'10" c'est bien mérité... On débriefe de la course avec Mathias. A priori, j'ai nagé droit. En plus... Scrogneugneu... Par contre... par contre... je réalise maintenant que j'analyse ma course avec Mathias que je suis BEAUCOUP moins fatigué qu'avant ma course. Comme si ce 100m dos m'avait décrassé du 1500m nage libre... Bon, plutôt que de rester sur des pensées négatives, je vais rester sur ce bon point et me dire que je pourrai peut-être faire un bon 200m 4 nages le lendemain. Je vais quand même nager longuement après ce 100m dos. Pas acquis de conscience. Je fais bien, j'ai de nouveau mal aux jambes maintenant. Mais rien à voir avec ce matin. Tout ça me laisse le temps avant LA GRANDE EPREUVE de la journée. La dernière série du relais 4x50m nage libre messieurs. 18h40 Je suis au bord du bassin pour regarder la série 11 des relais masculins. La dernière série et la meilleure de la catégorie R1. J'ai eu du mal à me trouver une place près des plots de départ. La piscine est bondée. Je suis derrière un groupe de filles entre 6 et 10 ans que je comprends être antiboises, complètement hystériques. - Quand est-ce que c'est qu'il nage Alain Bernard ?????? Oui. Alain Bernard. Alain Bernard, champion olympique 2008 du 100m nage libre et 2012 du 4x100m nage libre ouvre le relais 4x50m nage libre R1 du CN Antibes. Il sera suivi par du très lourd : Boris Steimetz, Christophe Lebon et Justin Guerra !! Un relais d'anthologie. Pas question de rater ça. J'ai croisé Alain Bernard en sortant de ma récup du 100m dos. Je l'ai un peu plaint. Tout le monde voulait être pris en photo avec lui. Il avait l'air vraiment sympa et semblait répondre à toutes les sollicitations mais il a dû avoir bien du mal à s'échauffer.
Alain Bernard et Christophe Lebon pour le relais R1 du CN Antibes
C'est la première fois que je vois Alain Bernard d'aussi près (je l'avais déjà vu à l'Open EDF, mais c'était de loin). Il est impressionnant même s'il est moins affuté que lors des grands événements internationaux. A ma grande surprise, Alain Bernard est loin de sortir le premier de sa coulée malgré un très beau plongeon.
Le départ d'Alain Bernard
En vitesse pure, par contre, c'est autre chose. Il distance vite ses voisins. Tous ses voisins ? Non. Le nageur de la ligne 6 lui tient tête. C'est vraiment un beau spectacle. La prise de relais de Boris Steimetz montre clairement que nous avons affaire à un relais de nageurs expérimentés. A partir de là, personne ne rattrapera le relais antibois. 1'37"09 Record de France. "Record de France" ? C'est "tout" ??? Oui, le record du monde est détenu en 1'31" par des russes. 1'31" !!! J'ai regardé, je ne connais aucun nom des nageurs de ce relais, mais ce record du monde en impose... Après ça, les petites filles hystériques s'en vont (enfin) et nous pouvons encourager (tranquillement) nos quatre filles versaillaises pour leur relais ;) Puis ce sera retour au camping où Isabelle nous mitonnera un gratin épinard / oeuf / crème fraîche. Décidément, c'est mieux que le resto notre camping :) 22h45 : C'est le ventre plein et bien fatigué que me couche. Grasse mat' au programme le lendemain, youhouuuuuuu !!! Vendredi 21 Juin 2013 08h30 : Après avoir tourné et retourné et reretourné dans mon lit, je me dis que maintenant je dois pouvoir considéré être reposé. Effectivement, la sensation d'être patraque de la veille est loin. Je petit déjeune et je m'attelle à préparer le tian de légumes pour le soir. Sitôt fini, Christine, Isabelle et moi prenons la voiture pour aller à la plage de Juan Les Pins. Notre planning est assez serré, je souhaiterais être à la piscine pour encourager Mathias sur son 50m dos en fin de matinée. Nous ne trainons pas une fois arrivés et nos serviettes installées : nous nous mettons de suite à l'eau et nous choisissons la bouée qui sera notre objectif pour s'échauffer. L'eau est limpide et bonne. Quand je repense que deux jours avant il pleuvait des cordes à Paris et que j'étais bien heureux d'avoir un sweat-shirt en attendant mon train... Après quelques centaines de mètres d'eau libre en crawl, je passe sur les trois autres nages. Je crois que je n'avais jamais essayé de nager du papillon en mer : c'est génial ! On est tellement porté qu'on pourrait presque croire que c'est facile. Le dos c'est génial aussi : je nage en regardant le ciel bleu et... il n'y a pas de ligne d'eau à surveiller ! Bon, et puis la brasse... et bien c'est de la brasse.... J'attends les filles à la bouée et ça me fait penser au sketch de Florence Foresti sur les garçons et les filles (où elle raconte que l'été, à la plage, les garçons veulent toujours nager jusqu'à la bouée pendant que les filles sont sensées rester sur la plage pour les admirer). Et ça me fait rire. Une fois tout le monde à la bouée, retour sur la plage, toujours en alternant les 4 nages (décidément, qu'est-ce que c'est bien le papillon en mer ! -quand il n'y a pas de grosse vague bien sûr-) 11h20 : Pile dans le timing. Nous prenons une douche rapide et nous filons à la piscine pour voir le 50m dos de Mathias. 