Natation - Compétition : Championnats de France Interclubs 2011

S'il y a bien une compétition que j'aime, ce sont les championnats de France Interclubs.
Tous les ans, tous les clubs de France (ou presque) participent à cette compétition par équipe de 10 personnes qui donne lieu à un classement national.


Cette année, en plus, j'abordais les interclubs de manière plus sereine que l'an passé car il ne s'agissait pas d'une compétition objectif. Certes ces interclubs se déroulaient la semaine juste avant le trophée 114 du BEC, mais il y avait moins de pression que l'an passé (je m'en étais moins mis en tous cas).


Au final, je me suis retrouvé engagé sur exactement les mêmes épreuves que l'an passé, à savoir :

• relais 10 x 100m nage libre (comme tout le monde)
• 1500m nage libre
• 400m 4 nages
• relais 4 x 100m 4 nages (en dos)

Un programme idéal au final, car :

1/ Il m'offrait la possibilité de refaire un 1500m nage libre avant les championnats de France hiver en petit bassin et peut-être d'améliorer mon temps pour espérer être dans une bonne série aux France (et éviter de nager à deux par ligne)

2/ Avec un bon 400m 4 nages, j'avais une bonne révision pour le trophée 114 du BEC

Samedi 5 novembre 2011

Comme l'an passé, je suis également responsable des capitaines. Cela implique d'être là en avance, d'aider à l'installation, d'aider les capitaines à rassembler leur brebis (chaque équipe comporte 10 personnes, si une personne manque, c'est toute l'équipe qui est disqualifiée), de participer à l'organisation et cetera.

Pour se faire une idée, en 2011, dans la poule de Versailles, les interclubs c'est 8 équipes de filles et 12 équipes de garçons. Soit 200 nageurs... Bref, une sacrée organisation, avec beaucoup de sueurs froides de dernière minute. Pas forcément l'idéal pour se concentrer sur ses courses.

Cette année, j'ai quand même réussi à mieux gérer et j'ai pu me libérer quelques minutes pour m'échauffer dans l'eau (pas eu le temps l'an passé, je l'avais senti...).

Mieux même : j'ai pu profiter du défilé des équipes, dont certaines avaient rivalisé en imagination en réponse au thème "Les chapeaux".

Il y en a même un qui s'est fait remarquer, en la personne de David qui a remporté le prix du plus beau chapeau (merci Sandy qui lui avait prêté un chapeau Buzz Lightyear) :)

Dommage qu'il n'y ait pas eu un prix de la plus belle fratrie : nous aurions terrassé nos concurrents...

Défilé fini, il faut s'échauffer à sec pour préparer le relais 10x100 qui est la première épreuve. Et comme l'an passé, c'est moi qui lance le relais.

J'aimerais faire mieux que l'an passé où j'avais fait un piteux 1'00"40.

Cette fois-ci, je fais donc un bon échauffement à sec. Long et progressif pour arriver remonté comme un coucou derrière le plot. 

D'un certain point de vue ça marche. D'un autre côté, je suis aussi bien crispé et je ne m'en rends même pas compte.

D'ailleurs, je suis content car je fais un bon départ, une bonne reprise de nage et je lance bien la course. J'appuie bien dans l'eau, j'ai du rythme.

Tout va bien jusqu'à 60m où j'ai un... bambou. 

Moi. 

A 60m. 

Sur ma première course.

C'est dur ça.

J'arrive évidemment à finir (ce n'est qu'un 100m) mais j'ai quand même bien calé sur le deuxième aller-retour.

Au final 1'00"97. 

Scrogneugneu...

Mathieu que j'ai eu le soir même au téléphone (il nageait dans la poule régionale à Paris) me demande : 

- Et sinon comment ça s'est passé le relais ?

- Euuuh...

- Ah oui, c'est vrai que le sprint ce n'est pas ta spé. Tu n'as pas dû faire un super temps...

- Non pas vraiment...

- Enfin... t'as quand même pas fait 1'01" !! (rires)

- (blanc) Ah NOOOOOOOON ! J'ai fait 1'00"97... Rien à voir.

- (gros blanc puis rires un peu forcés)

Enfin, voilà l'idée... ^^

C'est David qui a regardé mon 100m qui m'a fait prendre conscience que j'étais très crispé sur ce 100m. D'où le bambou précoce.

A méditer...

J'ai un peu de temps pour récupérer puis pour encourager plein de copains / copines qui nagent avant mon 1500m. C'est ça qui est bien avec les interclubs : il y a toujours quelqu'un à encourager.

L'heure du 1500 arrive vite. Nous sommes dans la dernière série avec... David !

Et oui, David souhaite en effet faire un 1500m aux championnats de France et a donc demandé à pouvoir nager cette épreuve aux interclubs pour se qualifier (comme moi l'an dernier).

