Natation - Compétition : Meeting Régional d'Île de France

J'ai participé ce week-end au Meeting Régional d'Île de France qui se déroulait à la piscine Georges Vallerey à Paris. 
C'est une compétition toutes catégories (c'est à dire que je n'y ai pas nagé que contre des Maîtres) qui est qualificative à toutes sortes de compétitions des filières natation "classiques" (les Nationales 2, Nationales 3 et toutes sortes de filières que je ne maîtrise absolument pas). Pour y participer, il fallait avoir fait une performance dans la grille de temps qualificative.
J'ai été qualifié de justesse grâce à mon 200m dos aux championnats de France de Clermont-Ferrand l'an dernier : 2'23"52 pour 2'24"22 (et oui, on n'est plus dans les grilles Maîtres où j'ai 25" de marge sur un 400m nage libre...).


Clairement, je n'avais pas prévu de faire cette compétition dans le planning, mais j'ai sauté sur l'occasion. Une compétition :

• organisée 5 semaines avant les championnats de France
• organisée en grand bassin
• qui offre la possibilité de nager toutes les épreuves

Ca ne court pas les rues !

Je m'y suis donc inscrit sur le 400m nage libre et le 1500m nage libre, même si je savais avant d'y aller que ça allait être dur d'être atomisé par des gamins de 14 ans...

Heureusement, je n'étais pas le seul Maîtres de Versailles de la partie. Mathieu était également qualifié et m'a accompagné dans l'aventure en s'engageant sur 50 et 100m nage libre et sur 50 et 100m dos. 

SAMEDI 05 FEVRIER

Coup de bol pour moi.

La compétition est normalement organisée avec les séries le matin et les finales l'après-midi.

SAUF pour les 400 et au dessus où les séries rapides nagent directement l'après-midi.

Engagé avec le 15ème temps sur le 400m nage libre, j'ai donc pu faire grasse matinée samedi matin.

Je me suis donc levé à 6h30 pour aller courir puis je suis allé à l'entraînement de Marco du samedi matin (petit entraînement)

Un sandwich et hop dans le train pour Paris.

J'ai donc manqué quelques belles performances du matin :

- Aurélie qualifiée en finale B du 200m 4 nages

- Etienne (l'infernal Etienne de 15 ans qui m'avait battu sur le 1500m nage libre aux Interclubs) qualifé en finale B du 100m nage libre

- Mathieu qualifié en finale A du 100m nage libre (59"00)

Le 400m nage libre était en début d'après-midi donc je n'ai pas trop eu le temps de buller : échauffement dans l'eau, échauffement à sec et c'est déjà le temps d'aller à la chambre d'appel. Non sans avoir pu manquer de constater à quel point j'ai les jambes chargées (plusieurs semaines de jambes en intensif et le footing du matin)

Etant engagé avec le 15ème temps, je nage au couloir 1 de ma série. Je nage à côté d'un gamin de 14 ans (tiens...). 

L'idée de ce 400 est de faire exactement comme aux championnats d'Île de France Maîtres trois semaines auparavant : s'appliquer sur le premier 100m à bien pousser sur les bras, relancer aux 100m, mettre un peu plus de jambes, relancer aux 200m, mettre les jambes, relancer au 250m, relancer aux 300m et finir le dernier 50m à bloc.

Je m'étais d'ailleurs bien attaché à travailler la fin de ma poussée en crawl et en dos dans les 10 jours qui ont précédés : beaucoup de PPG avec les élastiques et je m'appliquais à bien accélérer en fin de poussée à l'entraînement.

Après un moment où je me suis demandé si le starter était narcoleptique (j'ai bien failli m'endormir sur le plot après le "à vos marques"), la course a enfin pu commencer.