12h25 : Une fois la course de Mathias terminée et les épreuves du matin passées, je profite de la pause pour nager dans le bassin extérieur. Les sensations sont plutôt bonnes. Le point sur lequel j'ai le plus de doute pour mon 200m 4 nages cet après-midi c'est le papillon. C'est vraiment la nage où je n'ai JAMAIS su comment faire pour accélérer le rythme. Je sais pousser fort (pas forcément longtemps) mais je ne sais absolument pas mettre de la fréquence. Je passe donc une bonne partie de mon échauffement à prendre des repères sur l'allure de course à adopter en papillon (et puis en brasse aussi tant que j'y suis, ça ne fait pas de mal). 13h30 : Je me prends un sandwich à la buvette et j'en mange la moitié au soleil en lisant mon bouquin (non pas que je n'ai pas faim -faut pas pousser mémé dans les orties...- mais je n'ai pas envie de digérer pendant ma course). 15h00 : Après une succession de passages au soleil à bouquiner et de petites siestes, je décide de retourner à l'eau (dans le bassin de 25m intérieur) pour me réveiller. Je fais un entraînement très court, le but est à nouveau de reprendre des repères. 15h50 : Je suis derrière le plot de ma série. Je suis dans l'avant-dernière série de la catégorie C2, ligne 4, engagé en 2'35"80 avec mon temps réalisé un mois auparavant à Canet en Roussillon. Ca n'avait pas été une tasse de thé d'ailleurs. Ca faisait une éternité que je n'avais plus fait de 200m 4 nages en bassin de 50m et je m'étais dit que ça ne serait pas une mauvaise chose de refaire cette course vu que mon dernier chrono sur la distance avait presque 4 ans et ne me permettait pas de m'engager aux France (c'était avant que je décide de m'engager sur la distance). J'avais eu BEAUCOUP de mal à gérer la course, quelques minutes après un 200m dos qui était elle même ma première course en compétition depuis 4 mois. Bref, derrière le plot, mon seul souhait c'est de faire mieux qu'à Canet et pourquoi pas d'améliorer mon meilleur chrono en 2'33"20 qui doit être facile à battre. J'ai un bon temps de réaction sur le plot et j'ai la surprise de constater que je sors devant à la coulée. Assez inhabituel en papillon pour moi. La nage passe toute seule. Je suis bien content de l'avoir bien travaillé à l'échauffement. N'étant pas papillonneur je m'attends à ce que quelqu'un finisse par me rattraper. Et bien non. Je finis le 50m sans être complètement épuisé et toujours en tête. Ah. Bon, pas question de perdre la série alors. Je fais une bonne coulée et je me focalise uniquement sur ma nage. Si je dois me prendre la ligne d'eau, je me prendrai la ligne d'eau mais je n'aurai pas le regret de ne pas avoir mis du mien durant ce 50m dos. Les bras tournent bien, je dégage bien les épaules. Je passe la corde des 15m. Je pense à ne pas ralentir à l'approche du mur comme cela m'arrive parfois (l'appréhension de manquer d'air durant la coulée suivante). Je maintiens donc l'allure jusqu'au bout même si les jambes commencent à se faire lourde. Je fais un très bon virage dos-brasse (ça aussi c'est inhabituel) et je fais une très bonne coulée où j'arrive à caser une belle ondulation (maintenant que je sais que c'est autorisé, je ne me prive pas de la faire). J'ai un peu plus de mal à faire ma reprise de nage ayant remonté un peu vite à la surface (petite erreur d'appréciation de la profondeur de ma coulée). Je n'ai pas vu où étaient les autres nageurs lors du virage, mais je sais que s'il y a un moment où je peux me faire rattraper, c'est bien maintenant. Je pense donc à bien renvoyer mes mains devant, à caser mon ciseau au moment qui semble le plus efficace (chose que je n'ai jamais réussi à bien comprendre : quand faire son ciseau) et à le faire bien efficace. Surprise là aussi : la brasse PASSE BIEN !! Je n'ai pas l'impression de me battre contre l'eau. Avant la course, je craignais un peu d'être gêné par mon jammer en brasse. J'avais ressorti pour l'occasion le jammer Adidas que j'avais récupéré de Sébastien Rouault pour économiser mon jammer Arena. J'avais été surpris de constater à quel point j'étais à l'étroit dans ce maillot. Clairement, j'ai pris beaucoup des cuisses cette année avec la course à pied et l'aviron. Bon, et bien pas de soucis. Enfin... ça commence à être dur de tenir le rythme au bout de 25m mais je peux quand même faire des ciseaux ^^ (c'te chance...) J'arrive enfin au bout de ma longueur, fais un virage correct (sans plus) et j'enchaîne avec une bonne coulée. C'est le passage que je préfère dans les épreuves de 4 nages : celui où mes bras savent exactement ce qu'il faut faire alors que je suis moi-même à moitié asphyxié et grogui par ma coulée. Et effectivement, mes bras tournent tout seul. Je vois maintenant où sont les autres nageurs : j'ai une avance confortable. Ca me donne des ailes. Je prends beaucoup d'eau à chaque coup de bras tout en gardant une bonne fréquence. Les sensations sont vraiment bonnes. Au bout de 30m, je commence à manquer de jus mais je ne veux pas me faire rattraper. Je remets du mien sur les appuis même si j'ai l'impression que la nage devient moins fluide. Je dois être moins gainé. Je tiens bon jusqu'à la fin. Ouf, j'ai effectivement une bonne avance sur les autres. 2'29"81 ! C'est chouette ça :) Meilleur temps bien amélioré. Papillon : 33"42 Dos : 37"37 (un peu décevant quand même, il y a moyen de faire mieux) Brasse : 44"76 (sans commentaire : ça ne date pas d'hier que la brasse est mon anti-spécialité...) Crawl : 34"26 Ca fait un 200m 4 nages bien géré... et qui laisse la place à du progrès. 7ème catégorie C2.