C'est bien motivant ! 

David est ligne 5, je suis ligne 1.

Après une longue réflexion durant la semaine, je me suis décidé sur ma stratégie : 

1/ Partir plus vite que d'habitude

2/ Relancer tous les 300m

L'idée c'est qu'avec le travail de foncier, je dois pouvoir être capable de tenir le rythme si je pars plus vite. Et un négative split par 300m semble une bonne manière de se maintenir.

"A vos marques".
En position....
...Zut, j'ai le pied droit qui glisse
"Tuuuuuuuut !!"
Nous partons. 
Scrogneugneu !!! Si je me fais disqualifier, c'est vraiment la misère.
Cela me perturbe dans ma sortie de coulée. 
Il faut vraiment que je mette la pensée hors de ma tête, sinon, je ne vais pas nager correctement.
Au bout de 25m, j'ai l'impression que nous sommes tous de front. Les bras tournent bien. 
Aux 50m, je suis un peu en retrait. Il faut que je me tienne au groupe. J'accélère un peu pour rester dans le coup. 
Aux 100m, nous sommes à peu près tous groupés. Sur le bord de la ligne, je vois furtivement Thierry, Violaine et Mathias qui encouragent. Et la voix qui hurle doit être celle de Fred. 
150m. Ca va plutôt bien. Je m'applique sur ma nage. Il ne faut pas que ma technique parte en sucette au fur et à mesure, comme cela m'arrive parfois sur les courses de demi-fond. 
200m. Je suis tenté d'accélérer, mais non, je préfère m'en tenir à ce que j'avais en tête : relancer tous les 300m. Nous sommes toujours tout un groupe à peu près ensemble. La personne à la ligne 2 m'a pris un peu d'avance. Je suis au niveau de ses pieds. David est exactement à mon avis. La personne à la ligne 6 aussi. 
Thierry me fait signe. Pouce vers le bas. Ca ne doit pas être bon signe au niveau de l'allure.
300m. Je relance comme prévu. J'essaie de maintenir une technique ample. Fred m'hurle quasiment dans les oreilles quand je sors de ma coulée. Il pointe du doigt vers l'avant au point que j'ai peur qu'il me mette le doigt dans l'oeil. Au moins, il me soutient ^^
A l'autre bout de la ligne, c'est Mathias qui m'encourage. Je l'oublie parfois, mais un 1500m ou un 800m, c'est une course où les copains comptent vraiment. 
Merci les copains :)
Aux 400m, j'ai l'impression que j'ai repris du terrain sur la ligne 2. J'étais 5m derrière. Je remonte au niveau des pieds. Ca me motive !
500m. Aïe. C'est dur. Dur dans les bras.
Violaine me fait signe. J'ai du mal à saisir ce qu'elle veut me dire (c'est vraiment vrai de vrai que dans un 1500 le cerveau est peu irrigué... j'ai 2 de QI dans ces moments là...).
600m. Allez ! C'est le moment de faire la 2ème relance. 
OUÏE OUÏE OUÏE
J'en prends plein les bras. Ca fait vraiment mal.
J'ai arrêté de reprendre du terrain sur la ligne 2. Et même pire que ça, je me fais distancer longueur après longueur.
700m. Gros moment de doute. Le fameux "qu'est-ce que je fais là" m'entre dans la tête. Je n'y crois plus vraiment. 
Croire à quoi ?
Que je peux battre mon meilleur temps. Que je peux battre David.
Je souhaitais faire un peu moins de 18'15", soit moins de 1'13" au 100m. Je pense que je suis bien parti, mais là, j'ai du mal.
A partir de là, je me perds un peu dans mes pensées. J'oublie un peu ma technique et surtout je me perds complètement dans mon décompte. 
J'ai l'impression qu'on m'encourage moins. Est-ce que ça veut dire que je suis complètement à la rue ?
Un certain temps plus tard, je dois être autour des 1000m, je commence à avoir hâte que la course soit finie. Mais il doit me rester encore un tiers à nager. J'ai du mal à savoir si la personne que je vois de l'autre côté de la piscine est David ou la ligne 6. Si c'est David, c'est bon signe ? 
Je ne sais plus bien quoi penser.
Je me force à penser positif.
Je remets des jambes à défaut de pouvoir mettre des bras. Je réalise que je ne sais pas du tout où est le nageur de la ligne 2. Je ne me rends même pas compte quand je le croise. Je suis vraiment à l'ouest.
Fred m'encourage. Ouf. Merci Fred.
Mathias aussi. Merci Mathias.
1100 ? 1200 ? 1300 ? Je ne sais vraiment pas où j'en suis. Je cherche Thierry du regard au bord du bassin, dans l'espoir qu'il saurait me faire un signe que je comprendrais instantanément qui m'indiquerait combien il me reste à nager... Je repère ses pieds. Ses pieds ne me font pas de signe.
Je ne sais pas si ça vaut le coup que je tente une dernière relance.
J'entends des coups de sifflet. Ce doit être Pierre Rouault à la ligne 3 qui a quasiment fini. Je ne dois plus être loin de la fin. Oui, mais combien de longueurs a-t-il pris d'avance sur moi ?
Allez, allez, allez, il faut que je remette du rythme. Je n'arrive à rien faire côté bras. Je compense côté jambes. Enfin... j'ai l'impression.
J'ai vraiment du mal à penser positif.
Je réalise qu'il y a quelqu'un de l'autre côté de la piscine qui est dans mon rythme. La ligne 6. J'essaie de m'accrocher à ça : dépasser la ligne 6. 
J'entends ENFIN le coup de sifflet à ma ligne. Là au moins je suis sûr que c'est fini. Je mets les derniers efforts sur ce 50m. Pas très concluant, mais j'arrive enfin.
Ouhaouuu...
Ca fait du bien de s'arrêter. 
Quoi que... C'est dur. 
Je sors très fébrilement de l'eau. J'ai juste envie de m'assoir.
Annick qui me chronométrait me montre ma fiche. Elle me parle. J'ai du mal à comprendre (je crois qu'elle doit me demander si je veux m'assoir). J'essaie de déchiffrer la fiche.
Je lis un 18'45".
Mais non, je comprends qu'Annick m'explique que la fiche est tombée à l'eau (??) et me dit que j'ai fait 18"25 quelque chose.
Oh.
Oh....
Mon meilleur temps.
J'ai limité la casse.
18'25"04 en fait.