Premières sensations : je suis vraiment à l'aise dans ma coulée et dans mes premiers coups de bras. J'ai la nette impression de nager très droit sur l'haut (alors que j'avais justement chois de porter mon jammer pour cette compétition, histoire de corser un peu la course). J'appuie bien sur l'eau. Jambes modérées. Le gamin à côté se colle à ma ligne et tente de me passer devant. Ca ne va pas le faire. J'accélère un peu le rythme mais rien à faire il vire premier au premier 50m. C'est vite oublié à la sortie de la coulée où je sors largement devant lui. Mais c'est sans compter qu'il nage plus vite que moi. Nous virons ensemble au 100m. Comme prévu, j'accélère en mettant un peu plus de jambes et j'essaie de pousser plus fort avec les bras. Le petit m'est passé devant. Je le rattrape après le virage des 150m (ça me motive encore plus pour faire des bonnes coulées). 

J'ai du mal à savoir où en sont les autres dans les autres couloirs. J'ai l'impression qu'on doit tous à peu près se tenir. 

Virage des 200m. Là, je sors les jambes. Et là, je sens que ça va être dur. J'ai assez mal aux jambes (oups, c'était pas prévu ça) et je commence à avoir assez mal aux bras aussi. J'ai du mal à être relâché sur mon mouvement de retour au dessus de l'eau et du coup, les bras tirent.

250m. Malgré une bonne coulée, je n'arrive pas à passer devant le gnome de la ligne 2. J'accélère quand même. Comme je peux. J'ai vraiment mal aux bras. Je mise tout sur les jambes.

300m. Belle coulée. Je sors à fond les jambes vu que côté bras je n'ai pas beaucoup de marges. Mini-nageur ligne 2 est devant. J'ai l'impression qu'on mène la série tous les deux. Avec peut-être quelqu'un au milieu et je crois que Billal qui nageait couloir 8 doit être dans le même rythme que moi. 

350m. Les grandes eaux de Versailles. Je mets tout en jambes et essaie d'accélérer sur les bras. C'est assez étrange comme sensation par rapport à toutes les épreuves de demi-fond que j'ai fait jusqu'alors. Je sens que je ne peux pas aller plus vite, mais je ne suis pas non plus comme à mon 1500m nage libre des interclubs où j'étais complètement crevé. Là, je sens que je n'ai pas atteint la limite de fatigue. J'accélère donc encore plus sur les derniers 25m en essayant de ne quasiment pas respirer. Je rattrape à peu numéro 2.

Mais non, pas de miracle. Léo (c'est son prénom) finit bien devant moi : 4'48"47 pour lui et 4'50"17 pour moi (meilleur temps amélioré d'une seconde en grand bain). 10ème au total.

Billal finira 4 centièmes derrière moi.

Sur le coup, j'ai donc été assez content. Ce que j'en ai retenu : 

• je n'ai pas encore les moyens d'accélérer en fin de poussée sur un 400m. Ca ne me laisse pas assez la possibilité de faire un retour de bras relâché et je risque de me tétaniser les bras comme ça --> à ne pas reproduire sur le 1500m nage libre
• j'ai BEAUCOUP progressé sur le foncier. J'ai réussi à formuler une phrase dès mon arrivée pour féliciter le petit Léo (et lui dire qu'il fallait qu'il travaille ses coulées !). Auparavant il me fallait plusieurs minutes pour reprendre mon souffle et c'était à peine si j'arrivais à sortir de l'eau. 

Ca c'était donc sur le coup. Après réflexion et analyse je suis quand même plus mitigé. 

Mes temps de passage : 

• 100m : 1"08"90
• 200m : 2'23"02 (soit 1'14"12 le 2ème 100m)
• 300m : 3'37"27 (soit 1'14"25" le 3ème 100m)
• 400m : 4'50"17 (soit 1'12"90 le 4ème 100m)

Vous avez noté ? Oui, je ne sais pas où j'ai crû accélérer sur le 3ème 100m. Et l'accélération sur le dernier 100m n'a rien de remarquable. 