La vidéo de mon 200m 4 nages (enfin de 170m de mon 200m 4 nages...). J'y ai noté que je donnais des coups de tête en crawl par moment que je respire côté gauche.
Après ma course, j'ai amplement le temps de récupérer, de prendre le soleil, d'encourager les filles sur leur 200m papillon ou 100m brasse...
Isabelle et Christine aussi encouragent Sophie sur son 200m papillon.
En mode plage ;)
19h00 : Je retourne à nouveau à l'eau. Cette fois pour préparer mon 50m dos qui va lancer notre relais 4x50m 4 nages avec Sophie (brasse), Mathias (papillon) et Christine (crawl). Je sais que je peux avoir un travers quand je nage du dos en vite : diminuer mes appuis. Je focalise donc mon entraînement sur des séries de 25m dos en progressif pour conserver tout le temps de bons appuis même quand la fréquence augmente. Il me faut un peu du temps pour retrouver ces repères mais, à la fin, j'ai l'impression d'avoir acquis les bonnes sensations pour la course. 20h15 : C'est enfin à notre tour de nous mettre en place au bord du bassin. Longue journée pour les officiels qui sont là depuis 8h du matin. Au 2ème coup de sifflet, je plonge dans l'eau et me mets en position. - A vos marques ! - Biiiiip Je fais un bon départ. Cette fois ci, pas d'eau qui rentre dans les lunettes. La coulée est bonne et tonique. Mais il y a quelque chose qui cloche dès que je fais ma reprise de nage. De nouveau mes appuis sont tout mini riquiqui. Je ne peux pas me permettre de diminuer la fréquence pour reprendre mes marques. Il faut que j'essaie de mieux dégager les épaules. Je peine à le faire. Les sensations ne sont vraiment pas terribles. J'arrive au mur avant d'avoir eu l'impression de fournir un bel effort. 32"87. Mmmm... pas tip top. Je ne vois pas Sophie nager son 50m brasse. Mathias en est à la moitié de son 50m papillon quand je retrouve assez de souffle pour encourager Christine qui va clore le relais. Il n'y a pas à dire, il est impressionnant le Copain quand il nage en papillon. Et il remonte les autres. Christine fait une bonne prise de relais sur Mathias et fait un beau 50m crawl pour finir la journée. 2'25"66 au final : - Moi : 32"87 en dos - Sophie : 43"27 en brasse - Mathias : 30"77 en papillon - Christine : 38"75 en crawl Vu l'heure tardive, la récupération consiste en des étirements sous la douche. Tout le monde est pressé de rentrer au camping. 22h00 : A table !!! (enfin !)
Tian de légumes au menu le vendredi soir
Samedi 22 Juin 2013 08h00 : Réveillé avant que le réveil ne sonne. Je prends tout mon temps pour petit déjeuner en terrasse. Isabelle et Christine me rejoignent (Sophie et Mathias sont déjà partis à la piscine pour nager respectivement leur 400m 4 nages et 50m papillon). 09h30 : Nouvelle petite sieste (c'est vraiment bien de pouvoir avoir la matinée pour soi, ça change des éditions précédentes où je nageais toujours la première épreuve) 09h50 : De nouveau en cuisine pour écouler les légumes restant de la veille et faire une sauce pour aller avec les pâtes. 11h00 : Une fois Mathias et Sophie rentrés nous nous mettons à table. C'est tôt, mais j'ai envie d'être à la pause de midi pour profiter du bassin extérieur. Aujourd'hui c'est LA journée avec le 200m dos qui est la course que j'ai le plus préparée. Il ne faut rien laisser au hasard. 12h00 : Nous voilà à la piscine. Sitôt les courses du matin terminées je vais à l'eau pour m'échauffer. J'ai toujours autant de mal à repérer les lignes d'eau en dos (vraiment, mais quelle idée d'avoir fait des lignes d'eau noires et si basses...). Ma prise de repères pour l'allure est donc laborieuse. J'ai du mal à faire plus de quinze mètres sans rentrer dans la ligne... Les sensations sont néanmoins plutôt bonnes... par moments. Encore une fois, j'ai un peu de mal à avoir une technique constante. Il faudra que je retourne m'entraîner dans le bassin intérieur plus tard dans l'après-midi. Avant ça, j'ai de quoi m'occuper avec le 200m brasse où toutes les filles se sont engagées.
