Natation - Compétition : Championnats d'Île de France Maîtres été

Samedi 21 et dimanche 22 mai nous étions réunis à Melun pour les championnats d'Île de France été des Maîtres. 
Une édition en grand bassin extérieur. Un excellent point de passage avant les championnats de France à Gap.


Petit rappel sur le contexte :

• Une compétition se déroulant 6 semaines avant les championnats de France, soit, pour la plupart des nageurs juste avant d'attaquer le dernier cycle de préparation pour les France
• Une compétition qui se déroulait après un mois de mauvaise fortune à mon épaule. Une tendinite qui m'a contraint de réduire considérablement (voire stopper) la voilure et qui m'a porté un sacré coup au moral
• Je n'ai JAMAIS brillé dans les compétitions en grand bassin. Mes deux précédents (et seuls) championnats de France été se sont mal passés :
• 2009 : côté fêlée 5 semaines avant les France (une sombre histoire de banane pneumatique en Espagne... comme quoi il n'y a pas que les concombres espagnols qui sont dangereux)
• 2010 : je m'étais cru plus fort que je ne l'étais et étais arrivé cuit aux France. A la clé, une série de contre-performances

J'avais initialement 3 objectifs pour cette édition des championnats d'Île de France :

1. Améliorer mon meilleur temps sur 400m nage libre (4'50"17) pour être dans une bonne série aux France. Un objectif qui me paraissait tout à fait à ma portée après mon 400m nage libre des championnats de France hiver en petit bassin (4'28"25)
2. Améliorer mon meilleur temps sur 200m dos (2'29"30), pour les mêmes raisons, et là aussi, tout à fait à ma portée (2'17"96 aux France hiver cette année en mars)
3. Me faire un temps de référence sur le 400m 4 nages en grand bassin en prévision des championnats de Monde l'an prochain (je n'ai pas décidé de mon programme, mais les progrès que j'ai fait aux virages rendent cette course intéressante)

En synthèse, avant de rentrer dans le détail : je suis passé COMPLETEMENT à côté de tous mes objectifs (j'en étais à des années lumières même).

La natation ça ne pardonne pas : tu ne bosses pas --> tu n'as pas de résultat.

Samedi 21 juin 2011

L'équipe du samedi après-midi avec de gauche à droite : Philippe, moi, Samia (en bas), Mathias, Benjamin, Christophe (en bas), Denis, Lucile

Le samedi s'annonce une très belle journée. Un grand soleil dès 7h30 et notre départ de Versailles avec Lucile et Philippe. Je suis bien content d'avoir pensé à prendre ma crème solaire.

Nous arrivons à la piscine Laure Manadou à l'heure pour l'ouverture des portes : un bassin de 50m avec 8 lignes, en extérieur, avec des gradins d'un côté et de la pelouse de l'autre côté. Une jolie piscine.

Je vais vite m'échauffer avant que cela ne devienne la traditionnelle cohue. 

Les sensations sont plutôt bonnes. Mais je ne suis pas encore à l'aise avec mon épaule. Ce n'est que depuis lundi que j'ai recommencé à nager en utilisant mes bras (sans que cela me fasse mal j'entends). Je prends donc moins d'appuis mais j'essaie de mettre plus de fréquence. 

Je prends des repères en dos (toujours un cauchemar pour moi de nager en bassin extérieur, sans repère). Fichtre ! Soit le niveau de l'eau est haut, soit les lignes sont basses mais en tous cas, on ne les voit absolument quand on est sur le dos et qu'on jette un coup d'oeil sur le côté ! Ca va être folklorique.

2ème effet indésirable de lignes sous l'eau : elles ne remplissent pas du tout leur fonction de casser les vagues. Encore plus que d'habitude, il y aura tout intérêt à être devant pour ne pas subir les vagues des voisins.

Le programme de la matinée est costaud : je commence par le 400m nage libre et 15min plus tard je nage le 200m dos. 

Je ne prévois pas pour autant de m'économiser sur le 400m nage libre. Il faut que les 2 courses passent. J'aurai un 1500m nage libre aux France...

Je suis engagé dans l'avant dernière série avec les autres C1 (ma catégorie d'âge) mais aussi avec Philippe.

Le gars de la ligne 4 (je suis à la 5) est engagé en 4'45" (rappel : mon meilleur temps = 4'50"). Un bon lièvre. Il me raconte qu'il a repris la natation il y a 3 mois (quand on voit comme il est affuté je me dis qu'il n'a pas dû arrêter longtemps) et que cette semaine à l'entraînement il avait une série 10x 100 où il tournait en 1'09" - 1'10" au 100m. Je rectifie : un très bon lièvre.

Je fais un bon départ, une bonne coulée, une bonne reprise de nage. En tous cas, je sors devant Dimitri (c'est son nom). Je mets du rythme sur les bras. Un peu moins sur les bras. Dimitri me rattrape à la fin de la longueur. Nous virons un paquet ensemble aux 50m. A la sortie de la coulée, j'ai repris de l'avance. Je maintiens le même rythme. Je suis relativement à l'aise. Aux 100m, j'ai pris de l'avance sur tout le monde.