Je me suis aussi fait la réflexion que si je voulais faire un bon temps sur le 1500m nage libre (19' me paraissait être le temps à viser compte-tenu de mes 18'32" en petit bassin), je risquais d'être juste...

Et enfin, je me suis quand même dit qu'avec toutes les séances que je me suis faites ces dernières semaines (les entraînements de 8km), j'aurais dû faire bien moins que 4'50". En tous cas, aux championnats de France à Gap cet été, il faut que je fasse beaucoup moins que ça.

Heureusement, Aurélie, Etienne et Mathieu nous ont gratifié de belles finales à la suite de ça.

DIMANCHE 06 FEVRIER

Re-coup de bol pour moi. Je nage encore juste l'après-midi (meilleure série du 1500m nage libre).

Grasse mat jusqu'à 8h donc. Pas trop courbatu. Je craignais un peu ce point : la piscine n'a en effet pas de bassin de récupération, donc j'avais juste pris un grande douche chaude à la suite de mon 400m la veille et j'avais fait de nombreux étirements.

J'arrive tranquillement à la piscine.

De la matinée j'ai donc manqué les qualifications en finale d'Etienne (finale A 100m dos) et Mathieu (finales A du 50m nage libre et 100m dos).

A l'échauffement, je refais exactement l'entraînement que Marco m'avait donné la veille. J'essaie de re-prendre des repères en n'étant cette fois pas trop ambitieux sur mon accélération fin de poussée et en m'attachant à bien avoir un mouvement de retour du bras relâché. Les sensations sont bonnes (en tous cas, j'aime cette piscine de Georges Vallerey, rien à voir avec Savigny le temple). 

Je n'ai pas trop le temps de voir le temps passer (finale A du 50m nage libre avec Mathieu, séries rapides du 400m nage libre dames avec Aurélie et Esther, finales du 100m dos avec Maxime, Etienne et Mathieu) et il faut déjà aller à la chambre d'appel.

Tiens ! Mais qui voilà !? Léo !

- Tu nages quelle ligne Léo ?

- Ligne 6

- Ah beh tiens, on nage à côté, je suis à la 5 (chouette....)

- Tu veux faire combien ?

- Oh beh 19', ça serait bien

- Ah oui ? Moi j'aimerais faire 18' pour me qualifier en N3. J'avais fait 19'02" l'an dernier en grand bain

- ... (un ange passe...)

- Il y a le gars à côté de toi à la ligne 4 qui est engagé en moins de 18' (ça, ça ne m'avait pas échappé), je vais essayer de le suivre...

- ... (sale môme !)

Me voilà donc parti pour mon premier 1500m nage libre en grand bassin, encadré par une sorte de Séb Rouault (en beaucoup moins fort, certes) et par le lapin de la pub Duracell.

Je n'avais pas réussi à me mettre d'accord sur ce qu'allait être précisément mon plan de course au delà de : "je relance aux 400, 800, 1200 et 1400" et "si les gars à côté nagent vite, j'essaie de les suivre et de ne pas faire ma course tout seul dans mon coin".

Et donc clairement, Fake Séb Rouault et Léo Duracell sont partis comme des balles. Là, je n'ai pas essayé de m'accrocher à la vague. Pas envie de m'arrêter aux 800.

Tant pis, je fais ma course. Je nage super ample, bien droit sur l'eau. Les sensations sont vraiment excellentes.

100m. 200m. 300m. Je suis vraiment super bien. 

400m. Je relance un bon coup. Je largue le gars à la 7 qui s'accrochait à moi. Mes deux golgoths des lignes d'à côté sont déjà loin. 

500m. 600m. J'essaie de nager encore plus ample. J'y arrive. 

700m. Je commence à avoir un peu la nausée. Comme quand je bourrine à l'entraînement.