Isabelle. Virage de son 200m brasse
Sophie, sur son 200m brasse
Christine, sur... son 200m brasse aussi
Christine enchaîne ensuite avec son 100m nage libre. Une fois que Christine a récupéré nous faisons alors la traditionnelle photo de groupe (mais sans Mathias qui était rentré au camping et qui ne s'est visiblement pas réveillé de sa sieste).
La dream team. De gauche à droite : Hélène, Sophie, moi, Christine & Isabelle
17h00 : Sitôt la séance photo finie, je file à l'eau. Je fais des 25m à l'allure du 200m dos (entre 17 et 18"). Je retrouve vite les repères pris pendant la pause de midi. C'est plutôt rassurant.
17h45 : Je me dirige à la chambre d'appel. Le soleil cogne toujours fort. Je me vêtis donc de mon sweat-shirt. J'ai l'air un peu bête compte-tenu de la température mais je préfère ça plutôt que d'entrer dans l'eau ramolli par le soleil. Je nage dans la meilleure série de la catégorie C2, à la ligne 6, entre David de Paris à la ligne 5 et Benoît de Caen à la ligne 7. Je fais un départ correct et sors derrière David. Je ne vois pas trop Benoît de l'autre côté. Je trouve vite mes marques et tourne comme à l'échauffement. Les appuis sont bons et la fréquence me paraît bien calée. D'ailleurs, sur toute la longueur je ne me fais pas distance par David. Ses battements me servent de repère pour savoir où je suis (ai-je besoin de préciser que je ne vois pas ligne ?). Au virage je constate que Benoît est devant moi. A la sortie de la coulée j'ai perdu David. Je ne vois donc que le ciel et ne sais de nouveau plus où je suis dans la ligne. Tant pis. J'essaie de rester concentré sur ma nage : je dégage les épaules, je prends de bons appuis, mais pas trop et je maintiens les battements au juste nécessaire pour que mon bassin soit haut sur l'eau. Arrivé à ce qui doit être la moitié de la deuxième longueur je vois des bras se rapprocher sur ma gauche. Mince. Non. C'est l'inverse. C'est moi qui nage comme une balle de flipper et ai changé de côté. Au lieu de nager du côté de la ligne 5 de David, je nage maintenant du côté de la ligne 7 de Benoît. J'ai vraiment du mal à redresser ma trajectoire et j'évite la ligne de justesse. Par contre, nous sommes au coude à coude avec Benoît et nous nous frappons à chaque fois que nous prenons nos appuis sous l'eau. Nous sommes absolument synchronisés. Quand je prends appuis sur mon bras gauche, il prend appuie sur son bras droit et "BAM" encore un coup sous l'eau. Nom de nom...! Mais pourquoi est-ce que je n'arrive pas à revenir au centre de la ligne. Nous devons nager comme ça une quinzaine de mètres. J'arrive à m'écarter de la ligne quelques mètres avant les drapeaux. Nous virons ensemble aux 100m. C'est le moment de relancer. Mais ce n'est juste pas possible. J'ai d'énormes douleurs dans mes jambes. Elles sont pleines d'acide lactique. Aurais-je mis trop de jambes sur ce premier 100m ??? Oh non... pas si tôt... J'essaie d'accentuer mon accélération à la fin de la poussée. J'y arrive grosso modo, mais mes jambes ont du mal à soutenir l'allure. Je sens progressivement mon bassin s'affaisser et par moment j'ai l'impression que tout mon corps est sous l'eau. Oh punaise... Il me tarde de finir. Chaque mètre que je fais accentue ma difficulté à battre des jambes. Sur mon côté il me semble que Benoît suit exactement la même allure que moi. Ah non alors. Il n'y a pas moyen que je me fasse doubler par Benoît ! C'est MA spécialité le 200m dos. Je n'arrive pas pour autant à mieux nager en me disant ça. Nous virons aux 150m exactement ensemble à nouveau. Allez, il ne reste plus que 50m. J'ai l'impression que tout part en sucette. Mes jambes ne suivent plus, je coule quelque peu, je ne suis plus gainé. Mes bras ont du mal à pousser. J'ai l'impression que ma fréquence baisse Quel carnage. Je ne vois plus Benoît sur mon côté. Ce qu'elle est longue cette dernière longueur. Je passe enfin la corde des 15m. Il ne faut pas que je me relâche (... il ne faut pas que je me relâche plus... j'ai déjà bien assez de mal). Je n'ai aucune idée de comment je finis ce 200m mais je sais que je n'ai aucune envie de savoir... Ca ne doit pas être joli-joli... Je suis 6ème. 2'28"93. C'est vraiment pas terrible, trois secondes de plus que l'an passé, mais je pensais honnêtement que j'avais fait bien pire. Cela faisait un moment que je n'avais pas vécu un tel coup de bambou. Benoît qui a fini peu après moi me dit : "Désolé, je crois que je t'ai gêné". Je rigole. Nous nous sommes gênés... J'ai le plus grand mal à sortir de l'eau. Mes jambes ont du mal à me soutenir. Quel coup de bambou décidément... J'ai l'impression d'être un petit vieux pas véloce quand je récupère mes affaires et me dirige vers les gradins où sont posés nos affaires. Je croise Mathias en chemin. Il est accompagné d'Elodie B !! Ca alors !! Elodie m'explique qu'elle