Comme je suis toujours bien, j'accélère dès les 100m. Je maintiens mon écart avec les autres aux 150m. Je suis toujours bien (il faut dire que je ne tire pas beaucoup sur les bras). Aux 200m j'ai une avance confortable. 

Je relance, sur les jambes. Je me sens vraiment bien et à l'aise. L'avance que je creuse me réconforte d'autant plus.

Nouvelle relance aux 250m. Sur les bras. C'est plus dur. 

Grosse relance aux 300m. Personne ne me rattrapera.

Mon seul objectif c'est de faire un bon temps. Je mets vraiment beaucoup de rythme, mais ça a du mal à passer. J'ai l'impression de nager beaucoup mois bien.

Dernière relance aux 350m : à fond. Je nage vraiment mal. Je n'arrive pas à garder une nage correcte. Aïe, aïe, aïe. Heureusement que Violaine et Thomas ne sont pas là pour voir ça.

Je finis dans les règles de l'art : sans respirer. Loin devant les autres (à 12s pour être exact).

Content. 

Jusqu'à ce que le chronométreur me montre mon temps : 4'58"88

- sic -

Moi qui pensais avoir fait un temps pas mal, c'est vraiment pas terrible au final.

Lot de consolation : ce temps me permet toutefois d'être champion d'Île de France.

Mais pas d'illusion : le podium des championnats de France ne se jouera pas dans ces temps... (l'an dernier le 3ème a nagé en 4'39"02 !)

Je vais vite prendre une douche chaude pour récupérer avant le 200m dos. J'ai les bras extrêmement "chargés". 

Je suis dans la dernière série du 200m dos et je nage juste à côté de Mathieu (il est ligne 3, je suis ligne 2). Yohann, de la Garenne-Colombes (et qui m'avait grillé dans les 15 derniers mètres du 200m dos des France hiver) nage à la ligne 4 avec le meilleur temps d'engagement.

Je fais un bon départ, une coulée correcte (sans plus) et une bonne reprise de nage.

Machinalement je me mets à suivre les trainées des avions de ligne qui sont passés au dessus de la piscine. 

Erreur ! Les pilotes ne volent pas parallèlement à la piscine ! (ils sont bêtes eux aussi...). A la fin de mon premier 50m, je frôle la ligne de trèèèès près. A partir de là, la navigation me préoccupe beaucoup.

Je constate toutefois que je suis exactement dans la même allure que Mathieu et que lui a l'air de nager droit. Je prends donc repère sur lui.

Nous virons ensemble aux 50m et nous sortons ensemble après la coulée. Vu comme j'avais mal aux bras avant de prendre le départ, je pensais que j'allais vite déchanter. Finalement, ça va, j'arrive à maintenir le rythme. Je ne vais pas chercher l'eau très profond mais je maintiens un rythme de coups de bras plus élevé qu'à l'ordinaire (un peu comme Mathieu en fait). 

Nous sommes toujours ensemble aux 100m. Et nous relançons ensemble à la sortie de coulée. 

Zut. C'est sensé être un sprinteur Mathieu ! Il ne pourrait pas craquer ?

Je fais ce 3ème 50m en progressif. Je prends une légère avance sur Mathieu avant le virage. Nous sortons à peu près pareil. Mais là, mon égo me dit "pas question de me faire battre par un sprinteur sur un 200m dos !".

Je relance donc comme un bourrin (là encore, ma nage ne doit pas être jolie à voir). Mais ça marche, je distance Mathieu au fur et à mesure.

Et je finis devant.

En 2'34"41 (aïe, aïe, aïe).

A l'évidence, je suis parti trop lentement : 1er 100m en 1'16"27 et 2ème 100m en 1'18"14...

Je finis 2ème de ma catégorie. Mais j'ai eu chaud aux fesses : j'ai doublé le 3ème dans les derniers mètres.

Résultats de la matinée : champion d'Île de France sur 400m nage libre et vice champion d'Île de France sur 200m dos, catégorie C1, mais sans la manière... 

2s de plus que mes meilleurs temps à chaque 50m. La route pour Gap est longue...

Après cela, une bonne sieste s'est imposée sur la pelouse pendant la pause de midi.

Quel bonheur ce beau temps !

Le programme de l'après-midi est beaucoup plus light que le matin : je nage le 50m dos en individuel puis je clos le relais 4x50m 4nages par le crawl.

A l'échauffement, je n'ai pas exactement mal à l'épaule, mais je suis "mal à l'aise". Vu les semaines précédentes je comprends que si j'en fais trop je cours le risque de retourner à la case départ, avec repos forcé. Je décide donc de faire forfait sur le 400m 4 nages et le 100m dos du dimanche après-midi.

Tant pis pour le temps de référence sur le 400m 4 nages. La priorité reste les championnats de France cet été.

Le 50m dos est en début d'après-midi. Je suis dans la dernière série, ligne 2 (encore).

Mon meilleur temps sur la distance : 31"49 (championnats d'Europe à Cadiz, en 2009).