Les temps de passage : 
* 100m : 1'08"48
* 200m : 2'21"59 (1'13"11)
* 300m : 3'35"11 (1'13"52)
* 400m : 4'48"05 (1'12"94) <-- relance
* 500m : 6'01"29 (1'13"23)
* 600m : 7'14"52 (1'13"23) <-- ça, c'est régulier
* 700m : 8'28"41 (1'13"98) <-- et là, je commence à avoir mal
* 800m : 9'42"41 (1'14"00)
* 900m : 10'56"83 (1'14"42)
* 1000m : 12'11"43 (1'14"59)
* 1100m : 13'26"50 (1'15"06) <-- je suis complètement à la dérive
* 1200m : 14'42"49 (1'15"89) <-- ah, beh je peux faire encore pire...
* 1300m : 15'57"82 (1'14"75) <-- j'entends le coup de sifflet de la ligne 3, je relance
* 1400m : 17'12"82 (1'14"50)
* 1500m : 18"25"04 (1'12"22)

Bilan : le 1500 c'est une course fabuleuse quand on la maîtrise.
Quand on la subit, c'est une course affreuse...


David aura nagé en 18'19"42. L'animal... Ce n'est pas encore pour cette fois-ci que je le battrai...
^^


Un peu de récup. 
Les courses des autres copains à voir et beaucoup d'encouragements suivent.
Je récupère finalement assez vite de ce 1500. 
Je m'accroche sur le fait que j'ai battu mon meilleur temps de 7s. Mais la déception n'est quand même pas loin derrière.
J'ai su tenir la bonne allure sur mes 600 premiers mètres. Ensuite, je n'ai plus eu la "caisse" de ma nage. A vouloir nager en amplitude et en puissance, je me suis très vite épuisé.
J'ai fait un temps convenable à la fin, uniquement parce que j'étais sur ma lancée.
Il y a encore BEAUCOUP de travail à faire pour les championnats de France. 
Au moins, j'ai atteint un objectif lors de ces interclubs : améliorer mon temps sur le 1500m pour espérer être dans une bonne série (i.e. une série où les nageurs nagent à un par ligne, pas deux).


PS : Ouf, je ne suis pas disqualifié sur ce 1500...


Dimanche 6 novembre 2011
Je fais une trèèèèès bonne nuit de sommeil après cette première journée.
Je fais un bon déjeuner, tôt. 


Il y a beaucoup moins de choses à préparer à la piscine quand j'arrive à midi. Du coup, je peux aller m'échauffer avant d'accueillir les capitaines. Ca fera toujours ça de stress en moins.


Le 400m 4 nages, ma première épreuve, est la dernière épreuve individuelle de la journée. Je peux bien profiter des épreuves de tout le monde (200m dos de David et Fred, 200m pap de Mathias, 200m brasse de Nath et Sophie...).


Cerise sur le gâteau de cette course : je nage A CÔTE de Fred. 
Voilà qui promet une superbe confrontation : )
Fred est ligne 4. Je suis ligne 5.