est venue pour fêter l'anniversaire de mariage de ses grands parents, qui habitent Antibes et en a donc profité pour passer nous voir nager. Ca c'est sympa ! J'explique mon coup de bambou à Mathias et Elodie. Elodie me demande : - Tu as bien bu avant la course ? - Oui... Euh...... (je réfléchis à la dernière fois où j'ai bu...) En fait non... je n'ai pas dû boire de l'après-midi... Je râle intérieurement. J'ai l'impression d'avoir fait la même fait la boulette que le grand frère l'an passé à son IronMan. Ca n'explique certainement pas toute la contre-performance, mais ça n'a pas dû aider. En regardant les temps de passage, il s'avère que je suis passé aux 50m en 33"72 (sept dixièmes de moins que l'an passé à Canet) et aux 100m en 1'11"54 (quatre dixièmes de plus qu'à Canet). Je n'ai donc pas forcément fait un mauvais premier 100m ; au contraire. Par contre, le coup de bambou du troisième 50m est net : une seconde de plus qu'à Canet ! (38"36 contre 37"46) Et le dernier 50m c'est encore pire (39"03 contre 36"57). Oui, vraiment, je n'ai pas su finir mon 200m. Même rétrospectivement, une semaine après ma course, je ne sais pas très bien quel a été la cause du problème. Je n'ai pas l'impression d'avoir nager de manière crispée. Lors de mon entraînement de reprise le jeudi suivant, Violaine a émis l'hypothèse que j'aie du mal à gérer le stress et que je me mette trop la pression. Je ne pense honnêtement pas que ce soit le problème. Quand je nage, je me focalise plutôt sur mes sensations. Je n'essaie pas de suivre aveuglement mes adversaires, j'essaie plutôt de m'en servir pour me donner des coups de fouet pour motiver mes relances. J'ai aussi envisagé que ma préparation foncière ait été insuffisante (vu que j'ai eu du mal à finir). C'est possible. J'ai fait beaucoup moins de semaines à cinq entrainements hebdomadaires que l'an passé, même si mes dernières semaines d'entraînement me semblaient être plutôt d'un bon niveau. Une autre possibilité est que je suis arrivé à Antibes avec moins de sommeil d'avance qu'à Canet. Comme à Antibes le 200m dos était le troisième jour de la compétition contre le premier jour à Canet, j'ai peut-être subi l'accumulation de plus de fatigue. Et puis, à Canet j'avais nagé mon 200m dos après le 1500m nage libre où j'étais monté sur le podium accompagné de Fred. Ca m'avait plus que donner des ailes. J'étais sur un petit nuage. In fine, je ne sais pas si une de ces hypothèses est plus valable qu'une autre. Ce que je sais c'est j'ai mis toutes les chances de mon côté pour que mon 200m dos se passe bien à Eindhoven, aux championnats d'Europe : - J'ai posé deux semaines de congés lorsque je devrai faire mes deux semaines d'entraînement avec les plus forts volumes et la plus forte intensité. Je pourrai donc dormir suffisamment - J'arriverai à Eindhoven deux jours avant ma première épreuve (le 800m nage libre) et je n'ai rien programmé la veille du 200m dos pour récupérer des trois épreuves précédentes (800 puis 400 puis 200m nage libre). - Ces championnats de France m'ont redonné la "gnack" et je trépigne d'impatience que ma période d'entraînements de récupération se termine pour pouvoir réattaquer des entrainement costauds. Je parle des championnats d'Europe du mois de septembre mais le récit des championnats de France d'été d'Antibes n'est pas encore fini. Il reste encore une soirée dans un restaurant de la Marina de la baie des Anges et une journée d'épreuve... Je ne rentrerai pas beaucoup dans le détail de la soirée au restaurant. Si ce n'est pour dire que nous avons passé un excellent moment avec Hélène, Isabelle, Sophie et Mathias, ainsi que les nageuses d'Epinal (Pascale, Cathy & Clara) et les nageurs de Gien (avec qui nous avions déjà fait une soirée au camping à Canet). Et puis nous avons un autre invité de taille : Philippe nous a rejoint en fin de journée ! Il était venu voir ses parents à Nîmes, a emprunté la Twingo de sa Maman et a fait toute la route jusqu'à Antibes ! Sacrée surprise ! (Et du coup, Philippe est carrément resté dormir dans notre studio) Et puis j'ai fait honneur à ma réputation de gros mangeur en rendant toujours plus plausible l'hypothèse de Sandy, ma belle-soeur, qui prétend que dans une dimension parallèle, il y a un Olivier qui est mon double en négatif : il ne mange jamais rien et il ne comprend pas pourquoi il est obèse... Dimanche 23 Juin 2013 06h30: Contrairement aux deux jours précédents, le réveil est programmé tôt. Le 400m 4 nages est la première épreuve du matin. Le réveil est dur. J'ai toujours mal aux jambes, mais surtout je suis vraiment fatigué. Je sens bien que j'ai trois jours de compétitions derrière moi. 07h30 : Philippe me dépose à la piscine avec toutes mes affaires. Nous avons laissé Mathias dormir dans le studio et s'occuper de l'état des lieux de sortie.