800m. Je relance. Toujours un peu la nausée. Mais je remarque que j'arrive toujours à faire de bonnes coulées et que je n'ai pas de problèmes à respirer à 3 temps comme aux Interclubs où il fallait que j'anticipe chacun de mes virages par de la respiration à 2 temps pour ne pas être à court d'air.

900m. Je vois Etienne dans les gradins qui m'encourage (ça ne fait pas avancer plus vite, mais franchement qu'est-ce que ça fait du bien d'être soutenu).

1000m. Je décide de relancer. Mon retour de bras est bon. Mon mouvement est toujours bon. Je sens que la course se passe bien même si je sens que ça commence à faire mal (j'ai un peu moins la nausée, mais je fatigue indiscutablement). 

Depuis le début, je pensais que j'étais 3ème de la course. Au virage du 1100m, je me rends compte que ce n'est pas le cas : j'arrive à voir le tableau d'affichage sur le côté de la piscine. J'arrive juste à voir que la ligne 5 est... 5ème ! Mais où diantre sont les 2 autres devant moi ? Ah beh, tiens ! J'en vois un ! Billal à la ligne 1 !! Je ne vois pas où est l'autre. Je relance d'autant plus, mais ça commence à ne plus trop être possible. Sacré coup de moins bien. Je note que mes coups de bras raccourcissent en même temps que je relance. Je corrige. C'est dur.

1200m. Allez, je relance encore ! C'est dur.

1250m. Je sors les jambes.

1300m. Je relance. Toujours avec des jambes.

1350m. Bon sang, plus que 3 longueurs. Je relance sur les jambes. J'entends les premiers coups de sifflet. Ca veut dire que les premiers attaquent leur dernier 100m

1400m. (note : mon juge arbitre doit être fumeur, parce que, s'il a soufflé dans son sifflet, je n'ai pas compris que c'était pour moi). A fond. Et là, je sens que je relance vraiment. Je remonte sur Billal.

1450m. Je mets toutes les jambes que j'arrive à mettre. Je nage à la surface. Respiration minimale.

1500m !! 19'17"97". 

Ah. Pas aussi bien que je l'aurais espéré (ça fait du 1'17" au 100m contre 1'16" souhaité), mais ça reste bien. Content.

Et puis, une fois sorti de l'eau, je réalise que je ne suis pas H.S. J'arrive même à lever les bras. J'ai VRAIMENT progressé sur le foncier. Reste à progresser sur la vitesse.

Mes temps de passages du 1500 (entre parenthèse le chrono sur le 100m) :

• 100m : 1'12"13
• 200m : 2'29"10 (1'16"97)
• 300m : 3'46"74 (1'17"64)
• 400m : 5'04"30 (1'17"56)
• 500m : 6'22"18 (1'17"88)
• 600m : 7'39"87 (1'17"69)
• 700m : 8'57"61 (1'17"73)
• 800m : 10'15"55 (1'17"94)
• 900m : 11'33"04 (1'17"48)
• 1000m : 12'51"26 (1'18"22)
• 1100m : 14'09"16 (1'17"90)
• 1200m : 15'27"25 (1'18"09)
• 1300m : 16'45"05 (1'17"80)
• 1400m : 18'02"36 (1'17"29)
• 1500m : 19'17"97 (1'15"61)

Au passage, même en grand bain, mon temps de passage aux 800m me permet de me qualifier aux championnats de France hiver (qualif en 10'30")

Bref, un 1500m super régulier. Et j'ai vraiment pris mon pied !

6ème au final (en prenant en compte la série du matin). Je repars donc avec une jolie casquette rouge Arena ^^

Au final, une bonne compétition. La preuve, que tout les gros entraînements depuis Noël (sans compter ceux avant) ainsi que la course à pied commencent à porter leurs fruits.

Il faut maintenant continuer à travailler la vitesse. 

Demain, il restera 4 semaines avant les championnats de France...

PS : 
Pas de photo. Mon appareil photo est parti au paradis des appareils photos il y a deux semaines...