- A vos marques (je me mets en place et ne bouge pas des pieds)
- Tuuuut


Nous commençons donc par le 100m papillon. Je suis exactement au niveau de Fred qui semble avoir fait une très belle coulée.
Aux 25m, je réalise que les nageurs des lignes 1 à 3 sont de vrais furieux en pap. La ligne 6 à côté de moi aussi. Fred et moi sommes en retrait.
Tant pis.
Le pap, ce n'est pas ma spé. Je maintiens du rythme mais je n'essaie pas d'accélérer. Je manque cruellement de technique pour accélérer le rythme en gardant une nage qui ressemble à du papillon. 
Aux 75m, j'ai du mal. Je passe à une respiration à tous les coups de bras (j'espère que Violaine ne me regarde pas nager). 
Fred est un peu derrière moi. Les lignes 2 et 3 ont 5m d'avance (au moins).


Virage papillon - dos. Ouf, on passe sur ma spé.
C'est là qu'il faut que je fasse la différence.
J'essaie de faire une coulée rapide (à défaut de longue).
J'essaie d'appliquer ce que j'ai senti lors de mes derniers entraînement en dos : appuyer fort sous l'eau et dégager fortement l'épaule opposée pour avoir l'autre bras bien relâché. 
On dit parfois que sur un 400m 4 nages, chaque 100m de chaque nage doit être nagé comme si on faisait un 200m de cette nage. Sur le dos, je vise plutôt une allure entre 150 et 200m dos. 
J'ai de très bonnes sensations. En 25m, j'ai pris de l'avance sur Fred. Je crois avoir regagné du terrain sur la ligne 6 aussi. Il faut que je continue comme ça.
150m : je tiens un bon rythme. Je prends beaucoup de plaisir à nager en dos. J'essaie d'accélérer pour gagner du terrain avant de passer à la brasse.


200m : on passe sur la kryptonite de Tonton Olivier avec la brasse. Ca tombe mal, c'est précisément la spé de Fred. Je note au virage que j'ai pris une bonne avance sur Fred. Ca me rassure, mais je sais aussi que Fred est un fabuleux compétiteur et qu'il voudra me manger tout cru. Ca me met pas mal la pression.
J'essaie de nager efficace (en brasse, c'est un vrai défi pour moi). Et avec du rythme (idem, un vrai défi).
Somme toute, je ne dois pas si mal m'y prendre que ça : en 25m, je reprends du terrain sur la ligne 6 ! Ca me donne des ailes !
Après 50m de brasse, je réalise au virage que Fred m'a assez peu repris du terrain. Je relance de plus belle et continue de remonter sur la ligne 6.


300m : la brasse est enfin finie ! Et c'est un de mes moments préférés dans le 400m 4 nages : quand on repart en crawl, et où il n'y a plus besoin de réfléchir, les bras sachant exactement quoi faire. 
Fred ne m'a pas beaucoup remonté. En serrant les dents, il ne me rattrapera pas.
350m : la ligne 6 a repris de l'avance. Mais Fred semble avoir lâché l'affaire : (
400m : fini !


5'18"54.
- SIC - 
C'est une seconde de plus que l'an dernier : (
100m papillon : 1'15"68
100m dos : 1'18"84 (pas DU TOUT sur un rythme de 200m dos...)
100m brasse : 1'32"29
100m crawl : 1'12"54 :( :( :(


Pas un très bon 400m 4 nages au final.
Alors qu'il était beaucoup mieux passé que l'an passé.


Ayant nagé dans la dernière série de la dernière épreuve individuelle, je peux rester dans l'eau et profiter de la passe pour faire quelques longueurs de récupération avant les relais 4x100m 4 nages.


Notre relais de l'équipe 4 est dans la première série messieurs.
J'ouvre le relais avec le 100m dos.
Hum... malheureusement, cette épreuve ne m'a vraiment pas laissé un grand souvenir. Je ne m'en rappelle pas grand chose si ce n'est que j'ai eu un beau coup de bambou aux 75m. D'ailleurs, cela n'a pas échappé à Violaine qui m'a dit que je n'avançais plus dans les 15 derniers mètres...
Ca s'est vu au chrono : 1'08"90 : (
Encore pire que l'an passé (qui n'était déjà pas un bon temps).


Bref, pas une super conclusion à ces interclubs en demi-teinte.




Alors, certes, je ne m'étais pas préparé spécifiquement pour cette compétition (mais plutôt pour le trophée 114 du BEC la semaine suivante), mais j'espérais arriver à nager mieux que ça.
Comme quoi, il ne faut pas rêver ce qu'on peut faire, mais s'entraîner dur dans et hors de l'eau pour y arriver. : )