Mon entraînement est laborieux. Je n'ai pas de pep's. Je sais que je me comporte souvent comme un diesel et qu'il me faut un long moment pour être au niveau. J'essaie donc de faire un entraînement avec un peu plus de kilométrages que les jours précédents. Mais à la fin, je ne me sens toujours pas plus en forme. Comme les jours précédents, j'ai essayé durant l'entraînement de trouver des repères pour l'allure de ma course. Ca a été dur. J'ai la plus grande des difficultés à mettre du rythme. J'arrive à bien nager... mais au ralenti...
En sortant de l'eau Philippe m'a dit qu'il m'a vu nager et qu'il trouve que je suis puissant. C'est gentil de sa part mais, dans ma tête, je me dis que ça ne suffit pas pour nager vite ou tenir la distance. Je me sèche et je m'habille chaudement. Non pas qu'il fasse froid, mais j'ai déjà eu bien du mal à m'échauffer, il ne faudrait pas que je m'assoupisse maintenant...
09h20 : Je décide de retourner à l'eau. Je me sens toujours complètement vidé et j'espère qu'un dernier tour dans l'eau me redonnera de l'énergie. Perdu. Je suis toujours autant fatigué après ce nouvel échauffement. 09h50 Bon. Je suis donc à moins de 30 minutes de ma course. Je suis toujours claqué. Il faut peut-être que je change un peu la manière dont je comptais nager ce 400m 4 nages. Je sens bien que je vais avoir le plus grand mal à relancer en brasse et en crawl. Il faut donc que je me prépare à nager de la manière la plus efficiente possible en nageant avec beaucoup d'amplitude. C'est déjà vrai en temps normal, mais la gestion des transitions entre les nages va être encore plus importante. Il va bien falloir que je me laisse quelques mouvements pour me recaler avant de relancer lorsque je débuterai chaque nouvelle nage. 10h10 : C'est l'heure. Je nage à la ligne 7 entre Boris de Villejuif à la ligne 6 (un golgoth qui avait sur-performé aux derniers championnats du Monde à Riccione) et Stéphane de Dôle à la ligne 8. Ca va être dur de se servir de mes voisins comme repère pendant la course. Boris est un très bon quatre nageurs et notamment un très bon papilloneur. Il devrait vite me déposer au départ... Mais de toutes façons, je sais ce que j'ai à faire : nager en amplitude et relancer progressivement dans chaque cent mètres. J'ai un bon temps de réaction au départ et je fais une bonne coulée et reprise de nage ce qui me permet de commencer le papillon avec un bon élan. Les mouvements s'enchainent bien. Je respire à deux temps sans difficulté. Comme je m'y attendais, Boris me prend de l'avance. Arrivé aux 50m, je suis plutôt agréablement surpris : je pensais que Boris aurait pris BEAUCOUP plus d'avance. J'essaie de faire une coulée longue et dynamique. Je vais vite avoir mal aux bras, donc autant profiter des coulées pour avancer... Là encore, je sors avec de l'élan donc je n'ai pas trop de mal à poursuivre cette deuxième longueur de papillon. Passé la deuxième moitié de la longueur je réalise que je respire toujours à deux temps quand l'an passé il m'avait fallu repasser à une respiration à un temps aux 75m. Je ne m'enflamme pas trop : Boris a accentué son avance sur moi, quelques mètres avant le mur je me force à passer à une respiration à un temps pour avoir suffisamment d'air pour la coulée en dos. Je fais un virage un peu moyen mais qui est compensée par une bonne coulée. Pas trop longue, mais de laquelle je ressors avec de l'allure. J'essaie de nager la même nage que lors de mon premier 100m au 200m dos de la veille (et cette fois-ci, je sais que j'ai bu suffisamment). Je dégage bien les épaules et les appuis sont bons. Je commence à voir de la mousse à ma gauche. Je rattrape Boris ! Oh punaise ! Youhouuu ! Mais je m'enflamme un peu trop... quelques mètres avant les drapeaux, ce qui devait arriver arriva : BAM ! La ligne !! Aïe. Je me remets en ligne