Je fais un bon start, mais je fais une coulée beaucoup trop longue (ou pas assez tonique). En tous cas, je perds beaucoup de temps sur le gars de la 3 qui est sorti bien avant moi mais qui a commencé à mouliner avant aussi. Je mets vraiment beaucoup de rythme. Je le rattrape sur les 25m qui vont suivre mais il relance à nouveau sur les derniers mètres et je n'arriverai pas à revenir à son niveau. 

32"37. Correct.

Médaille en chocolat.

Pour finir ma journée, notre relais 4x 50m 4 nages avec Denis (dos), Philippe (brasse), Mathias (papillon) et moi (crawl).

Nous avons une chance de faire un podium dans notre catégorie R3 (entre 160 et 199 ans à nous 4). 

Notre série mélangeant plusieurs catégories, c'est un peu dur de s'y retrouver. Denis part ainsi en dos et se fait un peu distancer par des jeunots, mais leur relais est-il dans notre catégorie ??

Philippe prend le relais en brasse. L'écart se creuse un peu avec les premiers de notre série. Mathias prend la suite en pap. Il est au taquet et remonte au fur et à mesure. Mais quand il me passe le relais nous avons 25m de retard sur les premiers et 15m de retard sur ceux juste avant nous. 

Je fais un très bon départ, une très très bonne coulée et je pars comme un fou. Je n'ai aucune idée d'où est le gars qu'il faut que je rattrape, mais je mouline au maximum de mes capacités. Je ne prends pas énormément d'eau mais je fais le boulot en mettant du rythme et beaucoup, beaucoup, beaucoup de jambes. Je n'arrive pas à m'empêcher de respirer aux 25m et aux 40m. Je crois voir le gars à rattraper dans le coin de l'oeil. Je mouline encore plus et... je touche le mur... devant lui !!

Pfiouuuuu... Ca défrisait les bigoudis ce relais !

Bon, in fine, il s'agissait d'un relais d'une autre catégorie, mais c'était chouette quand même !

Parce qu'une jolie médaille de bronze nous attend à la clé !

Dimanche 22 mai 2011

Petite nuit de sommeil. Levé à 5h45, comme la veille et comme les autres jours de la semaine... Finalement, ce n'est pas plus mal d'avoir fait forfait sur mes courses du dimanche après-midi : je pourrai faire la sieste...

Pour le dimanche matin, mon programme se limite au relais 4x50m nage libre messieurs.

Ce qui me laisse le temps de profiter des courses des copains et copines de la matinée.

Mathieu, au départ de son 100m nage libre

Mathieu encore, pendant son 200m 4 nages

Notre relais (catégorie R2 : entre 120 et 159 ans à nous quatre) est 4ème sur le papier.

L'ordre du relais :

1. Mathieu
2. Stéphane
3. Philippe
4. moi

Je ne suis décidément pas habité à finir un relais, même si je l'ai fait la veille. Il faut faire une bonne prise de relais sans disqualifier son équipe. C'est quand même plus confortable de partir premier... (ce que je fais généralement).

Mathieu nous fait un bon premier 50m, mais il y a du niveau dans notre série avec d'autres furieux dans son genre. 

Stéphane prend la suite. Quand il passe le relais à Philippe nous sommes alors 4ème (dans une série 100% R2).

Quand Philippe arrive à mon niveau, les premiers sont loin devant. Les 3ème ont une dizaine de mètres d'avance sur nous (ça rappelle quelque chose). Sauf que cette fois-ci c'est un C1 que je dois rattraper.

Il n'empêche, je fais un 50m du même genre que la veille : bon départ, bonne coulée, beaucoup de rythme sur les bras et les jambes, mais ça ne suffira pas : les 3ème finissent avec 2,5s d'avance sur nous. 

Coup de théâtre : les 1ers de la série sont disqualifiés pour prise de relais incorrecte. 

Nous accédons donc à la 3ème place. 

Le bilan versaillais du week-end

Il n'y a évidemment pas eu que mes courses ce week-end (mais ça raccourcit considérablement la rédaction de me concentrer sur ce que j'ai fait...).

Au total, la SN Versailles revient avec 11 médailles : 

• Denis (catégorie C8)
• 200 dos : champion d'Île de France
• 50 dos : champion d'Île de France
• Mathieu (catégorie C3)
• 200 dos : champion d'Île de France
• 50 nage libre : 3ème
• 100 nage libre : 3ème
• 200 4 nages : 3ème
• Lucile (catégorie C1)
• 100 pap : 2ème
• Denis + Philippe + Mathias + moi (catégorie R3)
• 4x 50m 4 nages : 3ème
• Mathieu + Stéphane + Philippe + moi (catégorie R2)
• 4x 50m nage libre : 3ème
• moi (catégorie C1)
• 400 nage libre : champion d'Île de France
• 200 dos : 2ème

Une bonne édition donc.

Côté bilan personnel, la compétition a été très décevante mais c'était assez prévisible compte-tenu de l'entraînement plus que léger des semaines précédentes.

Les 2 semaines qui viennent vont être particulièrement importantes pour remonter la barre et arriver au bon niveau aux championnats de France. 

La tâche est extrêmement ardue. Mais peut-être pas impossible...