pour ne pas la cogner une deuxième fois. Je vire en même temps que Boris. Je relance en sortant de la coulée et je commence à passer devant Boris. Je dégage toujours bien les épaules. Pas de coup de bambou sur les jambes mais les bras commencent à piquer. D'ailleurs... pour bien marquer la sensation je tape dans la ligne d'eau une nouvelle fois. Scrogneugneu. Et encore une troisième fois. Non mais euuuuuuuuh ! C'est pas bientôt fini ! Je ne me déconcentre pas. J'ai retenu la leçon du 100m dos : je continue sur une belle nage. Je passe la corde des 15m, il ne faut pas que je ralentisse. J'essaie de prendre de l'air en prévision du virage. Je fais un très bon virage et une super coulée avec une belle ondulation (dans mon référentiel en brasse... c'est à dire que je dois faire une coulée normale...). Je sors bien de l'eau (mieux qu'au 200m 4 nages). Je place mes deux premiers mouvements. C'est bon. Je peux accélérer le rythme. Maintenant que je suis devant Boris je me dis que je n'ai aucune envie de me faire dépasser. J'essaie de ne pas trop "intellectualiser" ma nage comme je fais toujours (je suis toujours en train de me demander quand je dois faire mon retour de bras, mes ciseaux, si je ne bouge pas trop la tête, etc...). J'essaie plutôt de sentir ma nage, de sentir la glisse. C'est la première fois que je pense la brasse comme ça. J'ai l'impression que ça marche plutôt bien et que j'avance. Mais décidément, qu'est-ce que je n'aime pas cette nage : ça fait vraiment mal aux bras et aux jambes... Je ne vois pas si Boris remonte. Ce n'est pas important de toutes façons, ma principale préoccupation doit être de bien nager. J'approche du mur et fais un bon virage et à nouveau une belle coulée (en fait, je crois que j'aime bien les coulées en brasse... dommage qu'il faille nager la brasse entre les coulées...). C'est reparti pour 50m. Les bras commencent à être bien lourd. Grâce aux lignes au fond de la piscine, je compte la distance que je parcours : 15m, 25m, 35m. Ca bouge à ma gauche. Boris m'a rattrapé. Aïe, le dernier 100m va être épique. Boris vire devant moi mais j'essaie de faire la plus grosse coulée possible. Je constate qu'il "m'en reste" encore un peu, je passe en mode "vers l'infiniiiii et au delààààààà" (c'est à dire : j'y vais à fond, sans me poser de question). Les sensations sont top : je tire beaucoup d'eau. Et puis je "dépose" Boris instantanément. Je maintiens le rythme. 15m. 25m. 35m. Je suis toujours sur une respiration à trois temps, mais j'ai bien du mal à ne pas respirer plus. Il me tarde d'être au virage pour soulager les bras dans la coulée. 45m et enfin la culbute et la coulée. J'ai une bonne avance sur Boris. Il n'y a pas de raison que je ne puisse pas conserver cette avance. Je suis à fond mais je ne tiens plus : j'alterne respiration à trois temps et respiration à deux temps. J'essaie de rester toujours gainé et de tirer le maximum d'eau possible. Pas de bambou en vue : je donne tout ce que je peux dans ces derniers mètres. Les sensations sont vraiment extra, j'ai l'impression d'être haut sur l'eau, je jubile. Ca y est. C'est fini. Je suis 5ème en 5'19"76. Une très bonne surprise !! Je pensais être trèèèès loin de mon temps de l'an passé ! Les temps de passage sont les suivants :
100m : 1'14"60 (vs 1'14"01 à Canet)
200m : 2'34"98 soit un 100m dos en 1'20"32 (vs 2'31"65 et 1'17"64)
300m : 4'09"28 soit un 100m brasse en 1'34"30 (vs 4'04"88 et 1'33"23)
400m : 5'19"76 soit un 100m crawl en 1'10"50 (vs 5'16"68 et 1'11"80)
Bref : un peu moins bien en papillon et en brasse, nettement moins bien en dos et mieux en crawl.
Ma dernière course individuelle est donc à l'image de l'ensemble des championnats : j'ai contre-performé sur la nage que j'ai le plus préparée et j'étais d'un niveau proche de celui de l'an passé sur les autres nages.
Je vais vite faire de la récupération : il me tarde de pouvoir manger mon magnum aux amandes que je m'étais promis à la fin de mes épreuves individuelles. Manque de chance : ils n'ont plus de magnum... je mange donc un twix (même pas un twix glacé en plus, un twix normal). C'est pas pareil... Après ça, petite pause déjeuner avec les restes du camping que Sophie a rapportés après l'état des lieux. 13h50 : Dernier échauffement. Préparation de ma dernière épreuve : le relais 4x50m nage libre. Bon, honnêtement, l'entraînement est succinct. Je travaille l'allure de la même façon que j'avais travaillé le 50m dos du relais : en faisant d'abord du progressif pour avoir de bons appuis puis en augmentant la fréquence. Après de grandes discussions durant la semaine nous avons arrêté la composition suivante :
Sophie
Moi
Hélène
Mathias
C'est à dire, les filles qui démarrent du côté où il y a le plot et les garçons qui plongent du côté sans plot.
C'est le résultat de grandes considérations métaphysiques sur le fait que les garçons sont plus grands et que serons moins désavantagés par un départ sans plot (pour tout dire... Mathias et moi avons été assez pusillanimes sur le sujet en faisant les "bénis-oui-oui" aux propositions des filles...).
14h50 : Nous avons de la chance, il n'y a pas de retard aujourd'hui.
Ca tombe vraiment bien : nous aurons moins d'une heure pour sortir de l'eau, nous doucher, nous changer et aller à la gare une fois que notre relais sera fini.
Lorsque notre tour vient, Mathias et moi allons du côté petit bassin tandis qu'Hélène et Sophie se dirigent côté plots.
Je réalise que j'ai quasiment toujours commencé les relais dans ma vie, et dans beaucoup moins de cas je les ai finis (hors des relais des interclubs toutes catégories). Je ne me rappelle pas si je suis déjà parti en second.
Sophie démarre donc le relais.
C'est difficile de juger si elle fait un bon départ : nous sommes à la ligne 6 avec pour seul voisin l'équipe du Montpellier ANUC à la ligne 5 et la fille qui commence pour Montpellier est assez impressionnante.
C'est un garçon qui prend le relais pour Montpellier à côté de moi.
Je n'ai jamais fait de prise de relais sans avoir de plot. Techniquement, ça ne devrait pas changer grand chose, mais je trouve que ça change beaucoup la perception de la vitesse à laquelle ses coéquipier(e)s arrivent.
Je préfère donc assurer la prise de relais.
Le plongeon est somme toute correct (compte-tenu d'un départ depuis le bord).
Coulée OK.
Et la reprise de nage... biiiiiiigre !!!! C'est quoi toutes ces vagues !!
J'ai l'impression de nager en mer !
Je réalise la chance que j'ai eu depuis tout ce temps à démarrer les relais et à ne pas avoir à subir les vagues.
Là, je dois être dans le gros de la vague montpelliéraine.
Cela me complique la tâche pour essayer d'avoir des appuis efficaces.
En tous cas, je ne retrouve PAS DU TOUT les sensations de l'échauffement.
J'ai l'impression d'être un bouchon secoué au gré des courants.
Assez frustrant.
J'essaie de faire une arrivée franche pour la prise de relais d'Hélène.
Je n'ai pas dû faire un temps terrible.
Je sors de l'eau et encourage Mathias qui va prendre le relais d'Hélène.
Mathias fait alors une belle remontée.
2'13"42.
Dans le détail, ça donne :
Sophie : 37"21
Moi : 28"12 (effectivement, rien d'exceptionnel)
Hélène : 40"10
Mathias : 27"99
Tout ça ne nous laisse guère le temps de badiner.
Pas de récupération en bassin mais quelques étirements sous la douche.
Nous nous changeons vite, disons au revoir à Hélène (qui rentre en avion) et confions nos valises à Philippe qui nous offre le service de voiturier pour transporter nos affaires jusqu'à la gare.
15h54 : Nous montons dans le train où nous retrouvons Lydia et Yann de Plaisir. Nous faisons retour pour Paris avec quelques rebondissements (dont un incendie en bord de voie qui causera un retard de 2h, qui fera que je raterai le train pour la Verrière à trois minutes et devrai attendre une heure à La Défense pour finalement arriver chez moi à 1h30...).
Ce qui me laissera amplement le temps de réfléchir au bilan de ces championnats de France.
Il s'agit clairement d'un championnat de France dans la moyenne basse, comme Vienne en 2009 ou Canet en 2010.
Certainement le fruit d'une préparation plus courte, peut-être de problèmes techniques en dos.
Néanmoins, je suis loin de ne retenir que des points négatifs de cette édition.
C'est même l'inverse.
J'ai de nouveau ENVIE.
Je trépigne d'impatience d'être à Eindhoven.
Je trépigne d'impatience de reprendre à fond les entraînements.
Je trépigne d'impatience de me faire mes deux semaines de stage intensif pendant mes vacances. J'ai déjà plein d'idées d'entraînements...
J'ai à nouveau envie de préparer le 800m nage libre qui est depuis 2 ans une des deux épreuves objectif de l'édition européenne avec le 200m dos.